07/04/08 (B442) Réponse du Commissaire Louis Michel à la question posée le 21 février 2008 par le député européen Mario Mauro « Arrestation du père Sandro De Pretis et discriminations à l’encontre de l’Église catholique à Djibouti »

E-0830/08FR
Réponse donnée par M. Michel
au nom de la Commission
(28.3.2008)

La Commission était informée du début de l’arrestation du père Sandro De Pretis, en détention préventive depuis le mois d’octobre 2007. En effet, le prêtre catholique de nationalité italienne accusé de corruption de mineurs a quitté la prison de Gabode le 21 février 2008, après acceptation de la demande de mise en liberté provisoire par la Chambre d’accusation.

La Commission n’a pas entrepris directement de démarche dans la mesure où il s’agit avant tout d’une affaire de protection consulaire qui relève en premier lieu de la responsabilité de l’Etat membre dont est ressortissant le père De Pretis, en l’occurrence l’Italie. Ceci dit, la Commission est en contact régulier avec le Consul honoraire d’Italie à Djibouti, et l’Ambassade d’Italie en Ethiopie au sujet de cette affaire. D’après les informations reçues, les représentants italiens suivaient la situation de près et ont également rendu visite au père Sandro De Pretis. La Commission est bien sûr prête à soutenir les demandes d’appui de l’Italie si et quand elle en fera part.

En ce qui concerne les liens qui pourraient exister entre l’arrestation du prêtre catholique et l’affaire Borrel, la Commission est tout à fait au courant de la situation politique complexe qui résulte de l’évolution de l’enquête sur la mort du juge français et ses conséquences sur les relations franco-djiboutiennes. Aucune affirmation officielle des autorités Djiboutiennes n’a jamais lié l’arrestation du prêtre catholique à l’affaire Borrel. La Commission peut seulement noter la similarité d’accusations à l’encontre du père De Pretis avec celles avancées par certaines parties dans le cadre de la mort du juge Borrel, soit disant liée à une affaire de réseau pédophile, accusations qui jusqu’ici n’ont été étayées par aucun fait et semblent dès lors n’avoir pas de substance.

La Commission rappelle qu’un dialogue politique basé sur l’article 8 de l’Accord de partenariat de Cotonou a été lancé à Djibouti en 2004, permettant à la Commission et aux Etats membres d’aborder des sujets comme la bonne gouvernance ainsi que les droits de l’homme. La Commission et les Etats membres restent très attentifs à l’évolution de la situation.