25/01/08 (B431-B) Sans vous et sans votre site, nos compatriotes auraient souffert encore davantage. (Lecteur)

Je suis régulièrement les informations que vous diffusez sur le site ARDHD.org que vous animez. Votre sens du devoir humain, votre compassion a l’adresse de tous individu opprimé, particulièrement en Afrique de l’Est, notamment à Djibouti, se passe de commentaire. Vous ne cessez de dénoncer aux oreilles de qui de droit et de ceux de qui voudrait l’entendre, les brutalités, l’injustice et l’absence de liberté et de la démocratie, dont souffrent les Djiboutiens en général depuis plus de 30 ans.

Combien de nos concitoyens, soit par opportunisme, soit par insouciance, soutiennent les bourreaux, les uns ouvertement et les autres encore pire en se taisant ? Vous semblez consacrer toute votre énergie pour que nos concitoyens retrouvent l’exercice de « la liberté », de la Justice et de la Démocratie dont tout être humain a besoin pour vivre.

La démocratie devient de plus en plus une évidence incontournable dans le monde. Pourtant les dirigeants Djiboutiens semblent toujours n’accorder aucune considération á cette façon de gérer qui relève, selon eux, au mieux d’une simple mode passagère à laquelle ils se refusent d’adhérer. Ils considèrent ne pas être concernés et libres de disposer de la vie de leurs citoyens, comme si le peuple n’était constitué que d’esclaves corvéables à volonté.

Hélas, ils ont été confortés dans leur pratique par les gouvernements successifs français. Sarkozy, au début de son mandat, semblait se démarquer de cette pratique d’outre-temps. La diplomatie qui consistait à accepter qu’un allié puisse faire n’importe quoi et à le soutenir en toutes circonstances, semble être remise en vigueur depuis quelques semaines. Sarkozy, préfère-t-il au fond, maintenir le statu quo actuel pour éviter des vagues ? Quitte à se rendre complice de l’ensemble des malheurs que nous vivons.

Cela se pratiquait avant lui et cela a même conduit à accepter la mort de fonctionnaires français en service…

Djibouti est un micro état dont la population totale, est en nombre la moitié de celle de la ville d’Amsterdam. C’est une exagération que d’affubler son dirigeant du titre pompeux de Président. On devrait plutôt l’appeler l’Okkal Général, car il n’existe pas au monde aujourd’hui d’autres états dont la population serait inférieure à 500 000 habitants. La valeur ajoutée produite par les services publiques à laquelle s’ajoutent toutes les aides et subventions perçues pour soutenir le budget national auraient du, si elles avaient été utilisées à bon escient, permettre à la population de vivre décemment, à l’abri de toutes les inquiétudes du quotidien, avec en prime une assistance pécuniaire significative aux chômeurs.

A l’Hôpital Peltier et au Pau Faure, comme vous le savez certainement, non seulement la population de Djibouti mais l’ensemble des malades venant des régions voisines, comme l’Ethiopie, la Somalie, le Yémen recevaient autrefois des soins, souvent gratuits.

Aujourd’hui, même les Djiboutiens n’y sont plus soignés. La mal gérance constitue selon le principe sciemment mis autrefois en place par Gouled une arme pour entretenir son clan élargie à son maximum : c’est l’une des principales causes de la gangrène qui a grippé système à Djibouti.

Lors des dernières fêtes nationales qu’il a présidées, Hassan Gouled avait pour habitude de s’adresser plus particulièrement aux siens. Il disait dans ses discours en langue somalie, "je vous ai autorisé à vous servir pour vous assurer un avenir certain, mais je ne vous ai jamais permis de tout piller. Soyez maudits, vous avez tout pillé…!

Aicha Bogoreh, son épouse, disait quant à elle lors de ses déplacements dans les quartiers, en prenant la parole aussi devant les siens – "celui qui, pendant notre règne n’a pas fait construire, au moins, une maison pour sa famille, surtout s’il est employé dans l’administration, est un idiot", disait elle.

(Chirac avait dit un jour a l’adresse de Gouled, "….un Président dont le monde a besoin»), alors que dans l’histoire Africaine, il n y a jamais eu de personnalité politique aussi ignorante et ignoble. Quand, pendant les conseils des Ministres, l’un deux s’aventurait à exprimer un avis différent des siens, il recevait a coup sûr un cendrier à la figure.

La méthode qui prévaut actuellement est quasiment identique sauf qu’au lieu et place du clan élargie pour Gouled, l’on préfère privilégier maintenant un groupe déterminé dont on est assuré d’un dévouement et d’une fidélité inconditionnels et sans limite. Finis les cendriers, car l’actuel locataire, contrairement à son prédécesseur, sait parler pour convaincre les siens qui ne demandent d’ailleurs rien de plus pour lui servir avec déférence du "oui Monsieur le Président".

Les pratiques des gouvernements français successifs, représentant un pays reconnu à l’extérieur de ses frontières comme « La patrie de la liberté », ont fini par persuader nos concitoyens de sa nuisance à leur égard.

On a attaqué la France sur le thème éternel de l’ex-colonisateur. Colonisant autrefois directement et maintenant par personnes ou systèmes interposés. Cela traduit au fond l’oppression continue et constante que les Djiboutiens ressentent. Pour ce faire, les Gouvernements occidentaux soutiennent à bras le corps ce régime, chaque année, aux abois. N’est ce pas la diplomatie française qui avait contraint Dini à arrêter « d’importuner » IOG depuis l’étranger jusqu’à ce qu’il accepte de rentrer au pays pour saluer les respectables démocrates ?

Les bailleurs savent très bien que le montant de leurs loyers, aides et subventions n’atteindra jamais les bénéficiaires : à savoir la population exsangue et asservie. Pourtant, ils continuent à verser des montants énormes. Si elles le souhaitaient les autorités qui accordent de telles sommes auraient tous les moyens pour contraindre leurs protégés à appliquer un minimum de règles démocratiques : libertés, justice, égalité des droits et surtout le fonctionnement démocratique avec des élections libres et transparentes …

Monsieur Jean-Loup SCHAAL, vous êtes un homme libre. Puis-je vous confier que ce n’est pas le cas de la majorité des personnes. Vous avez été trahie plus d’une fois par certains de nos compatriotes, et pourtant votre attachement à notre cause est resté intacte. Je présume que vous êtes ainsi fait et donc condamné (heureusement pour nous) à continuer.

Vous volez au secours des réfugiés Djiboutiens en Ethiopie, car vous pensez à juste titre, qu’ils sont opprimés, ce qui est la triste réalité et que je confirme.

Actuellement vous êtes concerné par une affaire de détournement de mineure ingénieusement transformée en délit de droit commun. Sans vous, cette affaire abominable serait passée inaperçue comme tant d’autres avant elle. Quoiqu’on obtienne à son issue, vous avez fait et vous continuez de faire ce qu’il faut faire, et cela est tout à votre honneur.

Vos seules armes sont le droit et la justice. Avec elles, nul doute que vous gagnerez forcément et surtout que vous nous ferez gagner avec vous.

Quant à moi, permettez-moi de vous dire mon admiration, pour mener tous ces combats de front. Permettez-moi surtout de vous adresser modestement mes remerciements les plus chaleureux pour tout ce que vous faites pour nous et pour les nôtres qui sont désormais également les vôtres. Sans vous et sans votre site ils auraient souffert encore bien plus.

Encore MERCI et mille et mille fois MERCI.

Lecteur réfugié
(Bénélux)