29/10/08 (B471-B) Romandie News avec AFP / Somalie: l’Ethiopie dénonce « l’incapacité » du gouvernement de transition

L’Ethiopie, qui a annoncé un retrait progressif de ses troupes de Somalie, a reproché mardi au gouvernement somalien de transition (TFG), divisé, son incapacité à restaurer la stabilité dans ce pays ravagé par la guerre civile.

"Les problèmes de la Somalie ne sont pas d’ordre sécuritaire mais bien politique", a déclaré le ministre des Affaires étrangères éthiopien Seyoum Mesfin en ouvrant une réunion régionale de deux jours à Nairobi sur les perspectives de paix en Somalie.

La plupart des institutions mises en place il y a quatre ans en Somalie et des pays voisins (sauf l’Erythrée) sont représentés à cette réunion de l’Autorité intergouvernementale pour le développement. Les chefs d’Etat d’Ethiopie, Djibouti, Kenya, Soudan, Ouganda et Somalie sont attendus mercredi dans la capitale kényane.

"A dix mois de la fin de la période de transition, le TFG a été incapable de créer des institutions de gouvernance dignes de ce nom", a estimé M. Seyoum.

Il a regretté que "les divisions constantes au sein de la direction aient contribué à la paralysie du TFG".

Quant à la communauté internationale, "elle ne saurait être fière de ses résultats en Somalie", a déclaré le chef de la diplomatie éthiopienne.

"Mais cela ne saurait être une excuse pour l’irresponsabilité incroyable que nous continuons à voir de la part des responsables somaliens", a poursuivi M. Seyoum.

Depuis deux ans, les dissensions entre le président Abdullahi Yusuf Ahmed et plusieurs Premier ministre ont contribué à faire capoter les efforts de paix à Mogadiscio.

La charte fédérale de transition, adoptée en 2004, expire l’an prochain. Des élections et l’adoption d’une nouvelle Constitution sont alors prévues dans ce pays morcelé et en proie à la guerre civile depuis 1991.

Désireuse de s’extraire d’un bourbier militaire, Addis Abeba – un allié de Washington dans la corne de l’Afrique – a confirmé lundi un retrait progressif de ses troupes, tout en prévenant qu’elle n’hésiterait pas à renvoyer son armée à Mogadiscio pour empêcher les islamistes radicaux de prendre le pouvoir.

Cette décision fait suite à la conclusion d’un accord ce week-end à Djibouti sous l’égide de l’ONU entre le gouvernement de transition et la principale coalition de l’opposition, l’Alliance pour une nouvelle libération de la Somalie (ARS, islamistes modérés).

Les islamistes radicaux (Shebabs) ont récusé cet accord.

Celui-ci vise d’une part à mettre en oeuvre le 5 novembre un cessez-le-feu signé en juin mais jamais respecté et d’autre part le retrait progressif d’ici début 2009 des troupes éthiopiennes présentes depuis fin 2006 en Somalie pour soutenir militairement le TFG.