08/03/08 (B438) LE MALI EN LIGNE / Le CPJ condamne les arrestations de journalistes en Ethiopie

Dakar, Sénégal – Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), un organisme de défense de la liberté de la presse, a condamné les récentes arrestations et placements en détention pendant deux semaines, de trois journalistes éthiopiens, dans un communiqué dont la PANA a reçu copie.

Le CPJ appelle les autorités de ce pays de l’Afrique de l’Est à “abandonner immédiatement les poursuites”.

Les trois journalistes, Ezedin Mohamed, Maria Kadim et le rédacteur en chef Ibrahim Mohamed, auraient été arrêtés le 16 février et détenus pendant deux semaines environ, avant d’être remis en liberté le 29 février, après paiement d’une caution de 20.000 birrs (2.127 dollars US) chacun.

“Le CPJ condamne les poursuites pénales engagées contre ces journalistes accusés de diffamation”, note le directeur exécutif de l’organisme de protection de la liberté de la presse, Joel Simon.

“Le recours à la législation pénale a pour but de museler des journalistes au ton critique, ceux qui estiment avoir été diffamés ayant la possibilité de saisir une juridiction civile”.

“Nous appelons les autorités à mettre immédiatement un terme aux poursuites et à rendre tous les équipements saisis sur les journaux”, a ajouté le CPJ.

Les journalistes avaient été arrêtés pour avoir reproduit une lettre apparemment rédigée par Elias Redman, le vice-président du Conseil suprême éthiopien des Affaires islamiques.

Cette correspondance, reprise sur le site web « Ethiopianmuslims », critique le projet du ministre de l’Education d’interdire les prières dans les institutions d’enseignement public.

Cependant, Redman a affirmé qu’il avait nié avoir rédigé la lettre et qu’il avait même saisi la Police d’Addis-Abeba d’une plainte dans laquelle il affirmait que les deux journaux avaient porté préjudice aux relations du conseil avec le gouvernement.

En outre, la Police aurait également confisqué des ordinateurs et des imprimantes appartenant aux deux journaux, aucun de ces matériels n’ayant été rendu jusqu’ici, a noté le CPJ.

“Ce n’est pas la première fois que ces publications sont ciblées de manière arbitraire par le gouvernement. Au lendemain de la fête musulmane de l’Aid al-adha, le 21 décembre, la Police avait interpellé Ezedin Mohamed, qui avait ensuite été placé en détention pendant six jours sans inculpation”, a rappelé l’organisme de défense de la liberté de la presse, basé à New York.