26/04/08 (B445) Le MONDE avec AFP / Amnesty demande à l’Ethiopie une enquête sur les exécutions en Somalie

L’organisation de défense des libertés Amnesty International a exhorté vendredi l’Ethiopie à enquêter sur les accusations selon lesquelles ses troupes ont exécuté samedi dans une mosquée de la capitale somalienne au moins 21 personnes dont onze civils désarmés.

Amnesty International a explicitement accusé l’armée éthiopienne de ces meurtres, en citant plusieurs sources, même si Addis Abeba a catégoriquement rejeté ces accusations.

Au moins 10 autres personnes ont été tuées par les forces éthiopiennes aux alentours de la mosquée d’Al-Hidaya Mosque, dans le nord de Mogadiscio, portant le total des morts à 31 personnes, a déclaré vendredi l’organisation dans un communiqué.

« Tuer délibérément des civils est un crime de guerre », dénonce le communiqué qui « demande au gouvernement éthiopien de garantir qu’une enquête indépendante est en cours concernant le raid sur la mosquée et les traitements subis par ceux qui sont depuis détenus par les forces militaires ».

« Sept des 21 personnes tuées dans la mosquée ont eu la gorge tranchée, une forme d’exécution illégale pratiquée par les troupes éthiopiennes en Somalie », affirme Amnesty International.

Amnesty International affirme que les militaires éthiopiens ont au même moment arrêté au moins 40 enfants et adolescents, agés de 9 à 18 ans, au cours du raid, mené conjointement par les forces éthiopiennes et somaliennes, pour décourager les tentatives d’insurrection islamiste.

Selon le communiqué de l’organisation, qui cite des médias somaliens et un porte-parole du gouvernement, 32 jeunes ont depuis été libérés et 18 transférés au service des enquêtes criminelles de la police somalienne.

Amnesty International demande que ces « 18 personnes toujours détenues soient inculpées d’un délit reconnu et traduites en justice ou alors libérées » en soulignant que « selon les standards internationaux de droits des enfants, la détention ne peut être imposée qu’en dernier recours et pour une période minimum ».

Mogadiscio est le théâtre d’attaques quasi quotidiennes depuis la débâcle des islamistes qui, en décembre 2006-janvier 2007, ont perdu les régions sous leur contrôle après une offensive des forces éthiopiennes venues soutenir le gouvernement somalien.

Au moins 63 personnes ont été tuées au total à Mogadiscio le week-end dernier, dans de violents combats entre les insurgés et les troupes éthiopiennes alliées au gouvernement somalien, selon un décompte de l’AFP.