28/11/08 (B476) Les Ethiopiens affirment qu’ils se retireront intégralement de Somalie avant la fin décembre. Faut-il les croire ? Ou est-ce un nouveau coup de Poker pour obtenir des aides internationales, comme cela s’est déjà produit dans le passé ? (5 dépêches en Français)

___________________________ 5 – Le Figaro avec AFP

L’ONU doit discuter avec l’Ethiopie

La communauté internationale doit discuter « sans délai » avec l’Ethiopie du retrait avant la fin de l’année de ses troupes de Somalie, annoncé aujourd’hui par Addis Abéba, a déclaré à l’AFP le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Somalie, Ahmedou Ould Abdallah.

« Ce qui nous intéresse tous, c’est la stabilité en Somalie. Il faut donc que les membres permanents du Conseil de Sécurité, que l’Union Africaine (UA) et l’Union Européenne (UE) discutent sans délai avec l’Ethiopie de ce retrait », a indiqué le diplomate onusien.

« J’invite la communauté internationale à parler sérieusement avec les Ethiopiens, à comprendre leur position et à leurs donner tous les appuis nécessaires pour éviter un vide sécuritaire », a-t-il précisé par téléphone depuis Bruxelles.

L’Ethiopie a annoncé à l’UA et à l’ONU que ses troupes seraient complètement retirées de Somalie « d’ici la fin de l’année », dans un courrier adressé à ces deux organisations le 25 novembre, a indiqué vendredi le ministère éthiopien des Affaires étrangères.

___________________________ 4 – REUTERS (Info lectrice)

L’Ethiopie annonce son retrait de Somalie d’ici la fin décembre

L’Ethiopie retirera ses troupes de Somalie d’ici la fin de l’année, annonce vendredi le ministère éthiopien des Affaires étrangères.

Le gouvernement d’Addis Abeba a informé les Nations unies et l’Union africaine de sa décision par lettre en début de semaine, a précisé un porte-parole.

L’Ethiopie, qui soutient le gouvernement intérimaire à Mogadiscio, a des milliers d’hommes déployés en Somalie.

Bureau de Nairobi,
version française Jean-Stéphane Brosse

___________________________ 3 – Le Monde avec AFP et REUTERS

L’Ethiopie annonce son retrait de Somalie avant la fin de l’année

L’Ethiopie retirera ses troupes de Somalie d’ici à la fin de l’année, a annoncé, vendredi 28 novembre, le ministère des affaires étrangères éthiopien. Addis-Abeba a informé les Nations unies et l’Union africaine de sa décision par courrier, en début de semaine, a précisé un porte-parole du ministère.

L’armée éthiopienne était intervenue en Somalie officiellement fin 2006, arguant que les islamistes représentaient une menace pour l’Ethiopie. Le corps expéditionnaire éthiopien, dont l’effectif n’est pas connu officiellement mais estimé à plus de 3 000 hommes, sert notamment de force de protection de la mission de paix africaine (Amisom) déployée à Mogadiscio. L’Amisom comprend des contingents burundais et ougandais pour un effectif total de 3 400 hommes, mal équipés et présents seulement dans la capitale, Mogadiscio, depuis mars 2007.

Selon un accord signé le 26 octobre à Djibouti entre le gouvernement somalien de transition et son opposition, dominée par les islamistes modérés, les troupes éthiopiennes déployées en Somalie devaient se retirer de certaines parties des villes de Beledweyne (Centre) et Mogadiscio avant le 21 novembre, et de tout le pays d’ici au début 2009. Mais l’accord a été rejeté par les Chebabs, les combattants islamistes extrémistes qui mènent des attaques meurtrières quasi quotidiennes.

________________________________ 2 – AFP (Info lectrice)

L’Ethiopie annonce son retrait complet de Somalie « d’ici la fin de l’année »

L’Ethiopie a annoncé à l’Union africaine (UA) et à l’ONU que ses troupes seraient complètement retirées de Somalie « d’ici la fin de l’année », plaçant la force de paix africaine sur place dans une situation difficile face aux extrémistes islamistes.

« Dans une lettre envoyée le 25 novembre au président de la Commission de l’Union Africaine (UA) Jean Ping et au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon, le ministère des Affaires étrangères a donné des détails de ses projets en Somalie », a déclaré vendredi à l’AFP le porte-parole du ministère des Affaires étrangères éthiopien, Wahide Belay.

« Le ministre des Affaires étrangères Seyoum Mesfin a affirmé que l’Ethiopie avait décidé de se retirer d’ici la fin de l’année », a-t-il ajouté.

« Nous sommes parvenus à la conclusion qu’il est inapproprié pour l’Ethiopie de maintenir ses troupes en Somalie. Nous avons fait notre travail et en sommes fiers, mais les attentes que nous avions placées dans la communauté internationale ont été déçues », a expliqué M. Wahide.

« Cela dit nous avons l’intention de nous retirer de manière responsable », a-t-il indiqué, « nous avons la conviction qu’il ne doit pas y avoir de vide, et une option aurait été le déploiement complet de l’Amisom, mais sa réalisation a rencontré des difficultés ».

Il a également évoqué les problèmes politiques somaliens, citant les divisions au sein du gouvernement somalien de transition (TFG) et « la réconciliation nationale entre le TFG et l’opposition qui avance très doucement malgré tous nos efforts ».

Le corps expéditionnaire éthiopien en Somalie, dont l’effectif n’est pas connu officiellement mais estimé à plus de 3.000 hommes, sert de force de protection de la mission de paix de l’UA (Amisom) déployée à Mogadiscio.

