30/09/08 (B467-B) Le Post avec Corriere della Sera (It) / Conversation téléphonique avec les pirates du cargo Faina …

Une connexion téléphonique satellitaire a été établie avec un pirate à bord du cargo Faina. Cette personne s’exprime dans un anglais approximatif (il se dit lui-même être un «broken English) mais compréhensible. Il se présente comme « l’officier somalien qui a la responsabilité du navire ».

Il accepte de bon gré de répondre à une série de questions.

« Que pensez-vous faire de votre butin ?

— Nous sommes en train de traiter avec l’armateur. En échange du navire, de son contenu et de l’équipage nous voulons 20 millions de dollars et rien d’autre. Nous avons promis de ne rien décharger. Tout le matériel restera à bord »

– Tous ces armements, font tellement envie à tant de gens: les insurgés antigouvernementaux, aux érythréens…

— Nous avons aussi assuré que même pas un simple projectile ne finisse entre les mains de ceux qui combattent le Gouvernement de transition de la Somalie. Seul l’argent nous intéresse.

– Même pas à l’Érythrée, qui comme l’a dit vôtre porte-parole, vous a offert 35 millions de dollars?

— Non, même pas à l’Érythrée. »

La conversation vient d’être interrompue momentanément car près du cargo Faina un hélicoptère est en train de passer, et le bruit et les interférences nous empêchent de parler. Ensuite la conversation reprend normalement.

– Comment sont vos rapports avec les Américains ?

— Près de vous, il y a encore le croiseur Howard. Un de leur hélicoptère vient de passer. Nous n’avons aucun problème. Nous leur avons parlé et ils savent que nous attendons l’argent ; ensuite ils pourront prendre possession de tout ce qu’ils veulent. Pour le moment nous avons des rapports de bon voisinage ».

– Et s’ils devaient tenter un assaut (un blitz) pour prendre possession du navire ?

— Nous combattrons jusqu’à la mort et nous coulerons le Faina ».

– Dans l’après-midi un officier de haut rang américain a soutenu que ces armes étaient destinées au gouvernement du Soudan.

Vous, vous avez contrôlé les documents ?

— Bien sûr. La destination était Mombasa. Rien à voir avec le Soudan. Tout au plus pouvaient-elles être destinées au sud du Soudan, mais certainement pas au gouvernement de Khartoum. Mais, j’ai lu cela sur Internet. Nous ne savons rien sur la destination finale du chargement ».

Le pirate nous a promis de nous tenir informés de tout ce qui pourrait arriver.

— «Le monde doit savoir que nous ne sommes pas des bandits mais des soldats qui défendent leur propre cause ».