10/12/08 (B477) Le journal de la flibuste. Toute la presse annonce l’entrée en action de la force navale de l’UE. Nombreux observateurs s’interrogent sur son efficacité véritable : dissuasion ou incapacité d’être véritablement efficace, compte-tenu de la surface à couvrir et la technique des pirates qui est de plus en plus élaborée.. (4 dépêches en Français)

________________________ 4 – 7 sur 7 (Be)

Un cargo grec relâché par des pirates somaliens

Un cargo grec capturé en septembre par des pirates au large de la Somalie avec 19 membres d’équipage a été relâché lundi soir, a appris mardi l’AFP de source maritime kényane.

"Le Captain Stephanos a été libéré hier (lundi). Selon nos informations, les membres d’équipage vont bien", a déclaré à l’AFP Andrew Mwangura, responsable de la branche est-africaine d’un programme d’assistance aux marins. M. Mwangura a affirmé ne pas être informé d’un éventuel paiement d’une rançon pour la libération du bateau. L’équipage du Captain Stephanos est composé de 17 Philippins, un Ukrainien et un Chinois.

Selon le Bureau maritime international (BMI), une centaine de navires ont été attaqués depuis le début de l’année dans le Golfe d’Aden et au large de la Somalie. Lundi, l’Union européenne (UE) a lancé la première opération navale de son histoire, dont la mission complexe est de neutraliser les pirates somaliens. L’opération Atalante regroupera six navires de guerre et trois avions de patrouille, sous le commandement d’un officier britannique, le vice-amiral Phillip Jones. (belga/th)

________________________ 3 – Ria Novosti (Ru)

Piraterie en Somalie: l’opération européenne Atalanta durera un an (vice-amiral Jones)

La première opération navale de l’UE Atalanta dont la mission est de lutter contre les pirates au large de la Somalie, durera un an, a annoncé mardi à Bruxelles le vice-amiral britannique Philip Jones, chef de l’opération.

L’opération dont le lancement a été appuyé lundi par les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept à Bruxelles réunira des bâtiments de guerre et des hélicoptères embarqués allemands, belges, britanniques, espagnols, français, grecs, italiens et néerlandais et trois avions de patrouille. Au total, 1.200 militaires seront engagés dans la mission.

Le groupe naval européen n’arrivera pas à éradiquer la piraterie, mais il oeuvrera au règlement de ce problème, a noté le vice-amiral.

Des navires britanniques et français se trouvent déjà dans la zone de l’opération. Un bâtiment de guerre grec les rejoindra dans dix jours.

Les marins européens ont pour mission d’escorter les cargos du Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM), qui acheminent une aide humanitaire pour les Somaliens et d’accompagner les navires vulnérables naviguant au large des côtes de somaliennes, selon le vice-amiral.

A la question de savoir si les navires européens auront le droit d’ouvrir le feu sur les pirates somaliens, le vice-amiral a indiqué qu’une telle décision serait prise au cas par cas.

Le commandement opérationnel de la force européenne EU Navfor Atalanta sera effectué par le capitaine de vaisseau grec Antonios Papaioannou pendant quatre mois. En avril 2009, le commandement passera au capitaine de vaisseau espagnol Juan Garat Caramé, commandant de la frégate Victoria.

Le 15 décembre, les navires européens remplaceront quatre bâtiments de guerre de l’OTAN qui se trouvent près de la Corne de l’Afrique depuis fin octobre. L’escorteur russe Neoustrachimy accomplit aussi une mission au large de la Somalie depuis fin octobre. Il a déjà repoussé plusieurs attaques de pirates contre des cargos.

En 2008, 94 sur 199 attaques de pirates ont été effectuées dans la zone du golfe d’Aden dans l’océan Indien, selon le Bureau maritime international (IMB). Les pirates ont capturé 26 navires dont 12 sont toujours retenus avec 259 membres d’équipage.

________________________ 2 – Affaires-stratégiques.info

L’Union européenne lance sa première mission navale

La mission Atalante, réunissant huit pays européens, a débuté le 9 décembre. Elle a pour but de lutter contre la piraterie au large de la Somalie, d’escorter les navires du programme alimentaire mondial (PAM) et de sécuriser une des routes maritimes les plus importantes du monde. Pour cela, elle dispose de six navires de guerres et de trois avions de surveillance. Elle sera dirigée par le vice-amiral britannique Philipp Jones. Seulement, l’étendue de cette route rend difficile cette mission.

