15/02/08 (B435) ARDHD – Communiqué de remerciements pour la libération d’Hasna Mohamed Hassan.

COMMUNIQUE du vendredi 15 février 2008

Libération d’Hasna, l’écolière de 12 ans emprisonnée depuis 2 mois en Ethiopie : un dénouement heureux en réussite d’une forte mobilisation internationale et médiatique, et d’une étroite concertation entre les différents responsables des organisations pour la protection des réfugiés. (ARDHD)

Hasna est cette écolière de 12 ans, fille de réfugiés djiboutiens, enlevée à la sortie de l’école le 7 décembre dernier, séquestrée, violée, puis fallacieusement incriminée et condamnée comme une délinquante majeure, pour un soi-disant vol de détergent, et ensuite emprisonnée dans une prison de droit commun pour adultes. Hasna a été libérée ce vendredi matin 15 février, et rendue à son père.

En reconnaissance de son état de mineure, elle avait été, deux jours auparavant, transférée dans un centre spécialisé pour mineurs, après près de deux mois de détention dans une prison pour adultes.

C’est la mobilisation sans faille d’un grand nombre d’énergies, de responsables, et d’organisations, en faveur des droits de l’enfant, du respect des réfugiés, et pour la justice et la vérité qui permis cette libération.

Le Comité de Soutien pour la Libération d’Hasna, en liaison avec le HCR international et ses bureaux de Paris et d’Addis, ont ainsi réussi progressivement à mobiliser les organisations locales de protection des réfugiés, et aboutir à la libération de cette jeune fille de 12 ans, fille d’un réfugié djiboutien.

Sur le sol éthiopien, les diverses organisations en charge de la protection des réfugiés, allant sans doute outre de fortes pressions, ont finalement réussi à faire reconnaître le caractère mineur de cette enfant, et c’est dans un véhicule du bureau du HCR d’Addis, et avec la protection d’une responsable de l’ARA que l’écolière a pu être libérée ce matin, rendue à son père, et ramenée à son domicile.

Au 15 février, la vigilance reste de mise sur le suivi de cette affaire, et particulièrement la transparence, la vérité et la justice de son suivi juridique et judiciaire.

Le Comité de Soutien pour la libération d’Hasna maintient sa vigilance, et remercie tout particulièrement tous ceux qui ont participé à cette action.

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Nous tenons à remercier tout particulièrement :

En Ethiopie : le HCR d’Addis Abeba , qui s’est montré soucieux de protéger tout autant les droits de l’enfant que les droits des réfugiés, et qui a réussi à rallier à cette juste cause l’ARA (Office pour les réfugiés en Ethiopie), qui avait initialement adopté des positions regrettables, sans doute trompé par de fausses informations, par méconnaissance de la réalité du dossier, ou pour d’autres raisons…). C’est donc conjointement que le bureau du HCR d’Addis et l’ARA ont, ce vendredi 15 février au matin, pu aller chercher l’écolière détenue, et la ramener avec son père, à son domicile dans le camp des réfugiés.

En France et à l’International
SURVIE et en particulier la Présidente de Paris / Ile de France, déléguée pour cette opération : Laurence Dawidowicz n’a pas ménagé ses efforts depuis le 4 janvier ; ses conseils ont été particulièrement précieux pour l’organisation des manifestations et la mobilisation des associations,
L’AFED et son Président qui a effectué un travail remarquable, à la fois de liaison avec les réfugiés, mais aussi sur le plan juridique,
Deux réfugiés djiboutiens qui souhaitent conserver l’anonymat, mais qui ont soutenu chaque jour le père d’Hasna et qui ont facilité les échanges d’information et de documents ;
– L’ARDHD et sa vice-présidente Anne-Marie de Vaivre pour la communication, les courriers et communiqués et qui s’est beaucoup investie pour la réussite des manifestations et leur exploitation médiatique ;

ASF (Avocats sans frontières) nous a apporté un soutien immédiat et nous savons que l’avocate mandatée pour cette cause va continuer à suivre le dossier jusqu’à ce que les procédures pénales soient terminées.

Les média qui ont joué un rôle important :
– en particulier la BBC et RFI qui ont permis de diffuser l’information et de la crédibiliser.
Un grand merci en particulier à Tsigue Shiferaw, qui s’est beaucoup impliquée personnellement et dont la communication sur BBC Afrique a permis de faire bouger les choses.
– les radios éthiopiennes d’opposition ont fait connaître cette injustice dans le pays et dans les langues comprises sur place, en Ethiopie.

Nous remercions aussi toutes les organisations et associations, laïques et politiques, et les associations humanitaires qui ont apporté leur soutien à cette juste cause :
– LDDH, ARD, UGUTA-TOOSA, UDDESC, GED, FDP,
– SOCEPP,
– CNT, Femmes Solidaires, MRAP, SOS-AFRICA,

Le monde étudiant et enseignant, le monde culturel et notamment
– le Lycèe de Cormeilles, CITE BAC – Chelles,
– Association Pizzicatis, Orchestre philarmonique RATP,
– Institut Sainte-Philomène.

Et plus généralement, tous les membres des différentes associations qui se sont investis pour diffuser les informations, participer aux manifestations et envoyer des fax à l’Ambassade d’Ethiopie à Paris.

N’oublions pas non plus l’action de l’Ambassadrice d’Ethiopie à Paris qui a certainement dû être déterminante, ne serait-ce que par les informations sans doute transmises aux autorités éthiopiennes sur la médiatisation de cette affaire et son impact négatif sur l’image du régime éthiopien dans le monde, et plus spécifiquement dans la communauté diplomatique .

Bien que Mme Tadelech Haïle-Mikael n’ait jamais accepté de nous recevoir pour évoquer la situation et que l’ambassade ait tenté de nous désinformer à certains moments, nous pensons qu’elle aura très probablement favorisé le retour au bon sens.