18/10/07 (B417) ADI – Guelleh sort l’artillerie lourde pour tenter d’échapper à ses possibles responsabilités. Va-t-il convaincre ? Pas sur, car la communication est de plus en plus perturbée avec l’émergence de plusieurs fils conducteurs et contradictoires qui se font des noeuds entre eux ..

___________________________________ Note de l’ARDHD
Comme cela avait été prévu par plusieurs lecteurs et par notre équipe, Guelleh ressort l’artillerie lourde dès que l’Affaire Borrel connaît des rebondissements significatifs en France.

Après une vague d’articles provocateurs publiés par L’ADI et La Nation, il a recommencé le coup de la conférence de presse publique, en « obligeant » les « repentis » à venir le soutenir : Moumin Bahdon.

A noter que cette fois, Me Aref n’est pas cité dans la distribution officielle. Faisait-il même partie du décor, cette fois ? Signe de disgrâce profonde ??

Nous avions déjà signalé une grande confusion dans la communication djiboutienne officielle : une première confusion entre les deux thèses contradictoires défendues simultanément par IOG.
a) Le Juge s’est suicidé, d’un côté
b) en même temps, ce sont les Français qui l’ont assassiné.

Aujourd’hui, deuxième confusion. Nouveau couac de taille dans la stratégie de communication ?

a)
Après avoir jeté le discrédit le plus violent sur le Juge Borrel et sur la vie du couple (La Nation n’a-t-elle pas été jusqu’à parler de pédophilie, en ce qui le concernait … ),
b) Moumin Bahdon rend au hommage au Juge : ce n’était pas un fouineur !

Alors nous on ne comprend plus rien, face à ces volte-faces de la politique de communication guelléenne. On est perdu et pourtant on suit le dossier heure par heure. Qu’est-ce que cela doit être pour les lecteurs qui sont moins attentifs ?

Cette agitation a le mérite de confirmer l’extrême niveau d’inquiétude de Guelleh. Le mot panique ne semble plus être exagéré. Nous conseillons à chacune et à chacun de relire « Panique à Soumarah », article d’anticipation que nous avions publié en 2004 et rediffusé en 2006 Lien

Et quand nous parlons d’artillerie lourde, nous devrions ajouter aussi grossière. Prenez pour exemple la déclaration hallucinante de Djama, grandes oreilles : « Comparée à l’affaire Borrel, l’affaire Dreyfus est un épiphénomène ». Quand on est poursuivi par la Justice pénale, on peut tout se permettre, même de dire des con…. N’est-ce pas M. le Procureur abusif !!!

A suivre avec attention. Pour le moment, la France reste muette …. Pourra-t-elle le rester indéfiniment face à l’escalade des provocations verbales et écrites ? Les Observateurs espèrent qu’elle finira par réagir …

_____________________________________________ Extrait de l’ADI

« C’est le plus grand scandale judiciaire de la République française », déclare le procureur général de Djibouti

DJIBOUTI (ADI) – 17 Oct 2007- Au cours d’une conférence de presse organisée aujourd’hui au Kempinsky Palace de Djibouti, le procureur général Djama Souleiman Ali, en compagnie de l’ancien ministre djiboutien de la justice Moumin Bahdon Farah, a fait le point sur les derniers développements de l’affaire Borrel, du nom de ce magistrat français retrouvé mort carbonisé au-dessus du Ghoubet El Kharab le 19 octobre 1995 par des gendarmes français.

Cette conférence de presse qui est intervenue à deux jours du douzième anniversaire de la mort- de Bernard Borrel était destinée à informer l’opinion nationale sur les véritables motivations de ceux qui s’acharnent à accuser Djibouti d’être à l’origine de la mort d’un « malheureux » qui s’est immolé par le feu.

Pour Djama Souleiman, « cette affaire est le plus grand scandale judiciaire de la République française ». « Comparée à l’affaire Borrel, l’affaire Dreyfus est un épiphénomène », a-t-il ajouté.

Selon lui, le dossier reste toujours vide douze ans après et il est clair que Mme Borrel ment depuis le début et que Sophie Clément est une « manipulatrice ».

