17/03/08 (B439) Les dialogues (presque) imaginaires de l’ARDHD. Cette semaine une journaliste de Radio-Trottoir a rencontré Hasna, Ministre de la Justice….

Interview d’Hasna, Ministre de la Justice par Fahmy, journaliste de Radio Trottoir –
rubrique Internationale -.

Fahmy.
Madame la Ministre, merci pour m’avoir accordé cette interview, signe d’une
timide ouverture, car je crains que la foudre d’IOG ne s’abatte sur vous, dès
qu’il apprendra que vous avez accepté de répondre à une journaliste de Radio Trottoir, une rubrique qui est hautement appréciée par la population, mais qui est la bête noire d’IOG.

Hasna
Ne vous en faites pas, j’ai les reins solides et je suis protégée par la
main de fer Kadra. Avec ces deux atouts, il est impossible de me déloger surtout après mon dernier
exploit inédit sur Said Barkat.

Maintenant que je l’ai mis KO, il n’a plus qu’à se consacrer à temps plein, à la construction du Pont suspendu Obock Yémen. Ca va lui rapporter tellement d’argent ….

Fahmy.
Bon courage Madame.
Je suis venue vous voir pour un point essentiel. Nous aimerions savoir quelle est votre analyse sur le procès du 14 mars 2008.

Hasna
Vous les journalistes de RT, vous ne pensez qu’à déstabiliser IOG en utilisant un crime. Mais il a une connaissance profonde et presque parfaite de ce dossier.

Fahmy.
Un crime ? Mais madame la ministre, c’est grave ce que vous venez de dire,
votre dynamique Procureur Général va hurler et crier au scandale !

Attention !
Si vous voulez, j’enlève ce passage que je peux ne pas avoir entendu.
Rappelez-vous que le 5 mars 2008 sur
les antennes de Voice of America (VOA) IOG avait en somalie dit sur un ton
frileux « non, non c’est lui qui s’est tué, c’est lui qui s’est brûlé, c’est
lui qui s’est jeté dans le précipice, non et non, moi je n’ai rien à voir,
j’aurais pu facilement l’expulsé si j’avais des choses à lui reprocher.

Hasna
Moi, je ne parle pas le Somali, je suis natif de Moussa Ali et j’étais
présente à Tadjourah lorsqu’il s’est enfui de Djibouti le jour des
manifestations contre la « France pédophile » composés en masse par des
Ministres, des Fonctionnaires réquisitionnés, et des militaires en civils
sur ordre de leur Etat-major encadré par quelques enfants de la rue.

J’étais présente à Tadjourah et je suis venue, on n’était pas tellement
nombreuse, pour le soutenir dans sa fuite, le réconforter.

Je me rappelle qu’à sa descente de la vedette ses pieds flageolaient, il m’a vraiment fait pitié.

Je me rappelle ses paroles pleurnicheuses, mais un seul point m’a
réconforté lorsqu’il avait dit : « pendant douze ans j’ai caché la vérité,
j’ai caché les raisons de ce meurtre. A partir d’aujourd’hui la vérité
éclatera ».

Cela m’avait donné un grand espoir et j’étais transfigurée

Pour avoir notre soutien il s’est senti obligé de nous
dire la vérité, toute la vérité. Nous lui sommes reconnaissants pour cette
franchise dans notre Terroir.

Donc je maintiens ce que je viens de dire, car je suis fidèle à la version
de Tadjourah.

Fahmy.
Bon.
Quelle est votre analyse à propos du Jugement du 14 mars 2008.

Hasna
Ce n’est pas un jugement.
En tant qu Ministre de la Justice Djiboutienne, je suis juriste de
profession et jamais de ma vie je me serais permise d’insulter la Justice
Française et entre nous soit dit; j’avais été choquée des propos
inadmissibles tenus par mon Procureur Général.

N’essayons pas d’aggraver sa position avant le rendu du d élibéré, le 27 mars
prochain.

Ma Position en tant que Ministre est que j’ai entièrement confiance à la Justice d’un pays ami de longue date qu’est la France. Sans ne rien vous
cacher, j’aime bien le Peuple de France, tout comme j’aime bien mon Peuple.

Surtout, ne vous attendez pas que moi aussi je mette les mains dans la pâte
comme mon prédécesseur, maintenant, c’est non !

