16/10/08 (B469-B) M Sunil Saigal, représentant résident du PNUD à Djibouti, coordonnateur humanitaire et agent habilité a été nommé au grade de Chevalier dans l’Ordre prestigieux des Brosses à Reluire. (Notre correspondante était sur place et a pu assister au vote solennel des membres présents)

Réunis à la demande du Président Dileita, tous les membres de l’Ordre des Brosses à Reluire avaient été convoqués pour discuter de la cooptation de Monsieur Sunil Saigal.

Après avoir souhaité la bienvenue à tous les membres, le Président Dileita s’est excusé, expliquant qu’il avait des engagements importants qu’il devait assumer et qui ne pouvaient pas attendre plus longtemps. Il a aussitôt passé la parole au nouveau Vice-Président, Yacin Elmi Bouh. (*)

Après avoir évoqué la glorieuse carrière de Monsieur Sunil Saigal au service de la dictature djiboutienne et son record de longévité dans le poste, il a demandé à Mohamed Aref de faire l’éloge de l’impétrant.

Mohamed Aref a tout d’abord rappelé qu’il avait tissé de solides liens d’amitié avec le candidat, d’abord à l’époque où il jouait aux défenseurs des Droits de l’Homme, puis lorsqu’il a rejoint l’opposition aux Droits de l’Homme en mettant son talent et son expérience au service de son ancien bourreau.

Il avait été très honoré que Monsieur Sunil Saigal lui conserve toute sa confiance après son retournement spectaculaire de veste et qu’il le soutienne dans son nouvel engagement en faveur de la pérénité de la dictature et de l’asservissement du peuple..

Mohamed Aref a rappelé ensuite les brillants discours prononcés par l’impétrant et il a lu quelques phrases sélectionnées (et d’une telle « élévation intellectuelle » que le commun des mortels ne pouvaient pas toujours en comprendre les subtilités admirables !) :

En Mai 2008
dans La Nation :

« Il lui a paru opportun de rappeler que les diverses phases lors de l’élaboration du bilan commun de pays et du plan cadre des Nations Unies en la matière ont servi de formations préalables aux cadres nationaux et experts onusiens impliqués. L’expérience aurait converti les uns et  les autres quant au bien fondé de l’approche basée sur les droits humains.  Tant mieux dans la mesure où les objectifs du plan cadre quinquennal en question ciblent un développement durable à visage humain. »

« L’essentiel aux yeux de M Saigal est que les droits de l’homme ne soient pas minimisés par rapport au boom économique que connaît le pays depuis plusieurs années. Le rappel lui vaut, cependant, de reconnaître les mérites du gouvernement dans sa lutte contre la pauvreté, les disparités sociales et les mutilations génitales féminines. »

Puis plus récemment sur la RTD :

« La promotion des droits humains est en effet une priorité et un élément déterminant pour une bonne gouvernance, indispensable pour la République de Djibouti, efficace contre la pauvreté et pour le développement durable.

Je vous invite de constater que la République de Djibouti a fait sienne de toutes les préoccupations liées à la problématique des droits de l’homme et je voudrais vous assurer ici que le système des Nations a d’ores et déjà intégrée d’une manière conceptacle ses soucis dans l’ensemble de ses programmes de coopération.

Je note le progrès réalisé jusqu’ici par le gouvernement de Djibouti à travers les réformes institutionnelles et politique dans la démarche en rapport avec la promotion et la protection des droits humains et dans l’avancement des agendas des droits humains par la signature et al ratification sans réserve de la totalité des principales convention de la protection des droits humains

A cet égard, je tiens à féliciter et saluer le gouvernement de la République de Djibouti par l’entremise de son excellence le ministre de la Justice et des Affaires Pénitentiaires chargé des droits de l’homme d’avoir mis à exécution dans un laps de temps aussi court les principales recommandations de l’Atelier sur l’état des droits de l’homme de mai 2008, à savoir, la nomination des membres de la commission nationale des droits de l’homme ainsi que al création d’un important comité interministériel des droits des nations et du processus de rédaction et de soumission des rapports au Conseil des Droits de l’Homme et autres organes… »

Interrompu par une salve d’applaudissement, Mohamed Aref n’a pu achever la lecture de ces remarquables morceaux choisis. Yacin Elmi Bouh a agité la clochette pour demander le silence et proposer de mettre aux voix, la candidature de M Sunil Saigal, qui a été votée à l’unanimité et à mains levées.

