25/08/08 (B462) RFI / SOMALIE : Les violences hypothèquent les espoirs de paix

Le gouvernement somalien du président Abdullahi Yusuf et des dirigeants dirigeants des tribunaux islamiques, au pouvoir en 2006, ont ratifié le 18 août l’accord de paix conclu à Djibouti le 9 juin dernier. Mais le texte est rejeté par la frange dure de l’opposition islamiste et sur le terrain, les violences ne diminuent pas à Mogadiscio et dans le sud du pays.

Loin des pourparlers de paix de Djibouti, les insurgés continuent de mener leurs actions de guérilla urbaine quasi-quotidiennes. Jeudi 21 août, dans la capitale Mogadiscio, certains d’entre eux, lourdement armés, ont attaqué au mortier et à l’artillerie lourde le Palais présidentiel.

Selon plusieurs témoins, les troupes somaliennes et l’armée éthiopienne auraient répliquées. Des tirs ont touché le quartier de Bakara, l’un des plus peuplés de la capitale, tuant au moins six civils.A Kismayo, la ville portuaire du sud, les combats sont encore plus violents. Depuis mercredi, des insurgés se battent contre des milices locales et au moins 22 personnes, dont des civils, auraient péri.

Les Nations unies restent confiantes

Un chef coutumier local rapporte à l’Agence France Presse avoir dénombré seize cadavres pour la seule journée de jeudi. le gouvernement fédéral de transition, qui ne contrôle qu’une infime partie du pays, ne parvient pas à empêcher les attaques contre les humanitaires. Hier, un employé somalien de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a été grièvement blessé à Bardhere.

Toutes ces violences battent en brêche l’espoir d’une paix proche et durable. Malgré tout, le représentant du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, reste confiant. Pour Amedou ould Abdallah, l’accord ratifié lundi est un pas en avant et un cessez-le-feu doit en principe entrer en vigueur dans un mois.

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Les eaux somaliennes sont considérées comme les plus dangereuses du monde. Depuis début 2008, le Bureau maritime international (BMI) a rescencé pas moins de 24 attaques de piraterie au large des côtes somaliennes. Au cours des derniers jours, deux nouveaux navires – japonais et malaisien – ont fait l’objet d’une attaque.