15/06/08 (B452) RFI : Le Caire expulse des centaines demandeurs d’asile érythréens.

L’Egypte a expulsé prés de 400 demandeurs d’asile érythréens vers leur pays et s’apprête à en renvoyer 1 200 autres actuellement en détention, selon une information d’Amnesty International. Ces derniers mois, plusieurs immigrants érythréens ont été tués par les gardes-frontières égyptiens alors qu’ils tentaient d’aller en Israël, véritable terre promise pour ces demandeurs d’asile.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Le drame a commencé il y a un peu plus d’un an, après que des responsables israéliens aient déclaré que ce qui se passait au Darfour était un génocide. Israël devenait la terre promise, d’abord pour les Darfouris, puis les Soudanais, et enfin les Erythréens.

Une fois passés la frontière égypto-israélienne en contrebande, les émigrés jettent leur papier et se déclarent tous Darfouris, pour obtenir l’asile en Israël.

Une aventure qui a réussi à des milliers, avant qu’Israël n’exige de l’Egypte un meilleur contrôle de sa frontière.

Appliquant les directives, les gardes-frontières égyptiens ont commencé à tirer sur les clandestins dont une douzaine au moins ont été tués. Mais ces drames individuels ont été masqués par les drames collectifs de la pauvreté et des persécutions.

Le flot de clandestins déferlant par terre et par mer sur la vallée du Nil n’a fait qu’augmenter. Les autorités égyptiennes semblent donc avoir décidé de faire passer un message de fermeté qui serait entendu dans les pays d’origine des clandestins. Les Erythréens qui, contrairement aux Soudanais, ne sont pas Arabes, paient pour tous les autres désespérés.