20/11/07 (B422) JE PARTIRAI ! (Lectrice)

Je fais partie de ces djiboutiennes qui ont le tort d’être originaire du Yémen.

J’ai depuis très longtemps compris qu’un jour ou l’autre on nous fera payer
cette origine. Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours entendu cette
insulte « arabe daag asse » en d’autres termes « arabe oreilles rouges ». On
s’en offusquait pas outre mesure. On s’y habitue à la longue.

Mais aujourd’hui, je sais qu’il devient urgent pour moi de voir les choses en
face et de veiller à protéger les miens en cherchant une nouvelle terre d’asile.

Je ne veux pas voir un jour ma fille ou mon fils renvoyé manu militari vers le
Yémen. Cela me serait insupportable. Je préfère choisir le jour, la destination
et les conditions de ce départ. On a l’habitude, la diaspora yéménite se trouve
partout et a toujours prospéré là ou elle se trouve.

C’est un peuple fier et
qui a su vaillamment résisté à tous les coups de boutoirs de l’histoire. Ce
n’est ni un Djama Souleman haineux et encore moins un Hassan said, Fouchet de
pacotille, qui viendront m’expulser avec ma famille. Ma décision en tant que
mère est prise, je partirai dès que possible.

Je partirai !

Mais jusqu’à là, rien de grave. Des insultes, des brimades nous faisant
ressentir que notre présence n’était que tolérée. Je n’ose pas imaginer la
situation si les plus gros bailleurs de fonds a Djibouti n’était autre que des
Arabes du Golf. Je vous laisse imaginer les scénarios possibles !

En résumé, le quasi citoyen djiboutien d’origine yéménite était classée en 3ème
ou 4ème position après les autres ethnies somalis ou afars. C’était dans l’ordre
des choses. Nous avions plus ou moins accepté le sort qui nous était réservé. On
savait pertinemment que certains postes ou promotions nous étaient complètement
fermés.

C’est le cas pour toutes les fonctions de pouvoir ou d’autorité sauf à
des postes subalternes.

Vous me direz qu’il y a l’exception du général Fathi,
je vous répondrai que le bougre n’a aucun pouvoir si ce n’est que d’abuser de
son poste pour agrandir son harem, son patrimoine ou celui de ses enfants et ce
au détriment de ses compatriotes d’origine Yéménite. C’est un peu le capo ou le
collabo du régime.

On trouve ce genre de bonhomme dans toutes les tragédies
humaines.

Idem pour le Ministre (d’origine Yéménite) RIFKI BAMAKRAMA. Il
travaille pour lui et ne dispose d’aucun pouvoir. Il joue le rôle du vrai
bouffon du bouffi. C’est sa seule raison d’être. Il n’ a pas hérité du talent de
son père qui était un grand artiste reconnu sur toute la scène régionale.

Avec le bannissement de cette famille, un pas vient d’être franchi dans
l’ignominie et la monstruosité. Le régime Guelleh ainsi que tous ces sbires
viennent de tomber leur masque pour afficher leur caractère fasciste et raciste.

Je pèse bien mes mots : RACISTE ET FASCISTE.

Cette pratique du bannissement a été utilisée par des régimes inspirés par les
pratiques douteuses et condamnables du 3ème Reich. Le raccourci est peut être
rapide mais mon esprit n’a pas pu s’empêcher de penser très brièvement au scène
de descente de la gestapo dans les foyers de familles françaises de confession
juive dont le seul tort était justement d’être juifs.

La famille ALHOUMEKANI a subi une descente musclée de la milice du Régime
Guelleh, une fouille, une confiscation de leurs pièces d’identité et
probablement des objets de valeur (bijoux) parce qu’elle s’appelle ALHOUMEKANI
et parce qu’elle est d’origine Yéménite.

J’aimerai connaître le sort réservé aux emplois occupés par les membres de la
famille ALHOUMEKANI :

Quid du poste de Proviseur Adjoint (Lycée de Balbala) de M. ADNAN ALHOUMEKANI.

A-t-il été promis à une personne bien née ?

 Quid du poste de Mme FIRIAL (Epouse Ali Saleh) à la Banque Crédit Agricole ?
La
direction de cette Banque va-t-elle se ranger aux directives du régime, par exemple le
licenciement (pour absence non autorisée ?) ?

Quid du poste de M. NADEM ALHOUMEKANI, Cadre Commercial à l’Aéroport de
Djibouti. Y a-t-il déjà un remplaçant sur le seuil du bureau ?

Quid des biens immobiliers appartenant à cette famille ?

J’ose espérer que tous les biens et les emplois occupés par les membres de cette
famille seront préservés jusqu’à leur retour dans LEUR PAYS qu’ils n’auraient
jamais du quitter.

J’ose encore espérer que cette décision de bannissement prise dans un moment de
panique et d’égarement ne soit qu’un mauvais souvenir. En tous cas, la personne
qui a préconisé ou soufflé cette bonne mauvaise idée n’a fait qu’affaiblir la
thèse défendue par la bande des gaffeurs (IOG, DGO et le cancre de la sécurité)
et renforcer la piste de l’assassinat défendue par la justice française.

Cette histoire ne doit pas demeurer sans suite.

Les auteurs et complices de ce bannissement devront payer d’une façon ou d’une
autre. Je leur conseille d’être vigilants car l’avenir proche, même très proche,
leur réserve d’énormes surprises. Divine ou humaine, la justice passera et je n
‘en doute pas une seconde.

Les victimes vont devoir être indemnisés pour l’énorme préjudice subi.