18/10/08 (B470) A lire sur le GED, un article que nous reproduisons avec l’aimable autorisation du Webmaster. G 072 – 19/10/08 – Lettre ouverte de la communauté des Issas d’Europe adressée à la présidence française de l’Union Européenne

Lien avec l’article orginal :

Mort promise à une population djiboutienne, prise en otage, si rien n’était fait

Des membres de l’opposition à la dictature impopulaire du régime d’Ismaïl Omar Guelleh ont sans cesse à subir des pressions, directes ou indirectes, et des menaces physiques émanant des sbires à la solde du pouvoir politique en place à Djibouti ; pouvoir qui en est réduit aujourd’hui à faire usage des pires expédients qu’il soit pour tenter de nous diviser et de nous faire taire.

Pire encore que celà, comme hommes ou femmes vivant en situation d’exil dans un Etat de Droit en Occident s’afficher ouvertement comme membre ou sympathisant du Gouvernement en Exil de Djibouti (GED) ou comme membre du Mouvement Djiboutien de Libération Nationale (MDLN) ceci a pour conséquences d’odieuses pressions exercées immédiatement sur les membres de nos familles demeurant encore dans notre pays.

Parents, frères et soeurs et quel que soit leur âge ou leur état de santé, ont à subir, de la part de la Police politique (SDS), des interrogatoires musclés ayant valeur de tortures physiques et psychiques afin de nous contraindre, ainsi et par le chantage, à nous taire.

A ceci s’ajoute tous les licenciements injustifiés de l’administration, exclusivement pour raison politique et sans possibilité d’appel de ces sanctions.

En violation permanente du droit international et selon le contenu de l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, nous sommes persécutés sans cesse dans nos pays d’accueil respectifs par certains membres de nos ambassades à l’étranger alors que Djibouti commence à être déchiré par la violence d’un sanglant conflit interne qui se prépare au sein même des Issas. Ce conflit mutidirectionnel est ordonnancé par Ismaïl Omar Guelleh qui continue de vouloir diviser les Issas pour asseoir le peu qu’il subsiste de son autorité chancelante ; tout ceci étant masqué par une presse à la solde du pouvoir qui n’ose écrire une seule ligne sur ce sujet.

Par la présente lettre ouverte, nous déclarons que le moment venu, Ismaïl Omar Guelleh assumera seul devant la nation toute entière toutes les conséquences de ses actes et de ses crimes qui ne sauraient engager, de quelque manière que ce soit, la responsabiité des Issas dans leur immense majorité.

Pour ce qui nous concerne, nous n’avons jamais cessé de soutenir les droits inaliénables des Djiboutiens et des Djiboutiennes, sans distinction d’aucune sorte, et notamment les droits de ceux et de celles qui ont fui notre pays où leur liberté et leur vie étaient en grave danger et qui ont perdu, pour certains (es), jusqu’à leur maison qui a été saisie sous de faux prétextes.

Aujourd’hui chacun et chacune s’étonne que dans le pays des Droits de l’Homme il y ait des raisons de craindre des expulsions injustifiées compte tenu de la situation politique qui règne à Djibouti, des rapatriements forcés voire une recrudescence des éliminations physiques perpétrées ouvertement par des hommes la police politique d’Ismaïl Omar Guelleh, les SDS, bénéficiant d’une artificielle impunité par immunité diplomatique.

Dans tous les cas d’expulsions de la terre de France, pour qui bon nombre de nos grands-pères, pères et oncles ont combattu avec dignité et versé leur sang pour en chasser l’extrémisme barbare, d’Europe et du monde occidental, les personnes engagées politiquement et qui en seraient l’objet seraient toutes, en vertu des consignes imposées par le Palais de l’Escale, promises à une mort certaine à plus ou moins court terme.

Ces hommes et ces femmes seraient soit exécutés (es) immédiatement comme traîtres sans autre forme de procès, soit incarcérés (es) pour complicité de trahison et soumis (es) à des traitements d’une extrême cruauté, dégradants voire inhumains, soit plus cyniquement encore contraints (es) à un dépérissement organisé au fond d’une cellule d’une sinistre prison afin que mort s’ensuive.

Pour toutes ces raisons ;

Nous demandons à la présidence française de l’Union Européenne

– d’ordonner que chaque dossier d’accueil concernant les familles djiboutiennes demandeuses d’asile politique soit étudié avec toute l’attention nécessaire par les fonctionnaires de l’Union Européenne ;

– que tout soit mis en oeuvre auprès du pouvoir politique en place à Djibouti pour que cessent tous ces actes délictueux et crimes perpétrés à l’encontre des familles djiboutiennes, vivant à Djibouti ou en exil, opposées politiquement audit pouvoir.

Fait à Paris le jeudi 16 octobre 2008

Pour le comité
Mohamed Adillahi