30/04/08 (B445) AFP : Yémen: attentat sans victime près de l’ambassade d’Italie et des douanes à Sanaa (Info lecteur)

Par Hammoud MOUNASSAR

Un double attentat à la voiture piégée s’est produit mercredi matin à la direction des douanes dans le centre de Sanaa, près de l’ambassade d’Italie, sans faire de victime, selon des policiers.

Cet attentat, qui n’a pas été revendiqué, intervient dans un contexte de violence croissant au Yémen, un pays pauvre de la Péninsule arabique engagé dans la lutte anti-terroriste, lancée par les Etats-Unis.

L’explosion, survenue peu avant l’ouverture des administrations à Sanaa, a été provoquée par « deux bombes placées dans deux voitures » garées dans l’enceinte de la direction des douanes qui jouxte l’ambassade d’Italie, dans un quartier résidentiel et administratif, a déclaré à l’AFP un policier.

« L’explosion n’a pas fait de victime, ni de dégâts dans les locaux de la direction des douanes », a ajouté le policier, membre d’une équipe d’enquêteurs du ministère de l’Intérieur dépêchée sur les lieux.

Les deux voitures, fortement endommagées, ont été retirées par les enquêteurs du lieu de l’explosion, où elles étaient garées à quelques dizaines de mètres du mur d’enceinte qui sépare la direction des douanes de l’ambassade d’Italie, a constaté un journaliste de l’AFP. Aucune indication n’a été obtenue dans l’immédiat à Sanaa sur les mobiles de l’attentat et on ignorait si la chancellerie italienne était visée.

A Rome, le ministère italien des Affaires étrangères a dit n’avoir que très peu d’informations et déclaré seulement qu' »aucun dommage sur des personnes ou matériel » de l’ambassade ne lui avait été signalé. Selon l’agence italienne Ansa citant une source à l’ambassade de Sanaa, les deux explosions ne visaient pas la mission diplomatique mais la douane yéménite.

Fermé momentanément par les forces de sécurité, le secteur où s’est produit l’attentat, dans le quartier Al-Safia, qui abrite aussi le ministère des Finances, a été rouvert et les fonctionnaires des douanes ont pu reprendre leur travail, moins de deux heures après l’explosion.

Le Yémen est depuis plusieurs semaines le théâtre d’une série d’attentats.

Le 16 avril, trois policiers ont été tués et quatre blessés par l’explosion d’une bombe à Maareb (environ 170 km à l’est de Sanaa) au moment où leur véhicule s’apprêtait à se garer à l’endroit où il stationne tous les jours.

L’ambassade des Etats-Unis à Sanaa a annoncé le 8 avril avoir reçu l’ordre du département d’Etat d’évacuer son personnel non-essentiel après de récentes attaques armées dans la capitale du Yémen revendiquées par le réseau Al-Qaïda.

Le 18 mars, un policier et une élève avaient été tués à Sanaa dans une attaque à l’explosif contre une école pour jeunes filles, non loin de l’ambassade des Etats-Unis.

Trois semaines plus tard, le réseau Al-Qaïda revendiquait la responsabilité de tirs de roquettes sur des villas habitées par des experts pétroliers américains à Sanaa. Il n’y avait pas eu de victimes.

Dans la province de Saada (nord-ouest), fief de la rébellion de la minorité chiite zaïdite, sept soldats yéménites ont été tués et 20 autres blessés mardi soir dans une embuscade tendue par des rebelles, a indiqué un responsable local. La tension restait vive mercredi dans la plupart des régions de la province, a-t-il ajouté.

Pays dont est originaire la famille d’Oussama ben Laden, le chef d’Al-Qaïda, le Yémen s’est rangé aux côtés des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme à la suite de l’attentat perpétré le 12 octobre 2000 dans le port d’Aden (sud) contre le destroyer américain USS Cole par deux hommes qui avaient fait exploser un canot contre un flanc du navire.

Dix-sept marins américains avaient été tués et 38 blessés.