29/11/08 (B476) Le journal de la flibuste … 6 dépêches en Français et en Anglais. A noter que l’Ethiopie a officiellement accusé l’Erythrée de soutenir les pirates, alors que l’un des neufs navires de ses lignes maritimes venaient d’échapper de justesse à un assaut des pirates. L’Egypte annonce qu’elle va se lancer dans la chasse aux pirates.

______________________________ 6 – Romandie News avec AFP

Somalie/Super-tanker saoudien: les pirates maintiennent leur demande

Le chef des pirates somaliens qui détiennent depuis deux semaines un super-pétrolier saoudien a maintenu la demande de rançon à 25 millions de dollars, moins de 24 heures avant l’expiration de l’ultimatum qu’il a fixé.

« Les négociations se poursuivent et nous en savons pas quand elles seront finalisées », a déclaré Mohamed Said, sans exclure une prolongation de l’ultimatum fixé au 30 novembre.

« Même si l’ultimatum pour le paiement des 25 millions de dollars est près d’expirer, nous espérons toujours une réponse favorable », a-t-il indiqué sans autre précision.

« Le mouvement tactique (du bateau) se poursuit pour raison de sécurité. Ce n’est en aucun cas pour faire du mal à l’équipage du pétrolier », a-t-il ajouté assurant qu’il souhaitait que « rien de mal ne se passe ».

Les pirates somaliens ont capturé le 15 novembre le Sirius Star avec ses 25 membres d’équipages, et un chargement de 300.000 tonnes de pétrole.

Les pirates ont donné jusqu’au 30 novembre aux propriétaires du tanker pour payer cette rançon, menaçant sinon de mener des actions qui pourraient avoir des « conséquences désastreuses ».

La capture du Sirius Star, long de 330 mètres, constitue l’opération la plus spectaculaire menée jusqu’à présent par des pirates somaliens, qui ont attaqué une centaine de bateaux depuis le début de l’année.

________________________ 5 – Nazret.com avec Capital (En Anglais)

L’un des neufs bâtiments des lignes maritimes éthiopiennes a été attaqué par des pirates, mais il a pu s’échapper et rejoindre le port de Djibouti. Ethiopian ship hijacking foiled

By Groum Abate

Built by Fincantieri-Cantieri Navali Italiani, in Venice, Andinet, one of the nine ships operated by Ethiopian Shipping Lines (ESL) came under attack by the notorious Somali pirates.

Ambachew Abreha, Managing Director of ESL, told Capital that the attack occurred on Monday, November 17, 2008, but the ship managed to safely cruise away from the hijackers.

Andinet has reverted back to its initial point of departure, the Port of Djibouti, after the hijacking attempt.

Ambachew said that the attempt was diverted by the ship’s security despite claims by the German navy that stated it rescued Andinet from pirates.

German navy officials said Tuesday its frigate, Karlsruhe, had foiled attacks by heavily armed bandits on two ships. On Monday, Andinet radioed for help, saying it was under attack from two small motorboats in the Gulf of Aden. The Karlsruhe, which was 20km away, dispatched a Sea Lynx helicopter and the two motorboats “left at high speed,” a navy statement said.

The managing director on his part said the German navy was near the incident but has not intercepted the hijackers, adding that it is confidential how the ship managed to foil the attack.

Earlier in the week, the Saudi supertanker, Sirius Star, carrying 100 million dollars worth of oil, was hijacked and anchored off a notorious Somali pirate port. The biggest act of piracy yet by the marauding Somali bandits has stunned the international community.

Four ships from Britain, Greece, Italy and Turkey form a NATO patrol in the waters, with two protecting United Nations (UN) food aid convoys to the strife-torn Horn of Africa country.

NATO’s operation ends in mid-December when a bigger European Union (EU) mission is set to take over but NATO is considering “complementary” action to the EU mission.

The International Maritime Bureau has reported that 90 vessels have been attacked since January. Of those, 38 were hijacked while pirates still hold 16 vessels with more than 250 crew as hostages.

Ethiopian Shipping Lines SC was founded in 1964 and started operation in 1966 with three newly built ships with a capital of 50,000 birr subsequently raised to 3,750,000 birr.

______________________________ 4 – AFP

Piraterie: l’Ethiopie accuse l’Erythrée

Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a accusé l’Erythrée de soutenir les pirates somaliens et estimé que la communauté internationale devait « faire plus » contre la piraterie, dans des propos repris samedi par l’agence éthiopienne d’information (ENA, officielle).

« En soutenant directement les extrémistes en Somalie (…), l’Erythrée est responsable de la piraterie rampante dans la région », a assuré Meles Zenawi de retour d’une visite officielle au Yémen, selon l’ENA.

Les deux voisins de la Corne de l’Afrique entretiennent des relations très tendues depuis le conflit meurtrier qui les a opposés entre 1998 et 2000.

Addis Abeba accuse Asmara de soutenir les insurgés islamistes somaliens qui mènent des attaques quasi-quotidiennes contre le gouvernement somalien soutenu par l’armée éthiopienne. Mais l’Erythrée a toujours démenti un tel soutien.

