31/05/08 (B450) Afrique intelligence : Le business de l’Eglise catholique (Info lecteur)

Déjà active dans les médias, depuis la création de la Radio Don Bosco (RDB) par la congrégation des Salésiens dans les années 90, l’Eglise catholique de Madagascar (EKAR) étend ses activités dans le secteur hydroélectrique.

A cet effet, elle vient de créer la société Erma SARL qui se veut à but non lucratif mais va produire et commercialiser de l’énergie renouvelable et entreprendre des travaux d’aménagement hydroélectrique.

Le père italien Elio Sciuchetti, basé à Madagascar où il a déjà géré la ferme de Bevalala qui appartient à l’EKAR et produit entre autres du fromage vendu dans les grandes surfaces de Madagascar, est le cogérant d’Erma aux côtés de Fabio De Petri (*), un représentant de la firme italienne Prefabbricati-Zecca qui vit à Sondrio mais doit se rendre à Antananarivo pour suivre la concrétisation du projet prioritaire d’Erma.

Il s’agit de la construction du barrage hydroélectrique de Sambano (à Ihosy, dans le sud du pays) financé en partie par l’Union européenne (UE) et pour le reste par un crédit bancaire. Ce projet aurait dû démarrer depuis avril, mais Erma attend une lettre officielle du ministre de l’énergie et des mines, Elysé Razaka, l’autorisant à faire entrer sur le territoire malgache du matériel sans payer la TVA.

Mais il semble que le ministère malgache des finances ne soit pas d’accord pour faire bénéficier Erma de cette détaxation. D’où la prudence des dirigeants de la firme catholique qui attendent un feu vert officiel avant de démarrer les travaux.

Avant d’aller s’installer à Sondrio, Fabio De Petri a travaillé de 1986 à 2001 à Djibouti comme représentant de Prefabbricati-Zecca. En début d’année, il a pris la défense du père Sandro De Pretis, un missionnaire italien incarcéré durant cinq mois à Djibouti pour « corruption de mineurs » et qui a en fait été un bouc-émissaire utilisé par les autorités djiboutiennes dans le bras de fer qui les oppose à la justice française à propos de l’affaire du juge Bernard Borrel, tué à Djibouti en 1995 dans des circonstances jamais élucidées.

(*) Fabio de Petri nous a adressé plusieurs articles et traductions qui ont été publiés sous sa signature, sur notre site. C’est la raison pour laquelle nous publions exceptionnellement cet article du Groupe LOI, dans son intégralité.