29/10/08 (B471-B) Somaliland et Puntland : de nombreux morts dans plusieurs attentats. Les estimations varient suivant les agences de presse. (5 dépêches en Français)

______________________________ Le Point avec Reuters

Une vague d’attentats fait 28 morts en Somalie

Cinq attentats suicide à la voiture piégée ont fait 28 morts et des dizaines de blessés dans les villes d’Hargeisa, capitale du Somaliland, et de Bosasso, le port principal du Puntland, dans le nord de la Somalie.

La plupart des victimes se trouvaient à l’ambassade d’Ethiopie à Hargeisa.

Ces attentats ont été commis alors que les responsables du gouvernement provisoire somalien rencontraient à Nairobi, la capitale kényane, les chefs d’Etats de la région pour tenter de ramener la paix en Somalie.

A Hargeisa, capitale de la région sécessionniste du Somaliland, trois attentats à la voiture piégée ont visé le siège de la présidence, les bureaux du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et l’ambassade d’Ethiopie. Il y a eu 25 morts, dont vingt à l’ambassade.

A Bosasso, dans la région semi-autonome du Puntland, deux autres attentats ont visé un complexe des services de renseignement, faisant trois morts.

Cette vague d’attentats minutieusement synchronisée n’a pas été revendiquée.

Des groupes islamistes, chassés de Mogadiscio à la fin 2006, combattent depuis lors le gouvernement provisoire somalien et ses alliés éthiopiens.

"C’est l’oeuvre des habituels terroristes qui cherchent toujours à créer le chaos. Je peux vous assurer que nous n’allons pas les laisser faire. Ils auront des comptes à rendre devant la justice", a dit le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Seyoum Mesfin, lors de la réunion de Nairobi en apprenant les attentats.

VINGT MORTS À L’AMBASSADE D’ETHIOPIE AU SOMALILAND

A Hargeisa, le journaliste Ali Jama Mohamed passait devant la présidence quand une voiture a foncé vers l’entrée et défoncé les portes avant d’exploser. "Il y a eu une énorme explosion et j’ai vu des tas de gens, des passants et des gardes, jetés à terre. Certains étaient morts, d’autres blessés", a-t-il dit.

Selon des témoins, l’attentat contre la présidence a fait trois morts, deux personnes ont été tuées dans l’immeuble du Pnud et vingt autres à l’ambassade d’Ethiopie.

A Bosasso, deux kamikazes ont lancé leurs voitures bourrées d’explosifs contre le quartier général des services de renseignement. Deux soldats et une femme ont été tués, plusieurs personnes blessées.

"Les deux voitures et leurs conducteurs ont été volatilisés", a dit Muse Gelle, gouverneur de la région de Bari, qui n’a pas exclu que le bilan s’alourdisse.

Le Puntland et le Somaliland avaient été jusqu’ici relativement épargnés par ce genre d’attentats, comparé au sud du pays où le gouvernement appuyé par les Ethiopiens doit faire face aux insurgés islamistes.

Depuis début 2007, les violences politiques ont fait près de 10.000 morts dans la population civile. Plus d’un million de personnes ont dû fuir leurs foyers.

Lorsque le gouvernement provisoire et plusieurs personnalités de l’opposition ont signé un accord de paix en août dernier à Djibouti, sous l’égide des Nations unies, les combattants islamistes du mouvement Al Chabaab avaient pris la ville de Kismayu, dans le sud du pays, où les combats avaient fait 70 morts.

Depuis, Al Chabaab a consolidé ses positions dans la région, où une femme de 23 ans convaincue d’adultère a été lapidée à mort lundi.

Avec Abdiqani Hassan à Bosasso
et Guled Mohamed à Nairobi,
version française Guy Kerivel

______________________________ Le Monde avec AFP

Somalie: quatre Ethiopiens tués dans les attentats d’Hargeisa

Au moins quatre employés éthiopiens de la représentation diplomatique de l’Ethiopie au Somaliland (nord de la Somalie) ont été tués mercredi dans l’explosion de voitures piégées à Hargeisa, a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère des Affaires étrangères éthiopien, Wahide Belay.

