06/01/08 (B429) ALERTE ROUGE : copie de la lettre ouverte qui a été envoyée vendredi à l’Ambassade d’Ethiopie à Paris sous la signature conjointe de l’ARDHD et de SURVIE, pour demander la libération de la fillette Hasna Mohamed Hassan, 12 ans, emprisonnée à Addis Abeba après avoir été séquestrée et violentée pendant 17 jours.

À S.E. Madame Tadelech Haïle-Mikael,
Ambassadeur d’Ethiopie en France
35, avenue Charles Floquet
75007 PARIS – France

Paris, le 4 janvier 2008

Madame l’Ambassadeur,

Les associations ARDHD (Association pour le Respect des Droits de l’Homme à Djibouti) et SURVIE regroupent des citoyens particulièrement concernés par votre pays et votre région. A ce titre, nous entretenons des contacts réguliers notamment avec des réfugiés djiboutiens accueillis sur votre sol.

Très récemment, nous avons été alertés sur une situation particulièrement dramatique. Elle concerne la fille d’un réfugié djiboutien, Monsieur Mohamed Hassan Ali, demeurant Woreda 13 Kebele 08 Aware à Addis Abeba. Cette fillette de 12 ans a été enlevée à la sortie de son école, le 7 décembre 2007, puis séquestrée et probablement violentée.

Dès sa disparition constatée, son père a porté plainte pour « enlèvement et détournement de mineure » et il est resté sans nouvelle pendant plus de deux semaines.

Le 24 décembre, il a appris que sa fille avait été incarcérée. En effet, pour échapper semble-t-il aux poursuites pénales, (après 17 jours de séquestration !) la famille de l’auteur du rapt a déposé une plainte pour vol « de tablettes de détergent ». Conduite au Commissariat de Police « ARADA KIFLAKATAMA POLICE TABIYA », elle aurait été obligée par deux policiers (le Commandant Balaye Dabase qui pourrait être l’oncle de l’auteur de l’enlèvement et le Sergent Gabayo) :
– de reconnaître le vol qu’elle n’a pas commis,
– de déclarer qu’elle n’avait pas de parents (on lui aurait fait changer de nom),
– de se vieillir afin d’avoir dépassé l’âge minimum … pour un emprisonnement ( ?)

L’emprisonnement d’une fillette de 12 ans qui a été violentée et sous un motif qui semble à la fois mensonger et puéril, est particulièrement odieux.

C’est naturellement que nous nous tournons vers vous pour solliciter votre aide dans cette affaire afin que :
– cette enfant innocente et traumatisée soit libérée immédiatement et rendue à son père,
– que des poursuites soient engagées contre les auteurs de ce crime, dans le respect des lois de votre pays.

Confiants dans votre double statut de diplomate et de femme, nous espérons que vous pourrez intervenir rapidement en faveur de la Justice et de la protection des enfants mi-neurs.

Comme cela est notre devoir en pareille situation, nous avons aussi informé les réseaux d’associations de défense des Droits de l’Homme, de défense des Droits de l’Enfant et déclenché une alerte urgente auprès de l’O.M.C.T à Genève (Organisation mondiale contre la Torture).

Vous remerciant par avance pour votre appui et les informations que vous voudrez bien nous transmettre, nous vous prions de croire, Madame l’Ambassadeur, à l’assurance de notre haute considération.

Pour l’ARDHD                                               Pour SURVIE
Jean-Loup SCHAAL                                       Laurence DAWIDOWICZ