20/10/07 (B418) Premiers échos dans la presse, de la manifestation de samedi à Djibouti – Seuls 3 à 4,5 % du nombre des habitants de la capitale participent au soutien de la dictature.

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DJIBOUTI (AFP) – Des milliers de personnes ont participé samedi à Djibouti à une marche pour « protester contre la justice française » dans le cadre de l’affaire de la mort d’un juge français à Djibouti.

Entre 15.000 et 20.000 personnes ont pris part à cette marche, a indiqué Faud Daoud, président du comité d’organisation de la manifestation. La police a de son côté estimé le nombre de manifestants à 35.000.

Djibouti compte environ 705.000 habitants, dont la moitié dans la capitale, selon des chiffres de la Banque mondiale remontant à 2003.

Les relations entre la France et la République de Djibouti – ex-colonie française qui abrite la principale base militaire française en Afrique – sont tendues depuis des années par l’affaire de la mort du juge français Bernard Borrel en 1995 à Djibouti.

Il s’agit de la plus importante manifestation contre la justice française organisée à Djibouti depuis le déclenchement de cette affaire.

La marche, qui s’est déroulée de 07h00 à 10h00 (04h00 à 07H00 GMT) à l’appel d’un collectif regroupant une trentaine d’associations culturelles, n’a pas défilé devant l’ambassade de France ou devant la base militaire française, selon le journaliste de l’AFP.

Ce collectif a appelé à une marche similaire dimanche à Ali-Sabieh, ville principale du sud du pays, à environ 100 km au sud-ouest de la capitale.

Les manifestants ont marché samedi dans le centre-ville de la capitale djiboutienne et ont participé à des danses et des chants critiques à l’égard de la France.

Plusieurs ministres (Communication, Commerce, Jeunesse, Promotion de la femme), des parlementaires, des leaders religieux et des représentants de la société civile ont participé à cette marche pendant laquelle des slogans hostiles à la France et à sa justice ont été scandés.

« Touche pas à mon président ! », « Honte à toi Sarkozy! », ou encore « Justice raciste », ont lancé les manifestants.

Des mots d’ordre ont également critiqué la veuve du juge Borrel qui a animé une campagne pour réclamer que toute la lumière soit faite sur la mort de son mari.

« C’est avant tout pour dire stop au tapage médiatique et à la calomnie de la justice française », a déclaré de son côté à l’AFP Nasser Ousbo, l’un des organisateurs de la marche et membre du parti au pouvoir.

Le corps en partie carbonisé du juge Borrel avait été retrouvé le 19 octobre 1995 à Djibouti. Il travaillait, dans le cadre de la coopération, auprès du ministre de la Justice de Djibouti.

Sa veuve affirme qu’il a pu être assassiné car il enquêtait sur des trafics d’armes dans lesquels était impliqué le régime djiboutien.

Djibouti a conclu à un suicide dans cette affaire, mais l’enquête française privilégie la thèse d’un assassinat.

Fin août, le procureur général de Djibouti Djama Souleiman et le chef des services secrets Hassan Saïd, proches du président Ismaël Omar Guelleh, ont été renvoyés pour la première fois devant la justice française dans le cadre de ce dossier.

Des mandats d’arrêt internationaux, valant mises en examen, avaient été délivrés le 27 septembre 2006 par la justice française contre ces deux responsables, soupçonnés d’avoir exercé des pressions et des menaces sur deux témoins djiboutiens.

Fin août 2007, M. Souleiman avait affirmé qu’il était « hors de question » qu’il comparaisse en France.

Lors d’un point de presse mercredi à Djibouti, ce procureur a affirmé que « cette affaire (Borrel) est le plus grand scandale judiciaire de la République française »

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La société civile djiboutienne organise une marche de protestation

DJIBOUTI (ADI) – 20 Oct 2007- Une marche nationale a été organisée samedi à Djibouti, à l’appel du collectif des associations djiboutiennes, en guise de « protestation contre la justice française ». Entre 15.000 et 20.000 personnes ont pris part à cette manifestation.

Plusieurs membres du gouvernement, des parlementaires, des leaders religieux, et un nombre incalculable de jeunes et de moins jeunes ont également participé à cette marche au cours de laquelle les manifestants scandaient des slogans hostiles à la France et à sa justice.

Des étudiants, des artistes, des syndicalistes, des chômeurs et des représentants des partis politiques … toutes les composantes de la société djiboutienne étaient là.

« Touches pas à mon président ! », « Trop, c’est trop ! », « Honte à toi Sarkozy ! », ou encore « Justice raciste », scandaient les protestataires venus de tous les coins de la capitale pour exprimer, selon l’un d’entre eux, leur soutien à leur dirigeant.

Selon un des organisateurs de cette manifestation, « c’est avant tout pour dire stop au tapage médiatique et à la calomnie de la justice française ».

Le procureur général de Djibouti Djama Souleiman Ali a, lors d’une conférence de presse organisée mercredi dernier à Djibouti, indiqué que « cette affaire est le plus grand scandale judiciaire de la République française ». « Comparée à l’affaire Borrel, l’affaire Dreyfus est un épiphénomène », a-t-il ajouté.

Selon lui, le dossier reste toujours vide douze ans après et il est clair que Mme Borrel ment depuis le début et que Sophie Clément est une « manipulatrice ».

« Cette magistrate française qui est à la fois juge et partie et qui se permet d’adresser des convocations à un chef d’Etat en exercice est la parfaite illustration des manipulations, des mensonges et du racisme qui caractérisent le dossier Borrel », a ajouté le procureur général.

« C’est un scandale, un tissu de mensonges, un dossier bidon avec des faux témoins et des expertises effectuées par des rigolos », a-t-il dit