11/10/07 (B416) RSF : Le directeur d’une radio privée et un journaliste arrêtés après la diffusion de la revendication d’un attentat-suicide

Reporters sans frontières demande la libération d’Abdullahi Ali Farah et de Mohamed Farah, respectivement directeur et journaliste de la station privée Radio Simba, arrêtés par les forces de sécurité somaliennes le 11 octobre 2007, après la diffusion d’une interview du chef de l’aile militaire des tribunaux islamiques.

"Le pouvoir absolu donné aux militaires à Mogadiscio conduit logiquement à un règne de l’arbitraire, dont les journalistes sont des victimes régulières. De plus, la grave crise politique qui déstabilise le gouvernement somalien ces jours-ci leur donne carte blanche pour agir à leur guise. Il est urgent que l’Etat de droit soit rétabli dans la capitale, de manière à mettre fin à ces abus", a déclaré l’organisation.

Le 11 octobre vers huit heures du matin, deux pick-up transportant des soldats des forces de sécurité somaliennes ont fait irruption dans les bureaux de Radio Simba à Mogadiscio et placé Abdullahi Ali Farah et Mohamed Farah en état d’arrestation. Les deux journalistes ont été conduits vers une destination inconnue et la station a été fermée.

Dans la matinée, Radio Simba avait diffusé la revendication, par le chef de l’aile militaire des tribunaux islamiques, Sheikh Mukhtar Ali Robow, dit "Abou Mansour", d’un attentat-suicide à la voiture piégée perpétré à Baidoa (Ouest) contre un check-point de l’armée éthiopienne, non loin de l’hôtel où réside le Premier ministre somalien, Ali Mohamed Ghedi.

Abou Mansour a été récemment nommé porte-parole des tribunaux islamiques, chassés du pouvoir à Mogadiscio par le gouvernement fédéral de transition somalien, appuyé par l’armée éthiopienne, en décembre 2006. Les insurgés islamistes, réfugiés en Erythrée, mènent, depuis, des attaques quotidiennes contre le gouvernement somalien et les troupes éthiopiennes encore présentes en Somalie.

Une crise politique déchire actuellement le gouvernement somalien entre les partisans du Premier ministre et ceux du président Abdullahi Yusuf Ahmed, crise ayant culminé le 11 octobre avec la démission collective de 22 ministres, dont ceux de l’Intérieur, de la Défense, des Finances, de l’Education et de l’Information.