11/03/09 (B489) La lettre de Djibouti : Aussi graves qu’elles puissent être, nos souffrances ne sont pas insurmontables et le Peuple a, en lui, la force d’en supprimer les causes. La dictature et l’oppression ne sont pas une fatalité. (Lecteur)

Le conseil du jour
aux populations djiboutiennes

(par Qabyo)

« Ne
sortez jamais du luxe, car vous le regretterez à chaque fois. » (sic)

Est-il normal qu’elle fasse le tour des Grands magasins « chics » de Paris alors qu’il y a des enfants mal nourris à Djibouti ?

Comme on le peut constater sur cette photo prise à Paris, alors que la première dame du pays fréquente les magasins « chics » de la capitale française, les Djiboutiens ont le malheur d’avoir un Président qui se prend pour un Prince et une première dame, pour une Princesse. Ce qu’oublient le prince IOG et la princesse, c’est que Djibouti est l’un des pays les plus pauvres du monde.

Les populations démunies de Djibouti ville, victimes de malnutrition, souffrant de la faim et se trouvant forcément dans un état de faiblesse physique, sont obligées de se tourner vers le programme Alimentaire mondial (PAM).

Les souffrances des Djiboutiens ne sont pas tombées du ciel, pas plus qu’elles n’ont surgi du sol. Elles sont le produit d’un régime corrompu et de son système de gestion des affaires nationales. Elles sont la conséquence directe de l’inculture de nos gouvernants qui allient absence de vision politique, cupidité, inertie et autres agissements fossoyeurs.

C’est le fait de ces hommes et de ces femmes dont le souci prioritaire est d’assurer leurs intérêts personnels au détriment de l’intérêt général de leur pays.

Ce qui est le plus étonnant, c’est que notre « princesse » invite ses « copines » à partager ses voyages dispendieux. A cette cour nombreuse, elle ajoute son comédien préfèré, le célèbre Hashi la Grande bouche. Selon nos informations, ce sont une cinquantaine de courtisans qui accompagnent le Princesse dans ces voayages. Combien sont effectivement utiles ?

Nos souffrances sont, en un mot, le prix que nous payons chaque pour assurer la prospérité exclusive et sans partage d’une poignée d’individus qui prétendent nous diriger. Pendant que nous souffrons, ils prospèrent sous nos yeux. Et de plus ils nous contraignent à assister en spectateurs captifs à leurs spectacles pitoyables.

Pour graves qu’elles soient, la cause de ces souffrances n’est pas insurmontable.

Nous pouvons les réduire jusqu’à leur totale disparition. C’est tout à fait possible.

Cela ne dépend que de chacun d’entre nous.

Pour y parvenir, refusons d’abord de renoncer. Ne nous laissons pas impressionner par le spectacle suranné des ruminants satisfaits.

Gardons la tête froide pour agir avec méthode et avec résolution.

Une fois chassé le sentiment de découragement qui fait le lit de la résignation, disons-nous chacun que nous ne sommes pas seuls.

Répétons-nous que c’est tout un pays qui doit trouver son salut, que la quasi-totalité des Djiboutiennes et Djiboutiens aspirent aujourd’hui au changement salvateur. Pourquoi ?

Parce qu’il est important, psychologiquement, de savoir que l’on n’est pas seul.

Chers compatriotes n’oubliez pas nous devrons mener ce combat, avec la même ardeur et et la même détermination que celui de la lutte pour notre indépendance nationale.

Par conséquent, nous devrons continuer la lutte, jusqu’à la victoire contre ce régime corrompu.

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Si vous bâillonner les opinions dissidentes sachez que vous êtes du mauvais côté de l’histoire…

Nous vivons, de nos jours, le triomphe de l’hymne à la démocratie. Tout au moins, dans les idées, dans les intentions. Mais, la pratique démocratique reste à conquérir. Dans cette marche en avant vers la réalisation de la liberté, de l’État de droit, de l’alternance politique non violente, de la bonne gouvernance, de la justice sociale, de la solidarité nationale, que nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir, en Afrique en général et à Djibouti en particulier, il est nécessaire, en notre qualité de politiques, d’éclairer les populations, d’éclairer le peuple souverain et de l’informer de nos démarches. C’est la condition pour donner lisibilité et visibilité à nos actions. Le tout étant enrobé dans une stratégie qui contribuera à construire la crédibilité de notre combat politique.

Il n’est pas contestable que le peuple Djiboutiens, sur les 23 000 km2 du territoire national, survit.

Pour se faire soigner, il faut avoir l’argent, sinon, on crève.

Combien de compatriotes malades meurent faute de soin. Transportés d’urgence, la nuit, à l’hôpital, ils n’ont pu voir le jour se lever. Tandis qu’une personne arrivée de Somalie (Hargeisa par exemple) parce qu’elle est issue de la famille de KADRA (épouse de IOG) est aussitôt évacuée dans un avion privé à la charge de l’Etat, vers des hôpitaux étrangers.

Est-il possible de proposer aux Djiboutiens, une alternative à la situation actuelle ?

En d’autres termes, est-il possible de faire une offre politique au peuple djiboutien tout entier ?

