18/01/08 (B430) Le Monde / Somalie: le président du Somaliland reçu au département d’Etat

Le président de la République autoproclamée du Somaliland (nord-ouest de la Somalie) a été reçu récemment par la secrétaire d’Etat adjointe chargée des Affaires africaines, Jendayi Frazer, a indiqué jeudi le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack.

Mais cette rencontre, la première à ce niveau depuis plusieurs années, ne signifie pas que les Etats-Unis s’apprêtent à reconnaître le Somaliland, a aussitôt précisé le porte-parole.

"Il n’y a pas de changement dans notre position au sujet de la reconnaissance du Somaliland", a-t-il déclaré. "Nous ne sommes pas sur le point de reconnaître le Somaliland".

"C’est un processus dans lequel l’Union Africaine est engagée et nous allons suivre la situation de très près, mais il n’y a pas de changement dans notre politique", a-t-il ajouté.

M. McCormack n’a pas précisé quand le président du Somaliland, Dahir Riyale Kahin, avait rencontré Mme Frazer. Mais selon une source diplomatique américaine, ils ont déjeuné ensemble lundi au département d’Etat.

Les Etats-Unis veulent avoir "autant de contacts politiques que possible avec des personnes responsables en Somalie, intéressées par le fait de construire des structures et des institutions démocratiques pour la Somalie et la conduire de là où elle est vers un avenir bien plus prometteur", a-t-il ajouté.

"La rencontre de Jendayi (…) tombe tout-à-fait dans cette catégorie et c’est une politique que nous allons poursuivre. Notre intérêt est de lutter contre le terrorisme en Somalie ainsi que dans la Corne de l’Afrique", a poursuivi M. McCormack.

"Tous ceux qui ont intérêt à voir une Somalie plus paisible et plus démocratique ont un rôle à jouer dans ce processus", a-t-il conclu.

Selon le Washington Post, les troubles récents au Kenya et en Somalie ont provoqué un débat au sein de l’administration américaine sur l’utilité de reconnaître le Somaliland, ancienne colonie britannique fusionnée avec la Somalie italienne à l’indépendance de 1960.

Le Pentagone, qui voit dans l’instabilité dans la Corne de l’Afrique un terreau pour al-Qaïda, verrait d’un bon oeil une reconnaissance de la république auto-proclamée, mais le département d’Etat s’y oppose, précisait le Post le mois dernier, citant des responsables des deux ministères.

Le Somaliland, où vivent un tiers des 10 millions de Somaliens, a fait sécession de la Somalie en mai 1991, cinq mois après la chute du président somalien Mohamed Siad Barre.

Doté d’institutions élues, d’une armée, d’une administration et d’une monnaie émise par la Banque centrale du territoire, il est considéré comme un îlot de relative stabilité dans une Somalie ravagée par la guerre civile depuis 1991.