01/05/08 (B445) Note d’information du 1er mai et bilan de la situation des travailleurs et du droit des populations.


Le Président

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) en ce 1er Mai 2008, Journée
Mondiale du Travail,

souhaite une très bonne fête
à tous les Travailleurs et
Travailleuses
de Djibouti

Bonne fête aussi à tous les Chômeurs (ses) avec notre entière solidarité
militante.

Elle fait sienne de leur noble combat contre le chômage et singulièrement celui des jeunes à l’heure où le régime emploie dans tous les secteurs une main-d’oeuvre étrangère (philippines et autres), exilant sa matière grise et jetant sa main-d’ouvre à la mer.

En ce jour de fête il est triste de constater la morosité générale qui règne à Djibouti, morosité imposée par un régime sournois foncièrement dictatorial réfractaire à tout dialogue social ou politique.

Est-ce une provocation ou une incitation au combat populaire ?

Les rues de la capitale sont vides car les rafles et des confiscations définitives des biens et marchandises des commerçants (Djibnet et autres qui exerçaient pourtant légalement leurs activités) dans tous les secteurs et notamment informel battent leur plein.

Quant à l’ensemble des Travailleurs Djiboutiens ils sont abattus par l’inflation galopante dépassant les 175% en quelques semaines et le blocage continu de salaires depuis 1986 en particulier pour les Serviteurs de l’Etat.

La Police Nationale, n’a plus droit aux remboursements des frais médicaux et ce depuis le 24 février 2008 ?

Tous les avantages sociaux, qui avaient été acquis par la FNP sous le commandement de feu le Général Yacin Yabeh ont-ils disparus ?

Pourquoi depuis 2008 ? Au profit et en prévision de quel Corps ?

C’est dans ce contexte de totale morosité avec tous ses risques de dérapages et de conflits sociaux que nous allons dresser un bref tableau de la situation actuelle des Syndicalistes Libres en République de Djibouti.

Les bruits de bottes, qui se font entendre dans Nord et l’Ouest de notre pays, sont annonciateurs de jours lugubres.

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Tableau de bord de la situation sociale à Djibouti

Nous nous contenterons ici d’un bref rappel de la mission du Bureau International du Travail qui a séjourné à Djibouti du 21 au 25 Janvier 2008.

Ses constats accablants pour le gouvernement sont fidèlement observés et appellent de notre part un bref commentaire.

Constats et Remerciements du B.I.T

Abordés d’une manière thématique, la mission du B.I.T. a surtout porté sur la situation syndicale à Djibouti.

Après avoir sincèrement salué l’accueil au plus haut niveau (Premier Ministre) et tous les ministères concernés par la situation sociale

– Exercice de la Liberté Syndicale.

Il est apparu que le gouvernement est passablement irrité de devoir répondre de manière régulière devant les instances internationales sur des violations de droits et principes de la Liberté syndicale

L’analyse et la confrontation des versions du gouvernement, des représentants de l’Intersyndicale UDT/UGTD et de l’AED, mettent en évidence que le gouvernement et l’AED n’entretiennent aucune relation avec l’Intersyndicale UDT/UGTD.

Pour justifier une telle attitude le gouvernement évoque, selon les, périodes des arguments différents. L’argumentaire du gouvernement semble changer à partir de 2002, il soutient notamment que les anciens dirigeants ont fait un « coup de force ». (1)

Par ailleurs, la mission observe que la question de l’indemnisation et du paiement des arriérés de salaires des travailleurs non encore réintégrés reste à régler.

La mission prend acte de l’engagement du gouvernement à réintégrer les travailleurs licenciés dans leurs services d’origine, ou si cette réintégration est impossible dans un autre service.

Elle prend acte que le gouvernement, par la voix de son premier ministre, n’est pas opposé au principe dès lors que ces travailleurs acceptent de réintégrer leur poste de travail.

La mission souhaite rappeler la nécessité de lever toute mesure discriminatoire qui empêcherait les travailleurs licenciés d’exercer un emploi dans l’enceinte du Port, dans les entreprises prestataires du Port, ou ailleurs.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (L.D.D.H.) constate avec beaucoup de satisfaction que cette mission et cette mission-là a fait oeuvre utile à Djibouti.

Partant la L.D.D.H. :

– Exige l’application immédiate de toutes les recommandations de cette mission.

– Alerte la communauté internationale sur les répercutions tant sur les plans régionales et internationales de toutes les formes de provocations.

– Demande au BIT, au système des Nations Unies et à la Communauté Européenne de prendre des décisions plus réalistes dans le cadre du respect mutuel.

(1) – Obsvervation de la LDDH :

Est-ce que l’Equipe au Pouvoir envisage actuellement un Coup de Force contre la Liberté Syndicale et la Liberté tout court ?

M. NOEL ABDI Jean-Paul

NB.
Téléchargement :


Rapport commun sur les libertés émis par LDDH et UDT pour accueillir la mission du BIT (22 janv 08)