14/06/08 (B452) Afrique en ligne / L’Ethiopie rejette le rapport de HRW sur les crimes de guerre

Rapport de Human Right Watch sur l’Ethiopie – Le gouvernement éthiopien a nié toute implication dans les « massacres simulés » contre les militants des groupes rebelles dans la région somalienne et l’exécution de 150 personnes pour installer la peur chez les villageois soupçonnés de soutenir les rebelles.

Le ministre éthiopien de l’Information a déclaré vendredi que le rapport établi par Human Right Watch (HRW) évoquant l’implication de l’armée dans les violations des droits de l’homme à Ogaden, une vaste région semi-désertique de l’Ethiopie a été « falsifié et constitue une campagne de diffamation » pour satisfaire un agenda géopolitique.

Le rapport de HRW accuse l’armée éthiopienne d’avoir mené une campagne de terreur contre le Font national de libération d’Ogaden (ONFL) et ses sympathisants qui mènent souvent ce que HRW appelle « une guerre économique » contre les groupes nomades.

Selon le rapport rendu public jeudi et intitulé « Punition collective, crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la région d’Ogaden en Ethiopie », le gouvernement est responsable du blocus économique contre ces populations.

HRW a relaté sur un document ce qu’il appelle une violence dramatique incontrôlée contre des civils depuis juin 2007 quand l’armée éthiopienne a lancé une campagne d’insurrection contre les rebelles qui ont attaqué une installation pétrolière gérée par les Chinois.

L’attaque d’avril 2007 perpétrée contre l’installation pétrolière gérée par les Chinois à Obole par les rebelles de l’ONLF a fait 70 morts y compris des Chinois.

« Le rapport de Human Rights Watch apporte le premier regard approfondi et les différents types d’abus dans le conflit qui reste virtuellement inconnue à cause des restrictions sévères imposées par le gouvernement éthiopien », a déclaré HRW dans on rapport rendu public à Nairobi.

Le ministre éthiopien de l’Information a déclaré que le gouvernement ne tolérera aucune action qui s’efforce d’utiliser l’Ethiopie pour satisfaire son agenda géopolitique puisque le seul objectif du gouvernement et de sauvegarder les droits et intérêts du peuple éthiopien.

« Human Rights Watch a lancé un rapport sans fondement le 12 juin à Nairobi, au Kenya comme si les violations des droits de l’homme et des crimes ne se produisent tout simplement dans la région d’Ogaden de l’Etat de Somali », a déclaré le ministre dans un communiqué.

Les autorités éthiopiennes ont également accusé Human Rights Watch de ne leur avoir pas demandé leur point de vue sur les présumées violations des droits de l’homme dans la région de Somali.

L’organisation américaine des droits de l’homme prétend que l’armée a mené de nombreuses exécutions pour installer la peur chez les militants de l’ONLF et continue de harceler ses citoyens en bloquant les aides humanitaires et les routes commerciales.

« L’armée éthiopienne a exercé des représailles contre les populations civiles après l’attaque rebelle », a déclaré Georgette Gagnon, la directrice de Human Right Watch Afrique.

« Ces atrocités systématiques et répandues font partie des crimes contre l’humanité. Les principaux bailleurs de l’Ethiopie que sont Washington, Londres et Bruxelles semblent maintenir une conspiration du silence sur les crimes », a t-elle déclaré aux journalistes.

Selon HRW ses chercheurs ont interrogé plus de 100 victimes aussi bien des commerçant, des chef d’entreprise que des responsables régionaux et gouvernementaux vivant dans région la semi-autonome de Somaliland dans la Nord de la Somalie et en Ethiopie.

Les recherches conduites en grand partie entre septembre et décembre 2007 ont été étayées par des images satellites qui ont confirmé la destruction des certains villages.

« Il est claire qu’une telle campagne de diffamation est un travail d’hommes qui sont contre la paix et qui ne veulent pas voir l’Ethiopie se mettre sur le chemin du développement et de la démocratie et le succès des Ethiopiens dans tous les secteurs », indique le gouvernement.

« Le gouvernement a déjà déclaré publiquement que l’agenda anti- paix de l’ONLF qui a massacré des experts chinois et des innocents éthiopiens a été contrecarré avec succès par les forces de défense et le peuple somalien », indique le gouvernement dans sa réplique.