03/12/07 (B424) ROMANDIE NEWS / Somalie: le nouveau Premier ministre « prêt à discuter » avec l’opposition .

MOGADISCIO – Le nouveau Premier ministre de Somalie Nur Hassan Hussein s’est dit samedi « prêt à « discuter » avec l’opposition somalienne, qui comprend les islamistes, si les opposants sont « prêts » à le faire, dans une interview à la télévision kényane diffusée dimanche.

« Nous sommes prêts à discuter avec le groupe d’Asmara s’ils sont prêts à discuter avec nous », a déclaré M. Hussein lors d’une interview accordée à la télévision kényane NTV dans la ville de Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio).

Il faisait référence aux leaders de l’opposition somalienne, dont la mouvance islamiste, qui en septembre dans la capitale érythréenne Asmara, ont créé un nouveau mouvement politique, l’Alliance pour la libération de la Somalie (ARS) dont le chef, cheikh Sharif Cheikh Ahmed, est l’ancien numéro 2 des tribunaux islamiques.

« Nous ne citons aucun nom parmi les leaders de l’opposition mais nous sommes prêts (à entendre) des avis et critiques positifs », a ajouté M. Hussein.

Ces propos constituent les premières déclarations du nouveau Premier ministre somalien sur sa stratégie pour rétablir l’ordre en Somalie. Elles ont été diffusées alors qu’il a annoncé dimanche la formation de son gouvernement, dans lequel ne figurent pratiquement aucun des ministres ayant soutenu son prédécesseur.

Le président somalien Abdullahi Ahmed Yusuf avait, le 22 novembre, nommé au poste de nouveau Premier ministre Nur Hassan Hussein, qui a hérité de la lourde tâche de rétablir la sécurité à Mogadiscio et restaurer l’autorité de l’Etat dans un pays en guerre civile depuis 1991.

Son prédécesseur, Ali Mohamed Gedi, en poste depuis 2004, avait démissionné le 29 octobre à l’issue d’une épreuve de force avec le président Yusuf, aggravant l’impasse politique, sécuritaire et humanitaire de ce pays.

M. Hussein, 69 ans, ancien procureur et secrétaire général de la Société du Croissant rouge somalien, est considéré comme le plus apte à sortir le pays de la situation actuelle.

Mais les islamistes ont répété à plusieurs reprises qu’ils ne discuteraient pas avec le gouvernement tant que les forces éthiopiennes n’auront pas quitter la Somalie.

« Il n’y aura pas de changement politique tant que l’Ethiopie imposera le gouvernement de Somalie. S’ils ont renvoyé Gedi, c’est parce qu’ils cherchent quelqu’un de pire que lui », avait déclaré le chef de l’ARS au lendemain de la démission de Ali Mohamed Gedi.

Les tribunaux islamiques somaliens avaient brièvement pris le contrôle de la majeure partie du centre et du sud de la Somalie, dont Mogadiscio, en 2006. Fin décembre 2006-début janvier 2007, l’armée éthiopienne est intervenue aux côtés des forces du gouvernement de transition somalien, lui permettant de mettre en déroute les forces des tribunaux islamiques.

Depuis, les insurgés, parmi lesquels des miliciens islamistes, mènent des attaques quasi-quotidiennes dans la capitale.