27/10/07 (B419) PANA / Meles Zenawi défend la présence de ses troupes en Somalie

Christophe Casalegno

Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) – Le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi a réaffirmé, mardi, que ses troupes ne quitteront la Somalie qu’après amélioration des conditions sur le terrain, pour permettre au Gouvernement fédéral de transition (TFG) de se débrouiller seul.

« Ce n’est pas notre pays. Nous n’éprouvons ni le besoin ni le désir de rester ici. Mais nous ne pensons pas devoir quitter la Somalie pour l’instant », a déclaré M. Meles devant le Parlement éthiopien en répondant à certains députés de l’opposition exigeant le retrait des forces éthiopiennes de la Somalie.

M. Meles a soutenu que si les forces éthiopiennes quittent la Somalie maintenant, les éléments terroristes se réinstalleront et s’étendront à travers toute la Corne de l’Afrique. Il a indiqué qu’un retrait soudain des forces éthiopiennes avant que les casques blancs de l’Union africaine (UA) ou toute autre force de maintien de la paix soit prête pour les remplacer, entraînerait le chaos et des souffrances pour la population somalienne.

« Se retirer maintenant signifierait que nos sacrifices ont été vains. Même après avoir fini notre travail, nous ne pouvons dire au peuple somalien ‘d’aller au diable’, car demain nous en subirons les conséquences. Il n’y a personne en qui nous ayons confiance. Nous ne resterons pas en Somalie pour toujours, mais nous partirons quand les conditions seront réunies. Le peuple somalien ne doit pas être abandonné », a-t-il déclaré.

La communauté internationale, a expliqué M. Meles, soutient la position éthiopienne concernant la présence de ses troupes en Somalie.

Il a ajouté que seuls les groupes terroristes et le gouvernement érythréen ne soutenaient pas cette position car leur objectif était de déstabiliser la Somalie et de menacer la sécurité de l’Ethiopie. « Depuis que nous sommes entrés en Somalie, nous avons rétabli la paix. Nous avons rempli notre contrat et nous partirons quand les conditions seront favorables », a insisté M. Meles.

Concernant la situation intérieure du pays, M. Meles a accusé certains membres de l’Assemblée d’être comme un cheval de Troie pour le Front de libération Ororomo (OLF, interdit) qui attaque clandestinement les populations et les postes gouvernementaux dans le sud-est de l’Ethiopie. « Les partis d’opposition dans cette Assemblée sont des chevaux de Troie de l’OLF », a soutenu M. Meles, qui a averti que son gouvernement les tenait à l’œil et que des poursuites seront engagées contre eux « quand suffisamment de preuves seront réunies sur leurs activités.

« Certains députés sont des membres de l’OLF et se trouvent ici. Quand nous aurons suffisamment de preuves dont nous serons sûrs de la véracité, nous les remettrons au tribunal », a-t-il affirmé. Il a qualifié les éléments et les partisans de l’OLF de garçons de courses du gouvernement érythréen collaborant étroitement avec les groupes terroristes somaliens.

Selon M. Meles, le gouvernement éthiopien a tenté de parler aux responsables du mouvement rebelle, en vain. « Nous avons tenté la voie pacifique mais cela n’a pas marché. Maintenant le peuple Oromo pourchasse les éléments de l’OLF afin de rétablir la paix et le développement dans sa région », a-t-il ajouté.