« Il est de la plus haute importance que la communauté internationale fasse plus pour lutter contre la piraterie dans le Golfe d’Aden », a également déclaré le chef du gouvernement éthiopien.

« L’Ethiopie et le Yémen partagent le même point de vue au sujet des problèmes rencontrés par la Corne de l’Afrique », a-t-il ajouté.

Dans un communiqué transmis samedi à l’AFP, le ministère éthiopien des Affaires étrangères souligne « l’augmentation dramatique de la fréquence et de l’échelle des attaques (de pirates) le long des côtes somaliennes ».

Notant l’intérêt grandissant pour ce péril notamment des puissances occidentales, le communiqué insiste sur le fait que « la piraterie n’est en aucun cas un phénomène nouveau, seule la multiplication des patrouilles anti-pirates par les plus grandes puissances maritimes est nouvelle ».

« Le danger posé par la piraterie est réel pour la paix et la sécurité de la région. Elle a souvent des liens avec le terrorisme et la politique. Il y a des preuves que c’est le cas avec des groupes terroristes en Somalie », indique le texte.

« Si la piraterie commence souvent comme un phénomène économique, elle a des conséquences politiques: c’est ce qui se passe avec la Somalie. La piraterie alimente l’insurrection, soutient le terrorisme, avec l’argent des rançons des bateaux », accuse la diplomatie éthiopienne.

« La communauté internationale dispose de plusieurs options mais ne peut plus ignorer le problème (…) Elle doit travailler avec les gouvernements de la région pour contrer cette menace », constate le document invitant les Occidentaux à s’attaquer « aux causes du problème en Somalie même ».

Vendredi, les marines européennes ont sauvé trois marins d’un chimiquier attaqué le même jour par des pirates somaliens dans le Golfe d’Aden, alors que l’ultimatum fixé par ces derniers pour toucher la rançon d’un supertanker saoudien expire dimanche.

On ne connaît pas encore le sort du reste de l’équipage ni les intentions de l’armada internationale vis-à-vis du Biscaglia.

Les pirates somaliens qui ont capturé le 15 novembre le Sirius Star, un superpétrolier saoudien, avec ses 25 membres d’équipages, continuent à exiger 25 millions de dollars pour la libération du bateau chargé de 300.000 tonnes de pétrole et de ses marins.

Les pirates ont donné jusqu’au 30 novembre aux propriétaires du tanker pour payer cette rançon, menaçant sinon de mener des actions qui pourraient avoir des « conséquences désastreuses ».

La capture du Sirius Star, long de 330 mètres, constitue l’opération la plus spectaculaire menée jusqu’à présent par des pirates somaliens, qui ont attaqué une centaine de bateaux depuis le début de l’année.

______________________________ 3 – Reuters (En Anglais)

L’Egypte se prépare à pourchasser les pirates, seule ou dans le cadre d’une armada internationale. Egypt willing to fight Somali pirates – minister

Egypt is willing to intervene militarily against piracy in the Gulf of Aden and off the Somali coast, alone or as part of an international force, a minister said in remarks published on Saturday.

« Egypt is prepared for military intervention if necessary, to protect shipping and tackle the pirates, who can be fought under international law, » state newspaper al-Ahram quoted Moufid Shehab, minister of state for legal and parliamentary affairs, as saying.

Egypt is also ready to take part in an international force, he added.

The Somali-based pirates threaten to cut into Egypt’s Suez Canal revenue by pushing ships into using the Cape of Good Hope route around Africa instead of using the canal to travel between Asia and Europe or America.

At least three major shipping companies have said in the past few days that their ships would avoid the canal, fearing pirates would capture their ships and hold them for ransom.

Many countries have sent warships to the Gulf of Aden to deter piracy but the area is vast and they cannot prevent every attack. Once the pirates take a ship and hold the crew hostage, any rescue attempt endangers the lives of the crew.
Shehab’s remarks was the first official sign that Egypt is considering a military response. Egyptian President Hosni Mubarak has said that tackling piracy is the responsibility of the « international community ».

Naval experts say the Egyptian navy has enough suitable ships to make an effective contribution to an anti-piracy operation.

Writing by Jonathan Wright,
editing by Tim Pearce

______________________________ 2 – Nord Eclair :

Comment lutter contre la menace des pirates ?

La prise du «Sirius Star», de la taille de 3terrains de football, montre la réussite croissante des pirates.

La menace des pirates conduit les gouvernements à envoyer leurs forces au large de la Somalie. Mais pour Roland Marchal, chercheur au Ceri et spécialiste de la Corne de l’Afrique, il faudrait se concentrer sur des actions de police.

PROPOS RECUEILLIS PAR CAROLINE BOZEC

On entend beaucoup parler de pirates somaliens depuis fin 2006. Qu’y a-t-il de nouveau ?
Auparavant, les pirates s’en prenaient à des navires de pêche (souvent illégaux, l’armateur préférait ne pas faire de scandale). Tout ça se déroulait proche des côtes.