L’impétrant a été invité à rejoindre le salon où il a été accueilli par de nouveaux applaudissements sincères. Très ému, il a remercié les membres du Comité et il a prononcé un discours empreint de sagesse et de sobritété, assurant l’Ordre qu’il se mettait à son entier service pour défendre, soutenir et promouvoir, en tous lieux et en toutes circonstances, le régime dictatorial et l’abolition des Droits de l’Homme, rappelant le caractère et les effets néfastes de cette charte inutile et encombrante.

Au nom de notre Ordre prestigieux
et en vertu des pouvoirs qui m’ont été délégués,
Monsieur SUNIL SAIGAL
nous vous recevons au sein de notre Comité

Vous êtes reçu au Grade de Chevalier
et vous porterez le titre de ‘Flagorneur arrogant »

Je vous remets les insignes de l’Ordre que vous
devrez arborer fièrement en toutes circonstances
et je vous assure que notre Maître Guelleh saura
faire tout son possible pour que vous conserviez,
aussi longtemps que possible, votre statut de
représentant du PNUD à Djibouti où vous vous
plaisez tant à vivre.

Tous les membres de l’Equipe de l’ARDHD adressent leurs plus sincères félicitations à Monsieur Sunail Saigal pour cette nomination hautement méritée.

___________________________ Note de notre correspondante

Comme vous pouvez le constater la malhonnêteté intellectuelle de M. Sunil est flagrante.

On comprend qu’un diplomate s’abstienne de critiquer ouvertement le gouvernement, mais de là, à mentir pour le soutenir, il y a un fossé qu’il n’aurait jamais du franchir. Prenez mes exemples ci-dessous :

« 1°). Je vous invite à constater que la République de Djibouti a fait sienne de toutes les préoccupations liées à la problématique des droits de l’homme.  »

2°). Je note le progrès réalisé jusqu’ici par le gouvernement de Djibouti à travers les réformes institutionnelles et politique dans la démarche en rapport avec la promotion et la protection des droits humains et dans l’avancement des agendas des droits humains par la signature et la ratification sans réserve de la totalité des principales conventions de la protection des droits humains

Sur ce dernier point, la totalité de la ratification des principales conventions des instruments internationaux que la République de Djibouti avait déjà signés , il est bon aussi de rappeler que de Djibouti avait participè à la rédaction à Rome de la charte de la Cour Pénale Internationale (**).

Rappelons aux lecteurs que :

C’est aux interventions :

de M. NOEL ABDI Jean-Paul, lors des réunions du Comité AD HOC des Droits de l’Homme dont il était membre au titre d’ancien homme politique,
– du précédent Ministre de la Justice,

que revient le succès de la délicate présentation au conseil des Ministres avant la transmission des six textes à l’Assemblée nationale, pour ratification..et non à l’actuel Ministre qui n’a rien fait jusqu’à présent sauf celui de défendre les assurances dont il serait actionnaire.

Est-ce un marché juteux et plein d’avenir ?

De son côté, le diplomate Onusien a outre-passé ses prérogatives de diplomate en prenant la Parole pratiquement au Perchoir de l’Assemblée Nationale ce qui est inadmissible et qui constitue un camouflet grave pour les Parlementaires.

Tout le monde a pu voir, mardi soir, ce Sunil qui est apparu sur le petit écran, en train de discourir en regardant de haut les pauvres parlementaires Djiboutiens et en les assurant d’un soutien personnel, dont ils n’ont nul besoin et qui les embarasse véritablement..

Quelle honte pour nos compatriotes.

Votre correspondante
Aïcha D.

(*) On a appris, plus tard dans la journée, que Dileita s’était rendu au PK 20 pour surveiller sa plantation personnelle de fraises et qu’il s’était endormi sous un parasol …

(**) C’était à l’époque où Aref se faisait encore passer pour un Défenseur des Droits de l’Homme. C’est Amnesty International et non la République de Djibouti (comme le prétend M Sunil Saigal) qui l’avait délégué pour participer à l’élaboration de la CPI à Rome …