02/02/08 (B433) ARD Communiqué : Communiqué de l’ARD : assignation à résidence des dirigeants de l’opposition et arrestation des militants

Le gouvernement d’Ismaël Omar Guelleh
vient officiellement d’interdire de tenir meeting aux formations politiques de l’opposition djiboutienne qui avaient décidé
de ne pas participer aux élections législatives du 8 février 2008.

Dans la nuit du jeudi 31 janvier à vendredi 1er février, les forces de police ont investi le siège central de l’UDJ, l’Union pour la démocratie et la justice, devant lequel devait se tenir ce 1er février le meeting d’information de l’UAD, Union pour l’Alternance Démocratique. A cette occasion cinq militants de l’UDJ présents dans les locaux du siège central ont été arrêtés et se trouvent toujours en garde à vue.

De nouveau tôt ce vendredi matin, les forces de police ont bouclé le quartier de Djibouti ville abritant les sièges de l’UDJ, de l’ARD et du MRD au croisement de l’avenue Nasser et de la route d’Arta, et assigné à résidence les dirigeants des mouvements de l’opposition, parmi lesquels le président de l’ARD Ahmed Youssouf Ahmed, le président de l’UDJ Ismaël Guedi Hared et le Vice-président du MRD Souleiman Farah Lodon. A été également assigné à résidence le président de la Ligue djiboutienne des droits de l’homme (LDDH), M. Jean-Paul Abdi Noël.

Au moment où nous publions ce communiqué, les domiciles des dirigeants de l’opposition djiboutienne ainsi que celui du président de la LDDH sont toujours encerclés par les policiers.

Nous assistons clairement ce jour à une nouvelle atteinte grave aux libertés d’expression pacifique arrachée de haute lutte par la résistance armée dont l’ARD est la continuité historique.

C’est la première fois depuis les lois sur la démocratie limitée de 1992 que les meetings pacifiques de l’opposition civile sont officiellement interdits par le pouvoir.

Les partis politiques légalisés composant l’UAD ont tous été créés suite à l’accord de paix du 12 mai 2001 qui avait mis fin au multipartisme limité. Interdire à ces formations de s’exprimer pacifiquement remet directement en cause la raison d’être de leur existence et constitue un retour à un état de dictature qui avait conduit à une résistance armée.

C’est la première fois également qu’une liste unique brigue les suffrages des électeurs depuis les élections législatives de 1987 à l’époque du parti unique.

Ainsi le régime djiboutien vient de démontrer à nos concitoyens et à la face du monde sa nature profondément despotique, contraignant par là même l’opposition légale et pacifique à s’interroger sur l’utilité de la lutte politique dans le cadre de énième recul démocratique.

Fait à Paris, le 1er février 2008
Maki Houmedgaba
Représentant de l’ARD en Europe