13/05/08 (B447) Djibouti et la commémoration du 8 mai 1999 – Concours de lâcheté et d’irresponsabilité active pour une presse à la solde du pouvoir. (Par Roger Picon)

Chaque année, à la date du 8 mai, Françaises et Français célèbrent la victoire de 1945, celle de la liberté sur le nazisme, celle de la liberté sur l’abject. Puis le 9 du même mois, c’est la récente fête de l’Europe que les Européennes et Européens consacrent alors que le jour suivant, en France, on commémore l’abolition de l’esclavage.

La fête de l’Europe est quasiment passée inaperçue alors que le président français confondait (volontairement ?) le 8 mai 1945 et 8 mai 1944 en insistant tout particulièrement sur la participation française aux combats du débarquement afin de caresser les militaires français dans le sens du poil, donc de mieux les préparer aux larges coupes sombres dans le budget de la Défense qui se profilent à l’horizon et qui inquiètent bien du monde. Pour ce qui concerne la région, modification et réduction importante des tableaux des effectifs des unités, déplacement de personnels et de moyens au profit d’un pays du Moyen Orient et ce au détriment de Djibouti ?

Nous serons très vite fixés sur le sujet dans les quelques semaines à venir.

Dans le même temps, à Djibouti, un journaleux de La Nation ose écrire que :

« …. Le pays est au travail.

Objectif ?

La prospérité économique. Joyeux 8 mai, M. le Président » magnifiant à sa manière l’anniversaire de la première auto proclamation du tyran à la tête du pays.

Dans un tel régime politique dominé par la tyrannie, C’est parce qu’il y a un vrai danger, de vrais échecs, une véritable damnation terrestre, que les mots doivent avoir un sens.


Roger Picon
« Le pays…est au travail »

alors que plus de 80 % de la population est au chômage et que la situation est telle que les services spécialisés en matière d’emplois n’osent plus faire paraître ne serait-ce qu’un …embryon de statistiques tant la situation est catastrophique. La raison de cette situation en est que les emplois sont affectés à une main d’oeuvre importée et ce au détriment des Djiboutiennes et des Djiboutiens.

« prospérité économique » – alors que les plus values de Doraleh sont outrageusement détournées…au profit de quelques intérêts privés et connus alors que, de surcroît, on a sacrifié outrageusement dangereusement la sécurité du Goubet al karab pour faire du fric facile…et vite.

« Le pays…est au travail…prospérité économique » sont des mots vides de sens pour qui souffre et meurt de faim à Djibouti.

N’en déplaise à ce journaleux bien mal inspiré dans ses écrits, les populations djiboutiennes n’ont pas fêté ce 8 mai dans la joie.., à Djibouti comme ailleurs !

En dehors du somali, il y a une seule langue d’état que la Constitution djiboutienne tolère ; c’est la langue de bois à la française.

Là où on atteint des sommets en matière de langue de bois, c’est lorsque l’on ose écrire que « …Le pays-on ne le dira jamais assez- revient de loin sur le plan économique. Car tout allait à vau-l’eau il y a neuf ans. Et tout a été réinventé à partir de 1999… ». Alors que l’homme tout puissant qui dirigeait en sous main le pays depuis bien des années n’était autre qu’Ismaïl Omar, champion toutes catégories du bobard et qui n’hésitera pas à faire « effacer », le moment venu, Mohamed Djama et bien d’autres « gêneurs ou fouineurs ».

Le concours de lâcheté et d’irresponsabilité active a bien lieu au sein des rares journaleux politico-économiques qui vouent un culte ..financièrement intéressé à Ismaïl Bobard 1er…

A la lecture de cet article, preuve est faite que la frange la plus rétrograde et très minoritaire de ce qui fait office de presse … politique et économique à Djibouti s’est allégrement assise sur l’objectivité de l’information qu’elle était censée traduire et diffuser auprès des lecteurs et sur le souhait des citoyennes et des citoyens !

Pis, pour s’attirer les bonnes grâces d’Ismaïl, ces journaleux font un concours permanent de lâcheté et d’irresponsabilité active ; la véritable presse d’information économique et politique à Djibouti n’a pas d’existence car elle ne peut s’exprimer librement.

Cette presse là a bien tenté, en un moment, d’entrer en résistance pour s’opposer à la fatalité irréversible …imposée par la tyrannie, mais elle a bien vite compris que l’indépendance du pays fut lancée par des idéalistes dont beaucoup furent sincères, poursuvie par des démolisseurs et achevée par un tyran ; Ismaïl Bobard 1er, en l’occurrence !.

Alors que ce qu’il reste de véritable presse à Djibouti est muselé, sacrifié depuis 1999 sur l’autel de quelques profits.

C’est une honte !

Par ailleurs, l’un après l’autre de ces flagorneurs et obséquieux personnages d’opérette qui osent se prétendre journalistes alors qu’ils sont financièrement inféodés au pouvoir, ont reçu consignes (financèes) de tenter de détourner l’attention de l’opinion internationale pour masquer les difficultés d’un Ismaïl Bobard 1er qui se contente d’assurer le minimum, car mis en minorité dans son propre Palais – il est vrai que c’est celui des artifices – tout en remplissant allègrement ses comptes bancaires…à Dubaï, en Afrique du Sud, en Europe et ailleurs….

En matière de journalisme d’information il n’y a pas de répression de l’espoir, à moins de l’étouffer soi-même et d’y perdre son honneur !