10/10/08 (B469) AFP / Somalie: les ravisseurs de deux humanitaires étrangers veulent les échanger contre des détenus en Ethiopie.

Les ravisseurs somaliens de deux employés -une Japonaise et un Néerlandais- de l’ONG Médecins du Monde (MDM), enlevés le 22 septembre en Ethiopie, ont affirmé vendredi qu’ils ne libéreront leurs otages que si le gouvernement éthiopien relâche des prisonniers somaliens.

« Nous sommes des combattants somaliens qui avons capturé ces étrangers en Ethiopie. Nous demandons à l’Ethiopie de libérer nos gens détenus dans les prisons éthiopiennes », a affirmé par téléphone à l’AFP un interlocteur se présentant comme un porte-parole des ravisseurs, Qulan Farah.

« L’Ethiopie a arrêté beaucoup de Somaliens en Ethiopie, ainsi qu’en Somalie. En représailles à ces arrestations, nous gardons en otages cette Japonaise et ce Néerlandais travaillant pour une organisation française », a-t-il ajouté.

Il a ensuite laissé deux personnes, présentées comme les otages, parler brièvement au téléphone. Elles ont déclaré avoir été transférées à Mogadiscio et être en bonne santé.

« Nous allons bien et nous avons de la nourriture, de l’eau et tout ce qu’il faut.

Nous avons été enlevés en Ethioipie mais maintenant nous sommes à Mogadiscio », a dit la femme.

« Je suis infirmier à Médecins du monde. Nous sommes très tendus mais nous sommes physiquement OK », a dit de son côté l’homme, ajoutant: « ils (les ravisseurs) ne nous ont rien demandé. Nous ne savons pas ce qu’ils demandent ».

Les deux humanitaires ont été enlevés près de la frontière avec la Somalie, dans l’Ogaden (est de l’Ethiopie), peuplée essentiellement de Somalis.

Cette région est le théâtre d’un conflit latent entre l’armée éthiopienne et la rébellion autonomiste du Front de libération national de l’Ogaden (ONLF).

Parallèlement, l’armée éthiopienne a procédé à de nombreuses arrestations à Mogadiscio depuis son intervention militaire fin 2006 pour soutenir le gouvernement de transition.

Les enlèvements d’étrangers et de membres d’organisations humanitaires, y compris Somaliens, ont augmenté de façon inquiétante ces derniers mois en Somalie.

Les ravisseurs exigent généralement des rançons pour libérer leurs otages, à l’instar des pirates qui attaquent les navires au large de la Somalie