On ne sait jamais les surprises que réservent l’avenir.

Fahmy.
Mais sur le fond, quelles sont vos perceptions sur les réquisitions du
Procureur Français et les perspectives d’avenir entre la France et Djibouti.

Hasna
A mon avis le Procureur Français a été très clément, surtout avec son homologue de Djibouti qui avait été constamment belliqueux et insultant.

C’est le propre de vrais juristes non revanchards. C’est un honneur pour la
Justice Française.

C’est un exemple pour nous et bientôt la Justice djiboutienne fonctionnera sur les mêmes bases, la même éthique et la même indépendance.

Entre nous soit dit, je l’ai vu ce matin notre Proc Gen et il m’a garanti qu’il ne
ferait pas appel si la condamnation se limite à des peines de sursis.

Il est devenu doux, très doux et m’a parlé de ses belles années passées en
France lorsqu’il étudiant.

En fait il n’est pas méchant mais seulement, il a une peur bleue d’IOG.

Fahmy.
Comment percevez-vous, après la période des polémiques d’IOG et de sa
clique les futures relations entre Djibouti et la France ? Pensez-vous qu’en
cas de condamnation, l’armée Française sera foutue à la porte ?

Hasna
Mais vous rêvez, n’avez-vous pas regardé la RTD mercredi soir, alors vous aurez tout compris. Les militaires français sont là et nos officiers, même Hassan Saïd. Avez vous l’impression qu’il y a la moindre difficulté ? Ils ne donnent pas l’impression d’être des gens sur le départ.

En plus vous avez l’air étonné ? Bon je n’ai rein à cacher sur ce point.

En effet, l’intendance de la Présidence avait débloqué des sommes importantes pour une autre vaste manifestation prévue au mercredi 12 mars, mais cette fois pas devant les bâtiments civils de la France, mais directement face à la 13ème DBLE et au 3ème RIAOM, la Garde Républicaine sera quant à elle mobiliser et prête à riposter en cas de débordements.

Evidemment l’avocat français des deux prévenus à lancer un appel urgent pour
mettre fin à cette absurde manifestation sous la houlette d’une association maison comme connu sous l’appellation «agate de la culture IOGiène », dont
son président et son directeur s’étaient permis d’engueuler l’Ambassadeur de
France devant son Secrétaire, lors de la manifestation de fin 2007.

Après une rapide négociation, la RTD a immédiatement diffusé à la place de
la manifestation, la manoeuvre militaire dénommé « Guestir anti-nucléaire » à la pointe des trois frontières.

Ce qui difficile de comprendre, c’est que cette manouvre s’est déroulée sur le navire de guerre le « Mistral » et en pleine mer alors que Guestir est à
150 kilomètres de la côte.

Il est vrai que le mistral souffle de temps à autre à Guestir. Mais quand même, le « Mistral » n’est pas une vulgaire barque… Il doit pouvoir supporter des mers agitées, comme le contexte chez nous …

Les caméramans de la RTD ont été finement pris en main par la sécurité
maritime et la caméra avait pour cible quelques dignitaires comme le Général
Zakaria, Hassan Saïd et surtout ma collègue Madame Hawa qui a prononcé un long discours difficile à disséquer mais comme même intéressant.

J’espère que la Nation de demain lundi reprendra in extenso ce discours avec surtout l’invité de marque Hassan Saïd.

Fahmy.
Mais en fait quel avenir pour les relations Franco-Djiboutiennes ?

Hasna
Allez poser cette question à mes collègues des Affaires Etrangères et de
celle de la Coopération.

Je n’ai pas le droit d’empiéter sur les prérogatives de mes collègues.

En tout cas merci pour cet interview productif.

Ma porte vous reste ouverte. Laissez moi vous raccompagner.

Au revoir !

_________________________ Note de la rédaction.
Nous remercions notre collaboratrice de l’équipe en place à Djibouti, qui a eu le courage d’interviewer Madame la Ministre de la Justice. Elle a été récompensée, car elle a reçu des réponses honnêtes et de bon sens.
Avec de tels Ministres les méthodes mafieuses de Guelleh pourraient avoir du mal à perdurer.

Mais ne rêvons pas, c’était un entretien (presque) imaginaire. Pourrait-il devenir réalité ???