28/01/09 (B483) Le journal de la Flibuste. La participation de la marine japonnaise se confirme. Des pirates arrêtés par la Marine française qui déjoue une attaque, mais un casse-tête juridique pour les déférer devant un tribunal compétent. (5 articles en Français et en Anglais)

________________________ 5 – Nouvel Obs avec AP

Neuf pirates somaliens présumés arrêtés par une frégate française au large du Yémen

Un bâtiment de la Marine française a arrêté mardi après-midi neuf pirates somaliens présumés croisant dans les eaux internationales au large du Yémen, a-t-on appris auprès de l’état-major des armées, confirmant une information du site leparisien.fr.

Le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, porte-parole de l’état-major, a précisé que les pirates présumés se trouvaient à bord de deux skiffs, embarcations légères et rapides et transportaient, notamment, des échelles, des grappins et des armes. Ils ont été interpellés par la frégate de surveillance « Le Floréal », l’un des bâtiments engagés dans l’opération européenne de lutte anti-piraterie Atalante, a-t-il confirmé.

C’est un navire de commerce transitant dans le golfe d’Aden qui avait signalé vers 11h (8h GMT) la présence de pirates dans le secteur. « Le Floréal », patrouillait dans la zone et a pu les intercepter en milieu d’après-midi. Un hélicoptère Panther a décollé de la frégate française, a survolé les embarcations et procédé à quelques tirs de sommation pour qu’ils s’arrêtent. Les neuf pirates ont obtempéré avant d’être interpellés par les marins français.

Les neuf hommes, des Somaliens, devaient passer la nuit sur le « Floréal » après avoir été nourris et examinés par un médecin. L’état-major d’Atalante décidera ensuite de les remettre ou non aux autorités somaliennes en fonction des preuves à leur encontre.

_________________________ 4 – Nouvel Obs avec AP

Le Japon va envoyer des navires contre les pirates somaliens

Le ministre de la défense japonais a ordonné mercredi l’envoi de navires pour combattre les pirates dans les eaux somaliennes.

Des dizaines de navires de nombreux pays sont déjà engagés au large de la Somalie. La Grande-Bretagne, l’Iran, les Etats-Unis, la France et l’Allemagne ont envoyé des vaisseaux de leur marine qui sont déjà sur place ou en route vers le golfe d’Aden.

La Chine et la Corée du Sud ont aussi annoncé l’envoi de navires de guerre et leurs équipages contre les pirates.

_________________________ 3 – Le Figaro avec AFP

Somalie : une attaque de pirates déjouée

Un bâtiment militaire français a déjoué aujourd’hui dans le golfe d’Aden au large de la Somalie une attaque contre un cargo et neuf pirates somaliens présumés ont été arrêtés, a-t-on appris auprès de l’état-major des armées à Paris.

La frégate Le Floréal est intervenue à la suite d’un appel de détresse et a intercepté deux « skiffs », petits bateaux à moteur rapides, à bord desquels se trouvaient neuf pirates présumés, armés et équipés de matériel d’abordage, a indiqué le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, porte-parole de l’état-major.

L’hélicoptère Panther du bâtiment français a participé à l’opération et des tirs d’intimidations ont été effectués pour « signifier aux pirates de cesser l’attaque et de stopper », selon le porte-parole.

L’interception a eu lieu dans les eaux internationales au nord de Bosasso, principale ville du Puntland, région autonome autoproclamée du nord-est de la Somalie.

Les pirates présumés sont retenus à bord du navire français, dans l’attente d’une décision sur leur sort, en coordination avec l’état-major de l’opération navale européenne anti-piraterie Atalante, à laquelle participe la France.

__________________________ 2 – CyberPress (CA)

Juger les pirates, un casse-tête légal pour ceux qui les capturent

Traduire en justice les pirates qui s’attaquent aux navires au large de la Somalie se révèle être un casse-tête légal pour les Etats qui les capturent, nuisant jusque présent à l’efficacité des opérations internationales contre les bandits des mers.

Pour juger les pirates, «la solution expéditive d’antan du « pendu haut et court », ou du passage à « la planche » vers l’eau profonde et les requins n’est plus applicable», ironise Bruno Pardigon, directeur général des Services de sécurité maritime de Djibouti, en marge d’une conférence de l’Organisation maritime internationale (OMI) qui réunit cette semaine à Djibouti 22 pays riverains de l’océan Indien, du golfe d’Aden et de la mer Rouge pour renforcer l’arsenal judiciaire contre les pirates.

