30/01/08 (B432) ALERTE ROUGE : le dossier n’ayant pas assez progressé, nous lançons un appel pour une nouvelle manifestation à proximité de l’Ambassade d’Ethiopie, le jeudi 7 février à 17h45. (ARDHD)

Afin de ne pas interférer dans d’éventuelles négociations en cours, nous nous sommes abstenus de tout commentaire et action depuis quatre jours. Constatant que la fillette est toujours emprisonnée et vit l’enfer dans la prison centrale d’Addis Abeba, nous avons repris notre liberté d’action.

Nous avions d’abord privilégié la thèse d’un dysfonctionnement des services de Police et de quelques policiers isolés. Nous pensions que les autorités éthiopiennes à partir du moment où elles étaient informées, auraient à coeur de faire cesser au plus vite l’injustice faite à cette enfant.

Nous constatons qu’il n’en est rien et il faut se rendre à la terrible évidence. Les plus hautes autorités éthiopiennes condamnent en toute connaissance de cause, cette enfant de 12 ans au martyr, sachant qu’après six mois de détention, les troubles psychologiques seront probablement insurmontables ou même irréversibles. C’est scandaleux et ignoble de leur part et c’est probablement la volonté d’effrayer tous les réfugiés djiboutiens qui est la motivation essentielle.

Le HCR a reçu ce jour le père d’Hasna avec la copie du jugement. Le HCR se limite à constater que la jeune fille de 12 ans a reconnu le vol (de détergent !!!) et que la condamnation et la détention seraient légitimes (?).

Mais on oublie tout le contexte !

La jeune fille a été interrogée dans un commissariat de Police par un Commandant, alors qu’elle venait d’être violée par le neveu de ce dernier pendant 17 jours et qu’elle n’a que douze ans, ayant probablement en plus du mal à s’exprimer en amarique … Comment aurait-elle pu résister à une telle pression et ne pas reconnaître tout ce qu’on lui a forcé à avouer : un autre âge, un autre nom, une autre situation de famille (Orpheline !!!)

Et puis les conditions du jugement sont étonnantes : elle n’a pas eu le droit à la présence d’un avocat à ses côtés, même désigné d’office … Etant mineure, son père aurait du être convoqué … il ne l’a pas été … Le Jugement a été prononcé en comparution immédiate, ce qui est extrêmement rare en Ethiopie.

Il s’agit maintenant de dénoncer les plus hautes autorités éthiopiennes et ce régime qui viole dramatiquement les droits de l’homme, les droits des réfugiés et surtout les droits de l’enfance, ce qui est le plus monstrueux.

Nous allons organiser une manifestation de plus grande ampleur le jeudi 7 février à 17h45, en informant plus largement la presse et les autorités politiques françaises, européennes et internationales.

Les détails et le mode d’action seront communiqués dans les prochains jours en accord avec les associations qui soutiennent ce combat légitime.