13/02/08 (B434) ALERTE ROUGE / La Croix avec AFP / ROME, 13 fév 2008 (AFP) – Un prêtre italien emprisonné à Djibouti depuis quatre mois (Eglise) (Info lectrice)

Un prêtre italien est emprisonné à Djibouti depuis quatre mois, a indiqué mercredi à l’AFP le directeur du journal du diocèse de Trente (nord de l’Italie) qui a jugé « absurdes » les accusations de pédophilie portées contre le religieux.

Le diocèse de Trente dont il est originaire fait campagne pour obtenir la libération de Sandro De Pretis, prêtre diocésain à Djibouti, qui y est détenu depuis le 8 octobre.

« Il semble que le père Sandro ait d’abord été pris pour un Français et qu’il ait été choisi comme bouc émissaire dans le bras de fer entre la France et Djibouti sur l’affaire du juge Borrel », a déclaré le père Ivan Maffais, directeur du journal du diocèse « Vita Trentina ».

Selon Ivan Maffais, « les photographies prétendument pédophiles contenues dans le dossier d’accusation sont les mêmes que celles envoyées par le père Sandro à Vita Trentina pour illustrer son activité missionnaire », notamment auprès des jeunes.

Le journal diocésain a commencé à parler de l’affaire à la mi-décembre, « après avoir respecté un mois et demi de silence pour laisser la diplomatie italienne et celle du Vatican faire leur travail », sans résultat pour l’instant, a-t-il expliqué.

Une campagne de pétition sur Internet a été lancée à la mi-janvier et le comité de soutien a parlé de l’affaire au président de la République Giorgio Napolitano lors d’un déplacement à Trente lundi dernier.

L’affaire Borrel est à l’origine d’un imbroglio politique, diplomatique et judiciaire entre Djibouti et Paris. Le corps à moitié calciné du juge avait été découvert en 1995 dans un ravin à Djibouti, où il travaillait dans le cadre de la coopération judiciaire bilatérale. Selon l’enquête djiboutienne, le juge se serait suicidé. La justice française, après avoir longtemps privilégié cette thèse, enquête maintenant sur un assassinat.

Djibouti a porté l’affaire devant la Cour internationale de justice en janvier 2006 pour obtenir de la France qu’elle fournisse des éléments de son enquête.