15/10/07 (B417) Communiqué de l’ARD : l’UAD appelle à la mobilisation générale

Alliance Républicaine
pour le Développement
A.R.D

Djibouti, le 15 Octobre 2007

L’U.A.D. appelle à la Mobilisation Générale

Le vendredi 12 octobre a été un grand jour pour le peuple djiboutien dans son ensemble. A l’appel de l’U.A.D, les Djiboutiens ont massivement répondu présents bravant un impressionnant dispositif policier déployé dès la veille pour tenter d’intimider la population d’une capitale privée d’eau et d’électricité durant tout le mois de ramadan. Une rumeur sourde sans doute propagée par les professionnels de la désinformation du pouvoir ayant circulé sur la probabilité de troubles à l’ordre public que les forces de l’ «ordre » étaient chargées de mater….

C’est tout le contraire de l’effet (d’intimidation) souhaité qui s’est produit, puisqu’aux fidèles militants de l’U.A.D., est venue s’ajouter une foule compacte de citoyens exprimant leur ras-le-bol du mensonge permanent du R.P.P., convaincus qu’il n’y a plus rien à en attendre, déterminés à lutter et à l’écoute de propositions de lutte concrètes de l’opposition. Ils n’ont pas été déçus !

En effet, les voeux d’usage sitôt expédiés, les ténors de l’U.A.D. se sont tour à tour succédé au micro pour répondre aux multiples interrogations et attentes d’un auditoire particulièrement réceptif. Tous les intervenants ont axé leurs discours respectifs sur la phase que traverse la lutte politique de l’U.A.D. et la méthode adéquate pour parvenir à la conquête des droits du peuple bafoués par un régime sans foi ni loi.

I/ L’Analyse de la situation.

Sans s’attarder sur la description des innombrables difficultés que vit le peuple au quotidien, les orateurs ont constaté et convenu que :

– Sur le plan politique, c’est l’impasse totale due à la violation par le gouvernement de l’Accord de paix signé avec le Frud-armé, sa dénonciation par l’autre partie et l’impossibilité constatée par tous les partis politiques d’une alternance démocratique par la voie des urnes. L’absence de tout moyen d’expression des partis de l’opposition depuis la confiscation par le régime du matériel d’impression de l’organe de presse du M.R.D. « le Renouveau » et le constat d’un retour de facto à une situation de parti unique.

– Sur le plan économique : l’insupportable contraste entre un budget de l’Etat s’élevant à près de 55 milliards de francs, le boom des activités portuaires et aéroportuaires, l’augmentation des rentes de la présence militaire U.S. et européenne et la criante misère dans laquelle se débat l’écrasante majorité du peuple illustrée par la couleur rouge de tous les indicateurs du développement humain. Mais c’est surtout,

– Sur le plan social que les intervenants ont exprimé leurs plus graves inquiétudes. Cette inégale répartition des fruits de la croissance est illustrée par la fulgurante progression de la pauvreté extrême dans la capitale et l’état d’abandon dans lequel se trouvent les trois-quarts du territoire. La répression de toutes les centrales syndicales, le harcèlement de la seule ligue des droits humains (L.D.D.H.), l’inaccessibilité du plus grand nombre aux services de santé gratuits et couverts, une éducation à deux vitesses…

Parce qu’il est bien évident que rien n’avance par le simple constat fût-il réaliste, les dirigeants de l’U.A.D., pour sortir de cette impasse, ont donc appelé la population à une mobilisation générale dont ils ont défini les contours et objectifs.

II/ Objectifs de la Mobilisation Générale

L’objectif de cette mobilisation n’est pas la conquête du pouvoir, sa conquête en république obéissant à un droit qui n’est pas celui de manifester…

.Tout le propos de cette mobilisation est de revendiquer et reconquérir d’une manière pacifique les droits naturels consignés dans les instruments juridiques dont Djibouti est signataire. Reconquérir aussi les droits civils et politiques de toute lutte pacifique et surtout les droits économiques, sociaux et culturels qui constituent le terrain d’action des syndicats libres (aujourd’hui interdits d’expression) Mais aussi et surtout de lutter contre l’injustifiable cherté de la vie et la dangereuse chute du pouvoir d’achat des ménages…

. Où, Quand et Comment ?

Telles étaient les interrogations de notre peuple auxquelles les présidents des différents partis ont apporté des réponses sans équivoque.

S’exprimant au nom du M.R.D. et de son président DAF contraint à l’exil, M. Souleiman Farah Lodon a déclaré en substance « en tant que nationaux et dirigeants responsables, nous affirmons avec force que c’est pacifiquement que nous pourrons parvenir à nos fins ».

Tandis que le président de l’A.R.D. M. Ahmed Youssouf a expliqué que « c’est à Djibouti-ville et nulle part ailleurs que cette mobilisation doit avoir lieu et la visibilité pacifique de tous les citoyens est une condition sine qua non pour mériter la miséricorde divine ici-bas ».

Le président de l’UA.D., M. Ismaël Guedi, a quant à lui insisté sur le caractère unitaire que doit indispensablement revêtir cette mobilisation : « c’est ici, avant la fête du sacrifice et unis, que nous devons défendre nos droits fondamentaux et l’intérêt général en contraignant pacifiquement le pouvoir à les respecter puisqu’ils sont inscrits dans la Constitution. »

Et c’est dans une ambiance joyeuse et festive que s’est dispersée l’imposante foule en scandant une promesse : « Nous répondrons présents ! ».

Si la Paix civile nous est redevable, il nous appartient à tous d’imposer la Justice, car selon la formule heureuse du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon, : « la Paix et la Justice sont indivisibles ! ».

A la veille du nouvel an musulman, qu’il plaise à l’Eternel que cette inéluctable mobilisation soit celle d’une Nation conquérante de ses droits légitimes !!

Mohamed Ali Abdou
Secrétaire à la communication et porte-parole de l’A.R.D.