« Cette magistrate française qui est à la fois juge et partie et qui se permet d’adresser des convocations à un chef d’Etat en exercice est la parfaite illustration des manipulations, des mensonges et du racisme qui caractérisent le dossier Borrel », a ajouté le procureur général.

Considérant que « les méthodes de la juge Clément ne font pas honneur à la justice française », le procureur général de Djibouti a fait remarquer que « la justice française n’est pas indépendante et qu’elle s’éloigne de plus en plus de l’idéal républicain ».

Interrogé sur la corrélation entre le scandale pédophile auquel des ressortissants français seraient mêlés et la mort du juge, le procureur a indiqué que cette question devait être posée à ceux qui représentaient la France en République de Djibouti dans les années 90.

« Le gouvernement djiboutien n’était pas au courant des orgies pédophiles qui étaient organisées à l’époque », selon lui.

« Deux heures après la découverte du corps de Bernard Borrel qui, a-t-il dit, était l’un des conseillers techniques du ministre de la justice, ce dernier ainsi que le procureur général de l’époque ont été intrigués par la démarche de Jean-Jacques Mouline, alors chef de la Mission de coopération, qui est venu trouver le ministre dans son bureau pour lui dire qu’il fallait faire rapidement un communiqué annonçant le suicide de Bernard Borrel ».

« L’ancien ministre de la justice, M.Moumin Bahdon Farah, lui répondit qu’il était encore tôt pour faire un tel communiqué et qu’il préférait attendre que l’enquête qui venait d’être ouverte détermine les circonstances exactes de la mort du juge », a-t-il souligné.

Pour le procureur général, « l’affaire Borrel est avant tout une affaire politique ».

« Personne, a-t-il dit, n’en aurait jamais entendu parler si M.Ismaïl Omar Guelleh n’avait brigué la magistrature suprême de son pays ».

« C’est un scandale, martèle Djama Souleiman, un tissu de mensonges, un dossier bidon avec des faux témoins et des expertises effectuées par des rigolos ».

Djama Souleiman a eu des mots très durs envers la justice française, une justice qui, a-t-il précisé, a définitivement terni son image en dessaisissant du dossier les juges Moracchini et Le Loire.

« Ces deux juges avaient dès le départ avaient compris que l’accusation ne reposait sur aucune preuve concrète et qu’au contraire tout portait à croire que le magistrat s’était suicidé. La justice française est une justice raciste », a-t-il poursuivi.

Pour lui, lorsqu’on agit de cette façon, c’est-à-dire lorsqu’on accuse sans aucune preuve un chef d’Etat africain d’avoir assassiné un coopérant, qu’on manipule les institutions de la République pour cacher la vérité et qu’on s’autorise à convoquer un président démocratiquement élu, on agit avec « racisme ».

« Je ne comprends pas, a-t-il affirmé, ce qui peut amener des magistrats formés dans les meilleures écoles à tomber dans de telles bassesses. Vous savez, je suis sorti des mêmes écoles. Ma Promotion s’appelait la promotion Dreyfus et franchement, c’était autre chose que la Promotion Borrel. Nous qui pensons en français, qui avons étudié en France, nous avons aujourd’hui le sentiment que ce pays n’est pas un modèle ».

Interrogé sur le renvoi en correctionnelle dont lui-même ainsi que Hassan Saïd, le directeur des Services de Documentation et de sécurité, ont fait l’objet pour subornation de témoin, le procureur général éclate de rire.

« S’il y a, dit-il, une personne qui doit être mise en examen pour subornation de témoin, c’est Mme Borrel qui s’est rendue à Bruxelles pour demander à Alhoumekhani d’ajouter le nom d’Alain Romani dans la liste des personnes accusées d’avoir tué Borrel ».

« Bernard Borrel, explique pour sa part Moumin Bahdon, était venu nous aider à moderniser notre code pénal et notre code de procédure pénale et il a effectué un travail formidable. C’était un bourreau de travail qui quittait son bureau vers 14h30. Il a efficacement aidé mon département ».

« Je crois que ceux qui affirment que les autorités djiboutiennes l’ont remercié en l’immolant par le feu ne sont pas sérieux », a-t-il déclaré.

Selon l’ancien ministre djiboutien de la justice, « Bernard Borrel n’a jamais été un juge fouineur ».