"Jusqu’à présent nous savons que cette attaque terroriste a fait au moins quatre morts, des employés éthiopiens, et un blessé grave, mais ce bilan peut augmenter parce qu’il y avait là des gens qui attendaient pour des visas ou d’autres services", a indiqué le porte-parole.

"Pour l’instant nous ne voulons pas trop entrer dans les détails parce que l’enquête ne fait que commencer", a-t-il ajouté, précisant que le "bâtiment de notre bureau commercial à Hargeisa, qui n’est pas une ambassade, a été très gravement endommagé".

Cinq attentats à la voiture piégée ont visé mercredi des bâtiments stratégiques et de l’ONU en Somalie, faisant au moins 25 morts, et plongeant un peu plus dans le chaos ce pays de la Corne de l’Afrique où progresse une insurrection des radicaux islamistes.

La représentation diplomatique éthiopienne à Hargeisa – capitale du Somaliand qui a fait sécession de la Somalie en mai 1991 – faisait partie des bâtiments visés par ces attentats.

______________________________ Le Figaro avec AFP et AP

Des bureaux de l’ONU attaqués en Somalie

Des attentats à la voiture piégée ont frappé un bâtiment des Nations unies et un palais présidentiel mercredi matin, dans la région séparatiste du Somaliland. Il y aurait au moins 25 morts.

Au moins 25 personnes ont été tuées, mercredi matin, dans cinq attaques suicides qui se sont produites dans deux régions du nord de la Somalie. Les cinq kamikazes ayant perpétré ces attentats ont également péri.

Deux de ces attentats à la voiture piégée ont visé les bureaux du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), qui sert de siège pour d’autres agences de l’ONU sur place, et la représentation diplomatique d’Ethiopie, à Hargeisa, capitale de la République autoproclamée du Somaliland.

Selon un travailleur humanitaire local, «deux hommes – gardes de sécurité somaliens – ont été tués et cinq autres blessés dans le bâtiment du PNUD».

Au moins quatre employés éthiopiens de la représentation diplomatique de l’Ethiopie ont été tués.

Un troisième attentat suicide a également frappé le palais présidentiel, situé non loin de là.

Selon Abdinasir Ahmed, membre du personnel médical au plus grand hôpital d’Hargeisa, au moins 24 blessés ont été admis, dont certains avec des blessures graves.

Il n’était pas établi dans l’immédiat si le président du Somaliland, Dahir Riyale Kahin, se trouvait dans ses bureaux au moment de l’attentat. Selon la police, il se trouvait en sécurité mercredi après-midi.

Les attentats n’ont pas été revendiqués pour l’instant, mais, selon la secrétaire d’Etat adjointe américaine aux Affaires africaines, Jendayi Frazer, ils portent la marque d’al-Qaida.

Des attaques coordonnées et planifiées

Le Somaliland, ancienne colonie britannique rattachée à la Somalie italienne à l’indépendance de 1960, a fait sécession de la Somalie en mai 1991, cinq mois après la chute du président somalien, Mohamed Siad Barre.

Doté notamment d’institutions élues, d’une armée, d’une administration et d’une monnaie, le Somaliland était jusqu’ici relativement épargné par les violences ravageant le reste de la Somalie.

À Bosasso, capitale économique du Puntland, région semi-autonome du nord-est de la Somalie, deux autres attentats suicide à la voiture piégée ont visé deux bâtiments des services de renseignements du Puntland (PIS), chargé de la lutte antiterroriste, tuant six agents de leurs agents.

«Les attaques à Hargeisa et Bosasso étaient coordonnées et planifiées par le même groupe, elles ne peuvent rester impunies», a déclaré le président de la région, Mohamoud Musa Hirsi Adde.