Selon un accord signé fin octobre à Djibouti entre le gouvernement somalien de transition et son opposition, dominée par les islamistes modérés, les troupes éthiopiennes déployées en Somalie devaient se retirer de certaines parties des villes de Beledweyne (centre) et de Mogadiscio avant le 21 novembre et de tout le pays d’ici début 2009. Il a commencé à être appliqué dès le 17 novembre.

Mais l’accord a été catégoriquement rejeté par les Shebab, des combattants islamistes extrémistes qui mènent des attaques meurtrières quasi-quotidiennes.

Au cours d’une conférence de presse jeudi, Jean Ping, interrogé sur la possibilité d’un retrait éthiopien de Somalie, avait estimé qu’il s’agissait « d’un scénario possible, un scénario catastrophe… »

« Si le TFG continue de se quereller, que ceux qu’on est venu aider ne s’entendent pas, les Ethiopiens envisagent de se retirer purement et simplement, et nous savons que certaines troupes africaines dans ces conditions menacent, elles aussi, de se retirer », avait-il déclaré.

« Mais ce n’est pas le seul scénario et nous pensons que si les Somaliens arrivent à une entente, les Ethiopiens, même en se retirant, resteront de l’autre côté de la frontière et interviendront en cas de besoin », avait-il estimé.

Il a espéré qu' »à ce moment-là, les troupes de l’Amisom resteront mais nous allons demander d’accroître leur nombre. (…) Nous avons demandé aussi au Conseil de sécurité de l’Onu d’intervenir le plus vite possible ».

Un responsable onusien interrogé par l’AFP a confirmé la réception de la lettre de M. Seyoum.

L’Amisom comprend des contingents burundais et ougandais pour un effectif total de 3.400 hommes, mal équipés et présents seulement dans la capitale Mogadiscio depuis mars 2007.

L’armée éthiopienne était intervenue en Somalie officiellement fin 2006. Le régime d’Addis Abeba avait alors argué que les islamistes, qui contrôlaient une partie de la Somalie, représentaient une menace pour l’Ethiopie.

________________________________ 1 – Le Point avec Reuters

L’Ethiopie annonce son retrait de Somalie cette année

Selon le ministère éthiopien des Affaires étrangères, l’Ethiopie retirera ses troupes de Somalie d’ici la fin de l’année.

L’Ethiopie retirera ses troupes de Somalie d’ici à la fin de l’année, annonce le ministère éthiopien des Affaires étrangères.

Cette décision marque la volonté éthiopienne de ne plus porter seule le fardeau de la stabilisation du pays, estime un expert.

Le gouvernement d’Addis-Abeba a informé les Nations unies et l’Union africaine de sa décision par lettre en début de semaine, a précisé un porte-parole.

Les courriers ont été adressés au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, et au président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping.

L’Ethiopie, qui soutient le gouvernement intérimaire du président Abdullahi Youssouf à Mogadiscio, a des milliers d’hommes déployés en Somalie.

L’armée éthiopienne est intervenue au côté des autorités de transition, soutenues par les Occidentaux, pour chasser les islamistes de la capitale Mogadiscio fin 2006.

Mais les soldats éthiopiens continuent de livrer la guerre aux rebelles qui contrôlent la majeure partie du sud du pays et lancent presque chaque jour des attaques contre les forces gouvernementales et le contingent de maintien de la paix de l’Union africaine présent dans la capitale.

« Les Ethiopiens sont à bout de patience en raison des querelles internes au gouvernement intérimaire, qu’ils ont soutenu pour un coût humain et financier énorme », estime Rachid Abdi, spécialiste de la Somalie à l’International Crisis Group.

Addis, ajoute-t-il, en veut aussi aux Occidentaux, qui l’ont incité tacitement à se déployer sur le territoire de son voisin avant de lui laisser la responsabilité de stabiliser le pays.

« Je pense qu’ils décideront de retirer leurs forces, de boucler la frontière et d’effectuer des incursions comme par le passé pour s’assurer que les (rebelles islamistes) ne deviennent pas une menace sérieuse », estime-t-il.

SILENCE INTERNATIONAL

Le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, a plusieurs fois exprimé sa déception devant l’échec des efforts de réconciliation entre les dirigeants du gouvernement somalien, ainsi qu’avec les éléments modérés de l’opposition.

Près de vingt ans de chaos en Somalie, depuis la chute du dirigeant Mohamed Siad Barré en 1991, ont créé un terrain idéal pour le banditisme, les enlèvements et la piraterie qui a pris des proportions jugées inquiétantes par la communauté internationale.

Celle-ci a promis de prendre des mesures vigoureuses au large des côtes de la Corne de l’Afrique mais le monde paraît peu enclin à s’impliquer dans le rétablissement de la sécurité dans l’ancienne colonie italienne.

La prudence règne dans les couloirs de l’Onu, de l’Union européenne et du Pentagone, où l’on reste traumatisé par la mort de 18 soldats américains en 1993 dans une bataille avec les chefs de guerre somaliens, qui avait sonné le glas d’une intervention américano-onusienne pour rétablir l’état de droit.

Formellement, le Conseil de sécurité de l’Onu a demandé à Ban Ki-moon de hâter la préparation de plans d’urgence pour remplacer par des casques bleus les 3.000 hommes du contingent de l’Union africaine en Somalie, en vue de superviser un accord de paix remontant au 18 août.

Mais l’aile la plus radicale des islamistes a rejeté cet accord et la violence continue de faire rage.

L’insurrection a fait 10.000 morts civiles depuis le début 2007, chassé plus d’un million de personnes de leurs foyers. Plus de trois millions de Somaliens ont un besoin urgent d’aide alimentaire, selon les organisations internationales.

Version française
Jean-Stéphane Brosse