04/10/08 (B468) Le Parisien / Somalie: les négocations progressent selon les pirates du cargo. Quatre autre attaques en une journée, mais les quatre navires ont réussi à s’échapper … (Info lectrice)

Les pirates somaliens, qui détiennent depuis le 25 septembre un cargo ukrainien chargé d’armes, ont affirmé vendredi que les négociations avec les propriétaires du bateau «progressaient», sans pour autant évoquer la libération prochaine du Faina et de son équipage.

Sur le cargo, ancré devant le port de Hobyo (500 km au nord de la capitale somalienne Mogadiscio) et sous la surveillance permanente de navires de guerre américains, «les membres d’équipage et les Somaliens à bord sont en sécurité et en bonne santé», a affirmé un porte-parole des pirates joint par l’AFP à bord.

«Les négociations progressent avec les propriétaires du bateau», a ajouté ce porte-parole. «Je ne peux pas vous dire quand les négociations aboutiront, mais les discussions sont assurément encourageantes».

Selon les autorités ukrainiennes, le cargo appartient à la société panaméenne Waterlux. «Le propriétaire du bateau mène des négociations avec des intermédiaires des pirates», a rapporté de son côté le Conseil de la sécurité nationale et de la défense ukrainien.

Des navires et des équipages pris en otages par les pirates somaliens sont régulièrement détenus des semaines, voire des mois dans certains cas, avant d’être relâchés.

Le Faina transporte 33 chars d’assaut T-72 de conception soviétique, mais aussi 150 lance-roquettes RPG-7, des batteries antiaériennes, des lance-roquettes multiples et environ 14.000 munitions. Il faisait route vers le port kényan de Mombasa lorsqu’il a été attaqué.

La destination du chargement d’armes a fait l’objet d’annonces contradictoires.

Le Kenya et l’Ukraine maintiennent qu’il s’agit d’une livraison destinée à l’armée kenyane. Mais les pirates et un porte-parole de la marine américaine ont assuré que les armes étaient destinées à un client au Soudan, entraînant des démentis de Nairobi et Kiev.

Selon Kiev, «une cinquantaine de pirates équipés d’armes automatiques se trouvent» à bord et «des échanges de tirs ont été observés à plusieurs reprises sur le bateau», sans qu’aucune victime ne soit signalée.

Selon le Bureau maritime international (BMI), environ 60 bateaux ont été attaqués dans le golfe d’Aden et l’océan Indien depuis janvier 2008 par des pirates venus de Somalie, pays livré au chaos depuis le début d’une guerre civile en 1991.

Témoin de la dangerosité de la navigation dans la zone, des pirates ont attaqué quatre autres navires dans la seule journée de mercredi, a indiqué vendredi le Centre anti-piraterie du BMI.

Le directeur du centre, Noel Choong, a appelé une nouvelle fois les bateaux naviguant dans la région à «rester en alerte». «Le niveau est critique en ce moment», a-t-il indiqué.

La première tentative d’abordage mercredi visait un vraquier des Emirats arabes unis avec 28 membres d’équipage. Les pirates ont été mis en fuite par des hélicoptères surveillant la zone.

Moins d’une heure plus tard, un groupe de pirates tentait d’aborder un navire philippin convoyant des produits chimiques. Les agresseurs ont également été mis en fuite par un navire de guerre.

Un tanker italien cible d’une autre agression est parvenu à échapper à ses assaillants. La dernière attaque visait un porte-conteneurs taïwanais. Elle a été déjouée par le capitaine du navire qui a repoussé les assaillants à l’aide d’une lance à incendie.