24/09/08 (B466-B) AFP / Carré d’As: les pirates somaliens présumés placés en garde à vue en France.

Les six pirates somaliens, auteurs présumés de la prise d’otage d’un couple de Français à bord du voilier le Carré d’As, début septembre au large de la Somalie, sont arrivés mardi vers 17H00 en France à bord d’un avion militaire et ont été immédiatement placés en garde à vue.

Dès leur arrivée sur la base aérienne de Villacoublay (Yvelines) à bord d’un avion Hercules C-130, ils se sont vu notifier leurs droits et ont été placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête préliminaire décidée par le parquet de Paris, a-t-on appris de source proche du dossier.

Ouverte dimanche, l’enquête vise les faits de « détournement de navire », d' »arrestation et séquestration de plusieurs personnes comme otages sans libération avant le septième jour afin d’obtenir une rançon », le tout commis en « bande organisée », selon une source judiciaire.

Ces faits, passibles de la réclusion criminelle à perpétuité, sont les mêmes que ceux qui avaient été retenus dans l’enquête sur la prise d’otages de l’équipage du voilier de luxe Le Ponant au large de la Somalie en avril.

Le parquet, qui s’est saisi en vertu de sa compétence interrégionale spécialisée pour lutter contre le crime organisé (JIRS), a confié l’enquête aux gendarmes.

Les investigations ont débuté par l’audition de Jean-Yves et Bernadette Delanne.

Ce couple de Français convoyait le Carré d’As d’Australie vers la France lorsqu’il a été arraisonné le 2 septembre par des pirates dans le Golfe d’Aden, au large de la Somalie.

M. et Mme Delanne ont été libérés par des commandos-marine français dans la nuit du 15 au 16 septembre. Un Somalien a été tué et six autres faits prisonniers au cours de l’assaut.

Selon une source proche du dossier, il n’y a « jamais eu de négociation » avec les pirates qui avaient réclamé deux millions de dollars de rançon.

Entre leur capture et leur placement en garde à vue, les six hommes étaient détenus sous le régime de la rétention administrative à bord de la frégate Courbet qui faisait route vers Djibouti.

Se félicitant de l’opération de sauvetage, le président de la République Nicolas Sarkozy avait affirmé le 16 septembre que les pirates seraient « ramenés en France ».

« Il ne pourrait y avoir éventuellement une discussion avec le gouvernement somalien (pour leur retour dans ce pays, NDLR) que dans la mesure stricte où nous serions certains que ces pirates seront jugés, condamnés et qu’ils effectueront leur peine », avait ajouté le chef de l’Etat.

La garde à vue des six hommes peut durer jusqu’à 96 heures. La suite logique devrait être l’ouverture d’une information judiciaire avant leur probable mise en examen.

A la suite de la prise d’otages des 30 membres de l’équipage du Ponant, six pirates présumés, âgés de 21 à 42 ans, ont été mis en examen le 18 avril et incarcérés.

Ils avaient été capturés une semaine plus tôt par des forces spéciales françaises en territoire somalien alors qu’ils circulaient à bord d’un véhicule tout-terrain peu après la libération contre rançon de l’équipage du voilier de luxe.

Mais à la différence de l’affaire du Ponant, les pirates présumés du Carré d’As ont été appréhendés à bord du voilier, un navire battant pavillon français et donc considéré comme territoire français, a observé une source proche du dossier.