23/10/07 (B418-B) EUROPE 1 : Affaire Borrel : le Quai d’Orsay en accusation.

Le Quai d’Orsay aurait effectué des pressions sur la justice française pour mettre hors de causes Djibouti dans la mort du juge Borrel. Le Figaro révèle ce mardi l’existence d’un document attestant cette version.

En 1995, le juge français Bernard Borrel est retrouvé mort à Djibouti. Son corps est carbonisé. Les autorités françaises et djiboutiennes parlent de suicide. Mais depuis les faits sont requalifiés. La justice française a retenu officiellement la thèse de l’homicide et non plus celle du suicide en juin 2007.

Les expertises anthropologiques, médico-légales et de police scientifique concluent à l’existence de lésions osseuses sur le crâne et sur l’avant-bras gauche, faites à l’aide d’un objet contondant, et à la découverte de deux produits inflammables de nature distincte versés sur le corps.

De son côté, Élisabeth Borrel, la veuve du juge, elle-même magistrate, accuse l’actuel président djiboutien d’être l’un des commanditaires du meurtre. Elle met également en cause l’administration française.

Le Figaro révèle ce mardi qu’un document saisi lors de perquisitions au Quai d’Orsay rédigé en 2004 confirme des pressions. « Faute d’avoir obtenu un accord de la part du parquet pour que ce dernier fasse une déclaration exonérant les autorités de Djibouti de toute implication dans l’assassinat du juge Borrel, le Quai d’Orsay s’est associé à la Défense pour rédiger un communiqué très ferme » écrit le directeur de cabinet Pierre Vimont à son ministre Michel Barnier. « Vous pourriez indiquer au Président (Chirac) que la situation a donc été rétablie conformément à son souhait ».