17/11/07 (B422) RUE 89 : Les solutions face à l’exil ? Paroles de sages somaliens (Info lectrice)
Par Stéphanie Braquehais (Journaliste)
Paroles de membres de la communauté des sages de la région de Bari (au nord est du Puntland). Dernier épisode du reportage de Stéphanie Braquehais en Somalie, avec les candidats à l’exil.
“Les solutions?
Après de multiples réunions, nous avions décidé, nous les elders, de décréter une série de sanctions, comme la confiscation des biens des personnes mises en cause, mais nous navons pas été suivis par la police. La police ne fait rien parce que trop dintérêts économiques sont en jeu, impliquant des personnalités très influentes et très riches ici à Bossasso.”
“Les gens qui organisent ce trafic sont bien connus, listés, mais ils sont puissants, ils engagent des milices privées armées jusquaux dents, du coup personne nose les déranger.”
“Le Puntland ne peut pas à lui tout seul, avec ses faibles moyens trouver une solution au trafic dhumains. La côte est très longue, la police ne dispose pas de patrouilles maritimes, ni dassez de véhicules pour contrôler la côte. Si une personne veut se déplacer, personne au monde ne pourra len empêcher. Il faut une véritable aide de la communauté internationale pour trouver des solutions aux causes des migrations.”
“Il vaudrait mieux stopper ce qui fait fuir les gens. C’est-à-dire les guerres. Ce sont les Etats-Unis qui fournissent des armes à lEthiopie, ce qui lui permet de mener la guerre en Ogaden. On peut dire finalement que les Etats-Unis contribuent à ce problème régional et quils ne font rien pour le régler, puisque la CIA est partout au Puntland, ils ont des patrouilles maritimes en mer rouge et dans locéan Indien, mais ils narrêtent pas les passeurs, ils cherchent Al-Qaeda.”
“Les Etats-Unis sont un grand monsieur très fort, avec un petit cerveau et un seul il. Si trois terroristes se promènent à Bossasso, les Américains vont utiliser dix hélicoptères, quinze avions et détruire la ville entière pour ces trois personnes. Cest comme si tu avais un insecte sur le visage, au lieu de lôter délicatement, ils prennent un marteau et te coupent la tête.