13/01/08 (B430) RFI / Manifestation : au moins quatre morts à Aden (Info lecteur)

Avec notre correspondant à Sanaa, François-Xavier Trégan

Un portrait géant du président yéménite, Ali Abdallah Saleh, dans une rue d’Aden.

Une manifestation de plusieurs milliers de personnes à l’appel de l’opposition a basculé dans la violence à Aden au Sud Yémen. Quatre personnes dont un policier ont été tués et des centaines de manifestants arrêtés. Les choses ont dégénéré à la suite de slogans sécessionnistes lancés par des manifestants. Le séparatisme est tabou dans le pays. Le Sud et le Nord Yémen ont été unifié seulement en 1990.

Ils étaient plusieurs milliers à s’être réunis à Aden, pour célébrer, pacifiquement, l’union des forces vives du Sud du pays. En filigrane de ce rassemblement, la date noire du 13 janvier 1986. Une scission du parti socialiste, alors à la tête de la République démocratique et populaire du Sud Yémen, avait plongé la région dans une crise sanglante. Plusieurs milliers de personnes avaient trouvé la mort.

Les soldats de l’ancienne armée du Sud, qui estiment être les grands oubliés de la réunification du Yémen du Nord et du Yémen du Sud, en 1990, ont pris la tête d’un mouvement d’opposition au gouvernement.

Depuis le printemps dernier, ils multiplient les manifestations pour réclamer autant une revalorisation de leurs retraites, qu’une réintégration, pour les plus jeunes, dans les services de sécurité.

Les partis d’opposition se sont emparés du mouvement pour dénoncer l’échec de la politique économique du gouvernement, mais aussi l’autoritarisme de Sanaa sur les gouvernorats du Sud. Bien que minoritaires, des voix s’élèvent désormais pour appeler à une nouvelle sécession territoriale.

Les événements d’Aden risquent bien de compromettre un peu plus l’unité du pays, que le président Saleh appelle toujours de ses voeux.