Aujourd’hui leur action a changé qualitativement. Les pirates investissent dans des vedettes et font preuve d’une meilleure expertise en repérage des bateaux de commerce étrangers. Ils ont développé une tactique : ils prennent un bateau-mère qui passe proche des côtes, s’en servent pour aller en haute mer où navigue leur vraie cible, et de là attaquent avec leurs vedettes rapides.

La bonne nouvelle, c’est que ça demande beaucoup d’investissement et que ça n’est pas accessible à tout le monde. La mauvaise, c’est que les rançons sont substantielles et permettent de réinvestir (dans des radars…).

39 détournements réussis en 2008, 300 membres d’équipage toujours prisonniers, 150 millions de dollars de rançons en douze mois… Est-ce une grave menace économique ?
Le golfe d’Aden est la grande route commerciale entre le Canal de Suez et le Cap de Bonne Espérance. Des centaines de bateaux européens parcourent cette zone stratégique. Sans oublier le coût pour les assurances. Mais bon, même si le supertanker saoudien (le Sirius Star, ndlr) était un beau coup, on n’est quand même pas face à un blocus. Pour l’instant aucune économie n’est menacée. En France, on fait monter la sauce, parce que Nicolas Sarkozy est président de l’Union européenne, et qu’il est impliqué dans l’opération navale européenne qui doit démarrer en décembre.

Et en Somalie ?
L’action des pirates joue clairement sur l’inflation alimentaire. Mais j’ai le sentiment que certains en profitent pour justifier leurs prix élevés et leurs profits.

Croyez-vous que l’envoi de flottes militaires puisse vraiment arrêter les pirates ?
La surveillance des couloirs marche, ils ont arrêté des gens, les Indiens ont détruit la semaine dernière un bateau-mère. Mais la côte éthiopienne couvre 3 300 km, la zone en mer est impossible à contrôler, espérer mettre fin au piratage de cette façon n’est pas très crédible.

Comment les combattre alors ?
Par une démarche policière. On a plusieurs dizaines de prisonniers, qui peuvent apporter des renseignements sur les complicités locales. Surtout, il faut identifier les commanditaires qui font prospérer le business en payant les gens de la mer et les milices. 30 à 50 % des rançons servent de retour sur l’investissement. Selon les rumeurs, les Somaliens achètent des terrains, des immeubles à Nairobi (Kenya) ou à Dubaï (Émirats Arabes Unis). Il existe des systèmes de traçabilité des fonds, comme par exemple pour traquer les terroristes en Somalie. Il suffirait de les appliquer aux chefs des pirates. Ou de suivre les rançons payées en cash comme lors d’une prise d’otage criminelle. Ce ne serait pas si difficile, surtout que la communauté d’affaire somalienne est restreinte.

Cela demanderait une action des Somaliens ?
Quand les Islamistes ont pris le pouvoir en 2006, ils ont engagé des combats brefs avec les pirates et ont mis fin à leur activité. Mais les conflits permanents leur ont permis de reprendre de plus belle. Le jour où il y aura un vrai appareil d’État, il n’y aura pas besoin d’une force colossale pour venir à bout des miliciens – à terre, où ils sont vulnérables.

______________________________ 1 – Portail des Sous-marins

La Corée du Sud retarde l’envoi d’un destroyer en Somalie pour des raisons financières


L’envoi d’un destroyer sud-coréen dans les eaux somaliennes pour combattre les pirates sera retardé de plusieurs mois à cause des contraintes budgétaires consécutives à la crise financière mondiale, a déclaré vendredi un responsable du minsitère sud-coréen de la défense.

La marine sud-coréenne avait au départ prévu d’envoyer en janvier un destroyer KDX-II de 4.300 tonnes vers l’Afrique de l’Est pour lutter contre les pirates après avoir obtenu d’ici la fin de l’année l’autorisation de l’Assemblée Nationale.

“Le gouvernement a décidé de prendre un peu plus de temps pour revoir certains questions liées à l’envoi du destroyer, y compris la question budgétaire, d’une manière prudente et mesurée”, a déclaré un responsable du ministère demandant à rester anonyme.

En revanche, il n’y a pas de changement dans le projet d’envoi du destroyer, bien que le dépôt de la motion devant l’Assemblée soit retardé, a précisé le responsable.

Cette semaine, la marine sud-coréenne avait dévoilé les détails de son projet, qui devait coûter environ 31 millions de $. Le budget proposé comprenait l’achat d’embarcations rapides et d’autres matériels de lutte anti-terroriste devant être embarqués sur le destroyer, avaient déclaré des responsables de la marine.

Une fois au large de la Somalie, le destroyer, qui transportera entre 30 et 4à membres des commandos-marine et un hélicoptère Lynx, participera à des opérations communes avec les marines des Etats-Unis, Grande-Bretagne, France et d’autres pays sous le commandement de la 5è Flotte basée à Bahreïn, avaient-ils expliqué.