Les attaques et détournements de navires par des pirates somaliens ont fortement augmenté par rapport à l’année dernière : 120 bateaux ont déjà été la cible d’attaques, alors que 39 ont été pris en otage, avec leurs membres d’équipage.

Or, sur une des principales routes maritimes, par laquelle passe 12% du commerce mondial et 30% du pétrole brut, la piraterie est devenue un véritable fléau, contre lequel les différentes puissances ont décidé de lutter.

La mission Atalante devra donc tenter de sécuriser cette route maritime et escorter les navires du PAM, qui nourrit actuellement 3,2 millions de Somaliens. Pour l’instant, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, la Grèce, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède participent à cette mission. Agissant sous le mandat de l’ONU, les forces mises en place ont le droit de pénétrer dans les eaux territoriales somaliennes, afin de chasser les pirates, et pourront « recourir à tous les moyens, y compris à la force pour protéger, dissuader et poursuivre en justice tout acte de piraterie », a déclaré Javier Solana, Haut-représentant pour la PESC.

Cette mission, d’une durée de un an, va cependant se trouver confrontée à un certain nombre de problèmes : si les bateaux marchands empruntent théoriquement une route définie, elle s’étend cependant sur 1 million de kilomètres carrés, ce qui rend la surveillance de chaque navire impossible. L’expansion du champ d’action des pirates, au-delà de la zone de protection internationale et des couloirs de navigation, ainsi que leur adaptation aux programmes censés les freiner, rend cette mission compliquée. Enfin, s’il est urgent de tenter de sécuriser les mers, la lutte contre les pirates somaliens devra également passer par le rétablissement d’un Etat digne de ce nom en Somalie, en proie à une guerre civile depuis 17 ans.

________________________________ 1 – Romandie News avec AFP

Somalie/piraterie: l’ONU convoque une conférence internationale à Nairobi

Une conférence internationale sur la piraterie au large de la Somalie aura lieu mercredi et jeudi à Nairobi, à l’initiative des Nations unies et du gouvernement kényan, a annoncé mardi la porte-parole de l’ONU, Michèle Montas.

La réunion débutera mercredi au niveau des experts et se poursuivra jeudi au niveau ministériel, sous la co-présidence d’Ahmedou Ould-Abdallah, le représentant spécial de l’ONU pour la Somalie, et du ministre kényan des affaires étrangères, Moses Wetangula.

Le président du Kenya, Mwai Kibaki, s’adressera aux participants jeudi, a encore indiqué Mme Montas.

Quelque 140 personnalités représentant 40 pays sont attendues pour cette réunion, a-t-elle dit.

"Il est clair que le problème de la piraterie est lié au besoin de paix et de stabilité en Somalie", a déclaré M. Ould-Abdallah, dans un communiqué. "Nous espérons que cette conférence de haut niveau conduira à une plus grande coopération entre les Etats et les organisations régionales et internationales."

Cette réunion survient alors que l’Union européenne (UE) a lancé lundi la première opération navale de son histoire, baptisée Atalante, dont la mission est de neutraliser les pirates somaliens qui multiplient les attaques de navires et élargissent au fil des mois leur rayon d’action dans l’océan Indien.

Agissant sur mandat de l’ONU, la flottille de l’UE doit escorter les navires du Programme alimentaire mondial (PAM), qui livrent une importante aide humanitaire à la Somalie, et patrouiller pour dissuader les pirates d’attaquer les navires marchands, voire faire feu sur eux s’ils passaient outre.

Mais la cause profonde du fléau réside dans le chaos d’un pays en guerre civile depuis 1991 et dont l’Etat est en faillite.

Atalante devra notamment surmonter un casse-tête juridique autour de l’arraisonnement, l’arrestation et le jugement des pirates.

Au regard de leur législation nationale, quatre pays de l’UE seulement (Allemagne, Finlande, Pays-Bas et Suède) se sont dit en mesure d’arrêter et de juger des pirates.

En conséquence, l’UE a engagé de discrètes négociations avec des voisins de la Somalie, Djibouti et le Kenya, pour voir s’ils accepteraient de se faire remettre et de juger des pirates pris en flagrant délit.