06/10/08 (B468) Mer et Marine / Somalie : La piraterie atteint « un niveau critique » prévient le BMI.

Un vraquier émirati, un chimiquier philippin, un tanker italien et un porte-conteneurs taïwanais…

Quatre navires marchands ont été attaqués, mercredi dernier, au large de la Somalie.

Ces attaques, qui se sont toutes produites le même jour, démontre une intense activité des pirates, qui visent désormais tous les types de bateaux.

Par chance, le 1er octobre, tous les navires surpris ont pu s’échapper, notamment grâce à l’intervention de moyens militaires aériens et navals. Le porte-conteneurs taïwanais s’en serait quant à lui sorti grâce à la mise en oeuvre d’un canon à eau.

L’équipage a donc eu beaucoup de chance, les marins faisant face à des pirates armés de fusils mitrailleurs et de lance-roquettes (*).

Pour le Bureau Maritime International, la situation au large de la corne d’Afrique atteint « un niveau critique », une soixantaine de bateaux ayant été attaqués dans ce secteur depuis le début de l’année. Plusieurs navires et leurs équipages sont retenus dans des villages côtiers somaliens, les pirates réclamant de fortes rançons pour les libérer.

Parmi eux, le cargo Faina, ses 20 marins et sa cargaison de matériel militaire, dont 33 chars lourds, sont toujours immobilisés devant Hobyo, à 500 kilomètres au nord de Mogadiscio. Abordé le 25 septembre, le navire est encerclé par plusieurs bâtiments de l’US Navy.

La France a présenté au Conseil de sécurité de l’ONU une nouvelle résolution pour combattre la piraterie au nord de l’océan Indien. Dans le même temps, plusieurs pays européens se sont dits prêts, la semaine dernière, à participer au déploiement d’une force aéronavale dédiée à la lutte contre ce fléau. Vendredi, la Russie a de son côté prôné une coordination avec les Etats-Unis et l’Europe pour faire cesser la piraterie. Après l’attaque du Faina, Moscou avait annoncé l’envoi au large de la Somalie d’un navire de la flotte de la mer Noire.

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(*) L’utilisation manuelle d’équipements d’autoprotection comme les canons à eau ou les dispositifs à ultrasons reste en effet très dangereuse. En 2005, un marin du paquebot Seabourn Spirit avait, ainsi, été grièvement blessé en repoussant les assaillants avec un dispositif à ultrasons.