03/12/08 (B476-B) Dabio.Net / Érythrée: Violation des Droits humains en Érythrée.

Des érythréens d’origine afar vivant dans des camps de refugiés en Éthiopie racontent des scènes d’horreur dont ils ont été témoins ou, pire, victimes.

Lors d’une manœuvre navale, Mohamed, marin en poste au port de Assab au sein de la force navale érythréenne, découvre trois cadavres les mains liées derrière le dos, les corps attachés à une batterie pour voiture de sorte qu’ils ne remontent pas à la surface.

Avec son unité, il court alerter le commandant de sa macabre découverte.Mais ce dernier, pas surpris du tout, répond qu’il y en a d’autres du côté du lieu dit "Sheick Kassim". Une fois sur place, le jeune marin découvre dix-sept autres corps au fond de l’eau, même posture que les trois corps précédents, difficile à identifier tant les visages et les organes ont été rongés par les poissons et l’eau salée.

Ont-ils été tués par balles, torturés à mort avant d’être jetés à la mer ? Difficile à dire tant la décomposition des cadavres est très avancée.

Mais un indice est là qui glace le sang du jeune marin; les cadavres portent tous des "fotta", habit traditionnel des afars. Ces corps sont ceux des siens ! Par chance pour lui, ses supérieurs n’ont pas fait attention à son identité ethnique.

Mais après ces scènes d’horreurs, Mohamed décide de fuir. Pour sauver sa peau.

Aujourd’hui, il vit dans un camp pour réfugiés en Éthiopie où il a raconté l’horreur dont il a été temoin. Rare témoignage de ce qui se passe là-bas, au pays du sanguinaire Afewerki d’où aucune information ne sort concernant les exécutions extra judiciaires quotidiennes, les meurtres gratuits et les viols des femmes par l’armée dans la région afar de l’Érythrée.

Ces exactions ne sont connues qu’à travers les rares témoignages des ceux et celles qui ont pu fuir le pays comme Mohamed. Malgré un rapport du Bureau américain pour la démocratie, les droits humains et le travail daté du 11 mars 2008 qui fait état de l’arrestation des individus qui se soustraient au service militaire – dont certains seraient morts en détention des suites de maltraitances – et des tortures qui leur sont infligées, ainsi que de conditions d’emprisonnement déplorables et dangereuses, la communauté internationale n’a toujours pas levé le petit doigt pour stopper ces violations des droits humains, notamment l’épuration ethnique envers les afars que mène présentement Afewerki.

Il y a quelques jours, suite à l’attaque perpétrée par des éléments du mouvement « Mer Rouge» dans un camp militaire érythréen et qui a coûté la vie à une centaine de soldats, le dictateur d’Asmara a juré de punir toute la population afar.