02/03/00 (LIB 23) Affaire Borrel: deux juges d’instruction et un procureur-adjoint se rendent à Djibouti

PARIS (AP) — Les deux
juges d’instruction parisiens qui enquêtent sur le décès
d’un magistrat français à Djibouti doivent se rendre vendredi
dans ce pays pour y interroger plusieurs personnes, a-t-on appris jeudi
de sources judiciaires.

Les juges d’instruction
Marie-Paule Moracchini et Roger Le Loire, accompagnés par le
procureur-adjoint de la République de Paris, Jean-Claude Dauvel,
resteront une dizaine de jours à Djibouti. Ils doivent vérifier
les déclarations faites en janvier par un ancien officier de
la garde présidentielle de Djibouti, aujourd’hui réfugié
en Belgique, qui affirme que Bernard Borrel, détaché comme
conseiller au ministère djiboutien de la Justice, a été
assassiné, indique-t-on de mêmes sources.

Le corps de Bernard
Borrel a été retrouvé carbonisé le 19 octobre
1995. L’enquête confiée à la brigade criminelle
a conclu à la thèse du suicide alors que la veuve du magistrat
est persuadée que son mari a été victime d’un assassinat.

Mohammed Saleh
Alhoumekani, entendu le 31 janvier par les deux magistrats instructeurs,
a accusé l’actuel président djiboutien Ismaël Omar
Guelleh, ainsi qu’un terroriste libanais et un restaurateur corse, d’être
les commanditaires de l’assassinat du magistrat français.

Selon les avocats
de Mme Borrel, Me Olivier Morice et Laurent de Caunes, le juge d’instruction
Marie-Paule Moracchini, aurait invité ce témoin à
revenir sur ses déclarations lors de son audition. Les deux avocats
ont tenté, sans succès, de faire dessaisir les juges d’instruction.

Le Syndicat de
la magistrature (SM), partie civile dans ce dossier, n’a toujours pas
déposé devant la Cour de cassation la requête en
suspicion légitime qu’il voulait formuler début février
contre les deux magistrats. Le SM pourrait saisir la chambre d’accusation
afin qu’elle instruise le dossier, explique-t-on au syndicat.

(Source
Yahoo)

 

Note
de l’ARDHD :
Nous avions publié cette information dès le 22 février.
D’après nos informations, les juges et le procureur agiraient
dans le cadre d’une commission rogatoire. Ils ont pour objectif d’interroger
un certain nombre de témoins dont M. Guelleh en personne.

La
question est de savoir si M. Guelleh acceptera de répondre à
l’invitation des juges … et quelle pourrait être l’attitude
de la justice et de la France s’il refusait…