Le PIS a reçu des financements de pays occidentaux pour ses opérations antiterroristes visant notamment les extrémistes islamistes. Le 5 février, un double attentat revendiqué par les «shebab» avait fait au moins 20 morts et 80 blessés à Bosasso.

Le Puntland a été fondé en 1998 par Abdullahi Yusuf Ahmed, devenu depuis président des institutions de transition somaliennes.

______________________________ Le Monde avec AFP

Des attentats à la voiture piégée font au moins 25 morts en Somalie

La Somalie a été victime d’une série d’attentats, mercredi 29 octobre, dans les provinces du Puntland et de Somaliland. Trois explosions de voitures piégées ont frappé Hargeisa, capitale du Somaliland, région sécessionniste dans le nord du pays, et tué 19 personnes.

Le palais présidentiel a été visé et un conseiller du président tué, selon les propos rapportés par un responsable policier.

Un dirigeant onusien a indiqué que les bureaux du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avaient également été visés. Dans un communiqué à Genève, l’ONU a affirmé avoir "connaissance de blessées ainsi que de morts, mais leur nombre est en cours de vérification". Un employé de l’ambassade d’Ethiopie aurait été gravement blessé, toujours d’après une source policière.

Deux autres attentats à la voiture piégée ont visé des services antiterroristes du ministère de l’intérieur à Bosasso, la capitale économique du Puntland, région semi-autonome du nord-est de la Somalie.

Mohamoud Musa Hirsi, le président du Puntland, a annoncé que six policiers des services de renseignements avaient été tués. "Il s’agit d’attaques-suicides", a déclaré Bile Mohamoud Qabowsade, conseiller à la présidence du Puntland. Muse Gelle Yusuf, gouverneur de Bossaso, a indiqué que les deux kamikazes étaient morts sur le coup.

Le 5 février, un double attentat, revendiqué par les insurgés islamistes somaliens, avait fait au moins 20 morts et 80 blessés à Bossaso, essentiellement des troupes éthiopiennes, intervenues dans le pays pour soutenir le gouvernement de transition. Les "shebab" – combattants islamistes extrémistes à la tête de l’insurrection en Somalie – avaient fait savoir que l’attentat visait "des forces éthiopiennes qui combattaient à Mogadiscio et assistaient les forces du Puntland".

L’Ethiopie, qui s’apprête à retirer progressivement ses troupes de Somalie, a déjà pointé du doigt l’incapacité du gouvernement somalien de transition à restaurer la stabilité dans ce pays ravagé par la guerre civile, et où les insurgés islamistes gagnent du terrain. "Les problèmes de la Somalie ne sont pas d’ordre sécuritaire mais bien politique", estimait mardi le ministre des affaires étrangères éthiopien, Seyoum Mesfin, en ouvrant une réunion régionale de deux jours à Nairobi sur les perspectives de paix en Somalie.

Dimanche 26 octobre, le gouvernement somalien et l’opposition islamiste modérée avaient signé à Djibouti un accord sur l’entrée en vigueur effective le 5 novembre d’un cessez-le-feu, et sur le retrait progressif d’ici à début 2009 des troupes éthiopiennes présentes depuis fin 2006 en Somalie voisine.

______________________________ Nouvel Obs avec AP

Attentat-suicide contre des bâtiments de l’ONU dans le nord de la Somalie: des victimes

Un porte-parole de la république séparatiste de Somaliland a annoncé mercredi que plusieurs kamikazes ont attaqué un complexe de l’ONU, le consulat d’Ethiopie et le palais présidentiel.

Ismaïl Adani a déclaré qu’il y a des morts et des blessés mais n’a pas été en mesure d’en préciser le nombre. "Nous comptons encore les corps" dans la capitale, Hargeisa, a-t-il ajouté.

Les porteurs de bombe se sont également attaqués à deux installations des services de renseignement dans la région du Puntland dans le nord de la Somalie. Un responsable somalien a déclaré que les deux kamikazes étaient morts et que six responsables de la sécurité ont été blessés. AP