24/12/08 (B479) Le Journal de la flibuste … Informations contradictoires sur un envoi possible de troupes suisses pour lutter contre la piraterie, mais confirmation de la présence de marins allemands. -6 article en Français et en Anglais)

___________________________ 6 – Portail des Sous-marins

L’Iran envoie un bâtiment de guerre pour combattre les pirates somaliens

Un bâtiment de guerre iranien est entré dans le golfe d’Aden pour protéger les navires iraniens contre les pirates au large de la Somalie, a déclaré le 20 décembre la radio d’état.

"Après avoir parcouru plus de 4.000 nautiques, un bâtiment de guerre iranien est entré dans le golfe d’Aden pour protéger les navires iraniens contre les pirates," a indiqué la radio sans donner d’autres détails.

De nombreux pays, comme les Etats-Unis, la Belgique, la France, la Grèce, le Liberia et la Corée du Sud, ont annoncé leur volonté d’envoyer ou ont déjà envoyé des bâtiments dans la région. La China a elle-aussi indiqué qu’elle le ferait.

___________________________ 5 – Radio chinoise

Somalie : la marine chinoise contre les pirates

Trois vaisseaux chinois de la marine assignés à la lutte contre les pirates au large des côtes de Somalie se trouvent actuellement sur le départ. Leur principale tâche consiste à assurer la sécurité des navires chinois et des bateaux transportant de l’aide humanitaire pour les organisations internationales.

2 destroyers et 1 vaisseau de ravitaillement partiront de Sanya dans la province de Hainan plus tard cette semaine. La décision de la Chine d’engager ses navires de guerre dans des actions outre-mer est la 1ère du genre de l’histoire des forces navales chinoises. Les opérations seront sous le commandement des missions de maintien de la paix de l’ONU. Un bateau chinois avec 30 marins à bord a été sauvé la semaine dernière par les forces multinationales après une attaque pirate dans le Golfe d’Aden.

___________________________ 4 – EDICOM (Ch)

Somalie: la proposition d’envoyer des soldats suisses émane du DFAE

La Suisse ne peut pas protéger ses navires commerciaux naviguant au large de la Somalie seule, a déclaré sur la TSR Micheline Calmy-Rey. C’est elle qui a proposé au Conseil fédéral l’envoi de soldats suisses.

Le Département fédéral de la défense a été consulté, mais le dossier est sous la responsabilité du Département fédéral des affaires étrangères, a expliqué sa cheffe. "Un navire suisse a été poursuivi la semaine dernière et j’ai reçu une lettre d’un armateur demandant la protection des navires suisses", a ajouté la ministre.

Le Conseil fédéral est favorable au principe de l’intervention, a poursuivi Mme Calmy-Rey, confirmant les propos tenus dimanche par le président de la Confédération Pascal Couchepin. Il s’agit d’examiner la possibilité d’une participation de troupes spéciales suisses au sein de la mission européenne Atalante, qui a pour objectif d’escorter les bateaux et de dissuader les pirates.

En contrepartie, l’Union européenne serait prête à protéger les bateaux suisses. "D’autres armées ne s’engageront pour nous que si la Suisse participe à l’opération", a relevé la ministre des affaires étrangères. Selon elle, il faut trois mois pour que l’opération Atalante soit prête.

La question de l’envoi de soldats suisses doit toutefois encore faire l’objet d’un examen approfondi. Il s’agit notamment de vérifier la faisabilité technique et financière de l’exercice.

Les commissions parlementaires seront alors informées et consultées. Le dernier mot reviendra au Parlement. Dimanche, les partis politiques se sont montrés réservés, voire vigoureusement opposés, à l’annonce du président de la Confédération.

___________________________ 3 – Press TV (En Anglais)

Les milices AL Shabaab chassent les pirates de l’un des ports protégés dont ils se servaient pour ancrer leurs prises. Al-Shabaab takes over pirates’ stronghold

Al-Shabaab fighters have driven Somali pirates out of the port of Hobyo, used by the pirates as a safe haven for harboring hijacked ships.

Late on Sunday, The fighters raided the port town with heavy guns forcing out the local militiamen who fought for the pirates, a Press TV correspondent reported.

There have been no reports on the casualties.

The town in the Mudug region has been used as an anchorage for the vessels captured in the Gulf of Aden by the pirates who usually make ransom demands.

The fighters, who are affiliated to the Union of Islamic Courts (UIC), advanced towards the area following the November 15 capture of the giant Saudi-operated oil tanker, the Sirius Star.

On November 21, the fighters poured into the port of Haradheere, launching a crackdown on the pirates for that they described as encroachment on a ‘Muslim property’.

"Saudi Arabia is a Muslim country and hijacking its ship is a bigger crime than other ships," the UIC spokesman Abdi Rahim Isse Addow, said at the time.

The move raised hopes that the ships be released without ransom.

Somali pirates have carried out 120 hijacking in the Gulf of Aden and the Indian Ocean so far this year, and currently hold 15 vessels.

The well-armed international forces present in the area have only been able to deter a number of attacks.

