03/02/08 (B433) ALERTE ROUGE / Uguta-Toosa : à lire sur le site, dans le numéro 29 de février 2008, plusieurs articles consacrés à Hasna. Extrait du site

Hasna Mohamed Hassan (12 ans)

Une djiboutienne de 12 ans est en prison depuis décembre 2007, dans une prison pour adultes à Addis-Abeba. Non pas dans la capitale mais à 20 km de la capitale afin de rendre toute visite par la famille ou d’autres personnes difficile.

Cette petite écolière a été kidnappée le 17 décembre 2007 par un jeune éthiopien de 23 ans alors qu’elle rentrait chez elle après ses cours. Nous n’avons pas la version donnée de cette affaire par l’homme de 23 ans qui l’a séquestrée et violentée. Et cela d’ailleurs n’a aucune importance si ce n’est ce criminel mérite d’être poursuivi par la justice et puni à la mesure de son crime.

La justice éthiopienne a été dans cette affaire d’une efficacité rare.

Accusée d’avoir volé une boite de détergent, Hasna a été jugée et condamnée à six mois de prison. Du jour au lendemain, une petite fille de 12 ans, déjà traumatisée par le viol et la séquestration, s’est retrouvée dans une prison pour adultes.

On ne sait par quel miracle, les autorités judiciaires affirment s’être fondées sur la pièce d’identité de la fillette pour la juger. Elle aurait 16 ans et non 12.

Le père dément la version de la justice éthiopienne, laquelle semble avoir commis une lourde bavure en l’espèce et refuse de l’admettre. Des policiers, sans doute complices du jeune kidnappeur, semblent avoir falsifié l’âge de Hasna pour faire croire qu’elle avait seize ans.

Aujourd’hui, l’hypothèse qui consiste à dire que la justice éthiopienne a été flouée n’est plus de mise. Celle-ci persiste dans l’erreur en gardant une mineure de 12 ans en prison alors des preuves irréfutables ont été fournies par les parents de la fillette, preuves attestant qu’elle n’a pas encore 16 ans.

Mohamed Hassan, le père de Hasna, s’est rendu à la police et lui a remis les documents authentifiant l’âge et le statut de la fillette. Devant le caractère surréaliste et dramatique de ce qui lui arrive, l’homme est complètement dépassé. Son entourage nous apprend que la petite victime, en prison, est traumatisée.

Elle pleure toutes les larmes de son corps dès qu’elle aperçoit ses parents.

Pourquoi la justice éthiopienne refuse de libérer cette mineure de 12 ans ?

Pourquoi l’ambassade éthiopienne à Paris refuse-t-elle de prendre à bras le corps cette affaire qui éclabousse l’image de l’Ethiopie fédérale ?

Est-ce que le fait le père de Hasna soit un simple réfugié politique, d’origine djiboutienne, le relègue à être le maillon d’une humanité à laquelle on ne donne aucun intérêt et aucune valeur en Ethiopie ?

Que font les autorités djiboutiennes et en particulier l’ambassadeur de Djibouti, à Addis-Abeba ?

Cette erreur judiciaire est en train de devenir un scandale politique dans la mesure où, en Ethiopie, la justice est dépendante du bon vouloir du gouvernement et des autorités politiques.

Ali Coubba
Président de Uguta-Toosa