09/01/08 (B429) Djibouti : législatives 2008, le show se poursuit. (Par un lecteur)

Depuis plusieurs semaines déjà, les djiboutiens vivent au rythme d’informations et de désinformations que font véhiculer les décideurs intermédiaires. Ainsi, plusieurs fois par jour, le pou est prix pour la synthèse du soir avec le numéro un national.

Bientôt, le peuple de Djibouti va donner mandat à ses représentants à l’Assemblée Nationale pour la Vème législature. Pour faire partie des 65 " nominés ", de nombreux hommes et femmes se bousculent devant les entrées de résidences des chefs des partis politiques. Le patron du FRUD est même suspecté de monnayer la candidature de certains candidats sous l’étiquette de son parti. Maitre Ali Dini Abdoulkader, vice-président de l’Assemblée Nationale paierait le prix fort pour son maintien dans la liste du FRUD. La contrepartie financière est d’autant plus élevée que la Direction du FRUD contrebalance sans état d’âme, la requête du Sultan Abdoulkader de Tadjourah. Ce dernier représente la plus haute autorité traditionnelle afat. Il est toujours représenté à l’Assemblée. Ali Dini le représente depuis 10 ans malgré lui !

Cette fois aussi, le chef coutumier n’a que deux hommes à proposer à la représentation des siens ( les Adaèls ), comme en 2003. Le premier choix va vers son propre fils, qui est d’ailleurs rejeté sans grande réflexion. Puis, la seconde proposition n’est autre que le choix de son propre frère, qui fût parlementaire à l’époque coloniale. Il a donc fait un mandat à cette époque au sein de la Chambre des Députés. Selon les arguments développés par son frère aîné ( Sultan Abdoulkader )," si il est accepté comme candidat du FRUD, il va forcément être élu.

Si il est élu, ce sera pour la seconde fois en comptabilisant le mandat de la période coloniale. Donc, il pourra acceder à une retraite " dorée " . IL semble que le Chef coutumier de son coté, se ficherait totalement du sort des siens. Sa préoccupation majeure ne dépasse vraiment pas le contour de son propre foyer. Le FRUD n’a pas forcémentr tort de ne pas donner suites à ses requêtes.

Les mêmes manoeuvres sont à signaler également chez les Haïssamaleh et d’autres grandes tribu afares. Ici, nous avons affaire à trois personnages dont deux sont les parfaits anonymes. Tous les trois, ils rèvent de pousser – si ce n’est pas fait – vers la porte de retraite, le très joyeux Abdallah Dabaleh. D’ailleurs, ce dernier afficherait un très grand fair play en n’opposant aucune résistance.

Le plus célèbre des trois prétendants Haïssamaleh, le banquier Saleh Derkala Mohamed part avec un atout non négligeable. Il entretient de très bonnes relations avec la moitié de Djibouti. Sa position de cadre de banque fait de lui un homme très connu dans différents milieux de la société djiboutienne. Quant à son rival et parent Ismaèl Ahmed Adlao, il ne peut compter que sur le fait que son âge soit avancé par rapport à celui de Saleh 36 contre 52 ! Néanmoins, Ismaèl est un ancien combattant du FDLD et " polythologue " des mabrazes. Il sait de quoi il parle.

Pour finir, le parfait anonyme n’est autre que Hamad Ali Hamad, petit frère de Arbahim Ali. Ses chances de succès étaient dès le départ nulles…..

En clair, tout le monde est candidat. Même ceux qui passent le plus clair de leur temps à trinquer en s’accoudant sur le comptoir des bars de Djibouti, rèvent de fouler le sol d’une auguste institution qui n’est autre que l’Assemblée Nationale. Des ivrognes, en passant par des violeurs, tous, veulent faire partie de la représentation nationale. Chose qui ne doit pas être possible. !

L’Observateur