___________________________ 2 – Nouvel Obs avec AP

Les pirates somaliens, une aubaine pour l’économie locale

Ils se font construire de grandes maisons, circulent en voiture de luxe et ne regardent pas à la dépense: les pirates de plus en plus nombreux et actifs au large des côtes somaliennes et dans le golfe d’Aden, injectent une partie de l’argent des rançons dans l’économie locale, au profit de populations plus soucieuses d’échapper à la pauvreté que regardantes sur la provenance des fonds.

La Somalie, sans gouvernement central depuis près de 20 ans, est livré aux bandits, factions armées, et s’enfonce dans la crise humanitaire. L’espérance de vie n’y dépasse pas 46 ans, et un quart des enfants meurent avant d’avoir atteint l’âge de cinq ans.

Tandis que les islamistes contrôlent la partie sud du pays, les pirates écument les côtes. Ils sont comme chez eux dans des localités du Nord comme Harardhere, Eyl ou Bossaso, où l’économie locale profite de rançons qui ont atteint 30 millions de dollars (21,4 millions d’euros) pour la seule année 2008.

Les pirates ont attaqué cette année quelque 90 navires et se sont emparés d’une quarantaine transportant toute sortes de marchandises, y compris, en novembre, d’un superpétrolier saoudien avec une cargaison de brut estimée à 100 millions de dollars (71,5 millions d’euros).

« Les pirates dépendent de nous, et nous en bénéficions », résume Sahra Cheikh Dahir, commerçante d’Harardhere. Le superpétrolier a mouillé non loin de là, et les commerçants se sont frotté les mains. Ils ont amassé cigarettes, vivres et bouteilles de soda, installant de petits kiosques où les pirates viennent s’approvisionner presque quotidiennement.

« Ils emportent toujours des choses sans les payer, et nous le mettons sur livre de comptes. Plus tard, quand ils ont eu l’argent de la rançon, ils nous paient beaucoup », ajoute-t-elle. Les pirates apportent argent et emplois et sont de ce fait populaires, même si leurs otages sont retenus pendant parfois des mois sous la menace.

« Peu importe la façon dont l’argent arrive, légalement ou illégalement, je peux dire que la vie a commencé dans notre ville », dit Chamso Moalim, habitante d’Harardhere. « Nos enfants ne s’inquiètent plus maintenant pour la nourriture », ajoute cette mère de famille de 36 ans.

Les habitants veillent à ce que les pirates ne manquent de rien et notamment de qat, ces feuilles que l’on mâche longuement pour leur effet stimulant et euphorisant. En contrepartie, des localités minées par des années de misère et de chaos voient maintenant cafés et restaurants ouvrir, cependant que les pirates se font construire des maisons. Des habitants s’achètent des générateurs qui leur permettent d’avoir l’électricité toute la journée -luxe autrefois inimaginable en Somalie.

Quand l’argent de la rançon est versé, « l’homme le plus âgé à bord est toujours chargé de la responsabilité de le collecter, parce que nous considérons ça comme très risqué, et il touche une part supplémentaire plus tard pour ce service », explique Aden Yusuf, un pirate.

Tous les versements sont effectués en liquide, et des machines à compter et vérifier les billets sont utilisées, comme dans les bureaux de change. « Obtenir cet équipement est facile, nous avons des relations d’affaire avec des gens à Dubaï, à Nairobi, Djibouti et d’autres endroits. On leur envoie de l’argent et ils nous envoient ce qu’on veut », ajoute-t-il.

Selon des spécialistes qui ont participé à ce type de transactions, les pirates à bord des navires reçoivent généralement une part convenue d’avance. Les négociations sont menées par des intermédiaires disposant de téléphones par satellite, et sachant parler anglais. Si le navire est retenu pour une longue période, les intermédiaires font appel à un groupe d’investisseurs. Ils lèvent des fonds pour assurer les dépenses (approvisionnement des pirates et otages, frais divers) et se remboursent une fois la rançon versée.

___________________________ 1 – Romandie News avec ATS

Des soldats suisses en Somalie est farfelu selon Albert Stahel

L’idée du Conseil fédéral d’envoyer des soldats pour protéger des bateaux suisses contre les pirates au large de la Somalie est fraîchement accueillie. L’expert en stratégie militaire Albert Stahel la qualifie même de "farfelue".

Il est nécessaire de trouver une "solution sérieuse", comme par exemple la protection des navires helvétiques par les forces navales d’un autre pays, a souligné le professeur de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) sur les ondes de la radio alémanique DRS. Les navires suisses pourraient alors hisser le pavillon du pays en question.

Et Albert Stahel de critiquer les "effets d’annonces médiatiques" du gouvernement. "Au lieu de faire souffler un vent de chasse militaire contre les pirates, les différents gouvernements et le Conseil fédéral seraient bien inspirés de présenter des solutions globales."

Pascal Couchepin avait annoncé dans la presse dominicale que le gouvernement était prêt à envoyer des soldats suisses au large de la Somalie. Les partis politiques s’étaient montrés réservés voire vigoureusement opposés à l’annonce du président de la Confédération.