29/01/08 (B432) AFP Somalie: dix morts, dont trois employés de MSF et un journaliste (Info lectrice)

MOGADISCIO (AFP) — Trois employés de Médecins sans frontières, un Kényan, un Français, un Somalien, ainsi qu’un journaliste somalien ont été tués lundi par un engin piégé dans le sud-ouest de la Somalie, a-t-on appris auprès de l’organisation humanitaire et de sources concordantes somaliennes.

Par ailleurs, six personnes -deux civils, deux soldats éthiopiens, et deux insurgés islamistes- ont été tuées dans des affrontements entre les forces éthiopiennes et des rebelles islamistes, ont affirmé à l’AFP des habitants du quartier dont le bilan était invérifiable.

« MSF confirme avec grande tristesse que trois de ses collaborateurs ont été tués à Kismayo (ville portuaire à 500 km au sud-ouest de Mogadiscio) (…). Les victimes sont un médecin kenyan, un logisticien français et un chauffeur somalien », a déclaré MSF-Pays-Bas, responsable de cette équipe en Somalie, dans un communiqué.

« Les trois victimes sont le chirurgien Victor Okumu, le logisticien Damien Lehall, 27 ans, et le chauffeur Billan », a précisé MSF.

Un quatrième membre de l’organisation a été blessé, a ajouté MSF, sans donner plus de précisions sur son identité et son état de santé.

Un journaliste somalien, Hassan Kafi Hared, correspondant de l’agence de presse gouvernementale Somali National News Agency (Sonna) et du site gedonet.com, a également été tué dans cet attentat, a rapporté l’organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières, dans un communiqué reçu à Nairobi.

« Hassan Kafi Hared a été tué (…) peu après 13 heures (10H00 GMT) par la détonation d’un engin piégé, mis à feu à distance au passage d’un véhicule de l’organisation MSF-Hollande, sur la route traversant le village de Siyad, au nord de Kismayo », a détaillé RSF, ajoutant que le journaliste marchait au bord de la route au moment de l’explosion.

MSF a précisé que les corps des victimes, le blessé et les autres collaborateurs internationaux de MSF, qui sont restés indemnes, avaient été évacués vers Nairobi.

« Les circonstances précises qui entourent l’incident ne sont pas claires. La priorité de MSF est d’assister les évacués et les familles des victimes », a encore dit MSF.

Plus tôt dans la journée, un militant des droits de l’Homme somalien, Hassan Kafi, joint par l’AFP, avait indiqué que « des travailleurs humanitaires ont été tués à Kismayo (…alors qu’ils) revenaient de l’hôpital (de Kismayo) et rentraient chez eux » par l’explosion d’une bombe placée au bord de la route.

« Humanitaires, journalistes et universitaires sont les cibles privilégiées de ceux qui veulent maintenir la Somalie dans l’anarchie, pour mieux reprendre ensuite le pouvoir », a affirmé RSF, déplorant que le gouvernement de transition « n’a toujours pas trouvé de solution pour enrayer cette série d’assassinats ».

Dans un récent rapport de l’Union africaine, le président de la Commission de l’UA, Alpha Oumar Konaré, a accusé les insurgés islamistes en Somalie de poursuivre une stratégie de « déstabilisation » visant à « affaiblir davantage » le gouvernement de transition somalien.

Les insurgés (…) seraient en train de former de nouvelles recrues et de planifier des attaques », notamment à Kismayo, soulignait le rapport.

Les attaques des insurgés sont quasi-quotidiennes dans la capitale somalienne Mogadiscio, où sont stationnées des troupes éthiopiennes soutenant le gouvernement et la force de paix de l’UA en Somalie (Amisom) depuis la chute en décembre 2006-janvier 2007, des islamistes, qui ont perdu les régions sous leur contrôle dans le sud et le centre du pays.

La Somalie est en guerre civile depuis 1991.