Selon un document djiboutien présenté à la conférence «en 2008 près de 150 personnes ont été arrêtées par les navires de guerre croisant dans le golfe d’Aden» dans le cadre de la lutte anti-piraterie.

«Sur ce nombre, une centaine ont été remises aux autorités étatiques: 19 ont été rapatriées en Europe, 85 transférées aux autorités judiciaires des pays riverains», à savoir la région somalienne autoproclamée autonome du Puntland et le Yémen, indique ce document.

Les Britanniques qui disposent d’un accord particulier avec le Kenya ont remis huit pirates à cet Etat, faute de pouvoir les livrer à la Somalie, pays livré au chaos depuis bientôt 20 ans.

La France a elle envoyé à deux reprises ses forces spéciales arrêté des pirates somaliens et a décidé d’en juger certains sur son sol.

Mais ce cas est rarissime. Onze autres présumés pirates ont été relâchés rapidement, précise le rapport djiboutien.

Le texte ajoute qu’«une quarantaine de pirates présumés ont par ailleurs été relâchés par les navires de guerre qui les avaient interpellés» et qui ne savaient qu’en faire, ignorant quel est leur statut juridique lorsqu’ils sont détenus à bord, quel tribunal, ou quel pays devait les juger.

En effet, «la question de la loi pénale applicable aux pirates, de leur possible procès et des procédures à appliquer» ne sont pas définies précisément jusque présent, explique M. Pardigon. Et les pirates bénéficient de ce vide juridique.

Certes explique un diplomate européen participant aux travaux, «le corpus juridique concernant la piraterie est assez bien fourni (…) pour tout ce qui touche aux attaques en haute mer. Le problème c’est la mise en oeuvre de ce texte dans les législations nationales».

Jusque présent, les Etats sont réticents à adopter certaines dispositions. Ainsi le Yémen, concerné au premier chef par le fléau de la piraterie, est opposé au droit de poursuite par des navires de guerre étrangers des pirates dans ses eaux territoriales.

Pour éviter que les pirates ne soient immédiatement relâchés après leur arrestation et ne recommencent à sévir au large de la Somalie, l’OMI tente de convaincre les 22 Etats réunis à Djibouti de signer un accord d’harmonisation législative permettant de «faciliter l’arrestation et les poursuites judiciaires contre les suspects de piraterie».

Sur le dossier de «la piraterie, les problèmes légaux rejoignent la diplomatie», estime Chantal Poiret, ambassadeur française chargée de la coordination de la lutte internationale contre la piraterie: «les pays riverains voient leur intérêt dans une coopération entre eux et avec les pays dont les marines viennent lutter contre ce fléau», estime-t-elle.

__________________________ 1 – Shabelle avec AP (En Anglais)

Les Américains arrêteront tous les pirates ou suspectés de commettre des actes de piraterie pour les conduire au Kenya. // US to hand over any suspected pirates to Kenya

The United States will hand over any suspected pirates its forces capture off the coast of Somalia to Kenya for trial, the American ambassador to Kenya said Monday.

The U.S. is leading anti-piracy patrols off the coast of Somalia, where piracy is flourishing off the lawless coast.

The question of where to bring pirates to justice is among the many issues frustrating naval forces struggling to curb rising attacks on merchant vessels off Somalia, where pirates made more 100 attacks on ships last year and took away millions of dollars in ransom.

U.S. Ambassador Michael Ranneberger said it is « a little early to say how (the deal) will be implemented. »

Kenyan Prime Minister Raila Odinga said Kenya signed a memorandum on the U.S.-Kenya agreement on the pirates because the hijackings had made it riskier for ships coming to Kenya’s main port, Mombasa, which is south of Somalia.

« Because of this piracy the insurance premiums for goods that are coming into our country have gone up substantially, » Odinga told journalists at a joint news conference with the U.S. ambassador.

Somalia has not had a functioning government for 18 years and does not have a coast guard or navy. The country’s weak, U.N-backed government has been battling an Islamic insurgency for two years.

Britain has already agreed to hand over captured suspects to Kenya.