14/05/08 (B447-B) Le MONDE avec AFP : Somalie: un enseignant kényan enlevé par des hommes armés à Mogadiscio

Un ressortissant kényan enseignant à l’université de Mogadiscio a été enlevé mardi par des hommes armés non identifiés dans la capitale de Somalie, où les enlèvements d’étrangers se sont multipliés ces derniers mois, a-t-on appris auprès de témoins.

Moses Nyandusi Matundura, qui enseigne à un poste d’assistant à l’université, a été enlevé dans le quartier de K4, dans le sud de la capitale, alors qu’il conduisait après avoir quitté l’université.

"Les ravisseurs, armés de pistolets, ont arrêté la voiture de l’enseignant et l’ont obligé à changer de direction, et ensuite ils l’ont enlevé", a rapporté à l’AFP un témoin, Mohamed Ali Sheikh.

"Nous avons eu des informations faisant état de négociations en cours pour sécuriser sa libération", a déclaré de son côté un étudiant à l’université, Abdinasir Adam.

La Somalie est en guerre civile depuis 1991 et fait face à une crise humanitaire aiguë avec nombre d’enlèvements et d’affrontements entre bandes armées. Deux millions de personnes, soit le quart de la population de Somalie, dépendent désormais de l’aide internationale, contre 1,5 million il y a un an, selon l’ONU.

Le 2 mai, le porte-parole du mouvement islamiste somalien a promis de "venger la mort" le 1er mai dans un raid américain du chef islamiste Moalim Aden Hashi Ayro, et conseillé aux pays alliés aux Etats-Unis et à l’Ethiopie "de ne pas envoyer leurs ressortissants en Somalie".

"Nous appelons les gouvernements qui soutiennent l’Ethiopie et l’Amérique à maintenir leurs ressortissants hors de Somalie", avait-il menacé.

Dans un communiqué publié mardi soir à Nairobi, l’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty international a exhorté les groupes armés à stopper leurs attaques contre les travailleurs humanitaires étrangers.

"Il n’y a aucune excuse à attaquer les travailleurs humanitaires (…) Les groupes armés qui empêchent l’accès pour l’aide humanitaire dans de telles périodes, vont contribuer et accroître le risque de famine généralisée parmi la population somalienne. Si les menaces et les attaques continuent, les résultats pourraient être catastrophiques", a averti l’organisation.

Début avril, un Kényan et un Britannique, employés d’une société indienne sous contrat avec une agence d’aide de l’ONU, ont été enlevés par des hommes armés près de la ville portuaire de Kismayo (sud de la Somalie).

L’organisation Médecins sans frontières (MSF) a mis fin début avril à toutes ses activités dans Kismayo, où trois de ses employés (un logisticien français, un chirurgien kényan et leur chauffeur somalien) avaient été assassinés le 25 janvier.