Ma réponse est oui.

Mais qui, dans un pays à la recherche de la démocratie, face à un pouvoir établi reconnu au niveau international, peut faire une offre politique digne, circonstanciée et rassembleuse, sinon une opposition organisée, unifiée et surtout crédible ?

Éclairer les populations c’est éclairer le peuple souverain

Depuis 1999, l’opposition Djiboutienne, notamment celle qui agit depuis l’extérieur, ne répond pas totalement à ces exigences. Et ce, malgré de multiples tentatives de regroupement.

Les uns et les autres jouent leur partition en rangs dispersés. Là où l’unité donnerait plus de relief aux actions ; là où l’unité rendrait lisible son offre politique au peuple Djiboutien ; là où l’unité marquerait sa visibilité, signant ainsi sa présence et forgeant ainsi à sa crédibilité. Cela convaincrait la communauté internationale de l’aider et de la soutenir.

La démocratie n’est pas un vain mot. Elle a un contenu.

Et, ce contenu a des repères universels que nous pouvons toujours dorloter à la sauce Djiboutienne, mais il n’en reste pas moins que c’est la démocratie. Elle a besoin, à la fois, d’un pouvoir et d’une opposition respectables parce que tout pouvoir a besoin d’un contre-pouvoir dans l’intérêt des populations.

Je peux dire que certains partis politique ont, à compter de ce jour, la lourde responsabilité de conduire l’opposition que nous souhaitons constructive afin que notre démocratie soit renforcée et que notre pays tienne de plein droit sa place dans le concert des nations libres et démocratiques.

C’est dans le respect de la différence et le libre exercice d’une opposition responsable que nous pourrons enraciner durablement la culture démocratique dans notre pays ».

Cette « lourde responsabilité » de l’opposition s’accompagne, inéluctablement, de la « lourde responsabilité » du pouvoir, c’est-à-dire d’IOG, qui, ne doit pas tenir, systématiquement, pour quantité négligeable les propositions et les avis de l’opposition. On ne peut pas « enraciner durablement la culture démocratique » sans un respect de la Constitution ni sans alternance politique et pacifique.

Pour l’opposition, il ne peut y avoir d’alternance politique, dans une démocratie ou en vue d’une démocratie effective et vivante, sans une offre politique faite aux Djiboutiens, sans des programmes de gouvernement, sans projets alternatifs.

Ce n’est pas parce que l’on critique violemment l’homme qui vit avec la femme que l’on convoite, parce que l’on est épris d’elle et parce qu’on l’aime, que cette femme acceptera de quitter son mari pour vivre avec vous, même si son mari la brutalise, même s’il la délaisse. Il vous faudra la séduire. Vous devrez la conquérir et lui démontrer qu’avec vous, sa vie sera meilleure.

Pour la séduire, c’est à elle que vous devrez parler et non à l’homme qui la fait souffrir.

Le monde change, les peuples aussi. Nous sommes au 21ème siècle. Le discours du président Obama était très clair pour ce qui s’accrochent au pouvoir :

« A ceux qui s’accrochent au pouvoir par la corruption et la fraude, et en bâillonnant les opinions dissidentes, sachez que vous êtes du mauvais côté de l’histoire, mais que nous vous tendrons la main si vous êtes prêts à desserrer votre étau ».

Aux habitants des pays pauvres, nous promettons de travailler à vos côtés pour faire en sorte que vos fermes prospèrent et que l’eau potable coule afin de nourrir les corps affamés et les esprits légitimement avides de connaissance et d’information..

Il faut que le pouvoir Djiboutien sache que la politique doit désormais se pratiquer avec une certaine éthique. Monsieur le président, ceux qui veulent continuer à profiter du système vont vous conseiller d’écraser tous les opposants et de baillonner les opinions dissidentes. Ce sont ceux-là même qui organisent votre descente aux enfers. Rappelez-vous que l’opposition n’a pas eu d’autre choix que de se présenter aux élections en acceptant toutes les règles, les procédures et les méthodes de dépouillement que vous aviez mise en place, parce qu’ils étaient des pacifistes et des démocrates.

Qui ne souvient pas du candidat Moussa Ahmed, un homme très pacifique ? Cet homme de paix n’a pas voulu répondre à la provocation et aux intimidations dont il a été victime. C’est homme a su éviter l’affrontement au sein de la famille Djiboutienne. Il a même perdu son fils adoptif lors de l’assaut de son domicile par la Police.

Il faut que tu saches monsieur le président, que Moussa Ahmed, Ahmed Dini et DAF n’avaient pas utilisé la carte tribale sinon aujourd’hui Djibouti serait devenue un état en déroute comme l’est la Somalie actuelle. Par conséquent, je lève mon chapeau à ces hommes de valeur.

Qui ne souvient pas de l’action du grand leader Ahmed Dini aux lendemains de la guerre : c’est homme à qui nous devons réellement la paix au sein de la famille Djiboutienne. Les leaders de l’opposions (Ahmed Dini, DAF…) se sont présentés avec un esprit d’ouverture et de paix (parce qu’ils croyaient en leur peuple, dans la démocratie et dans la paix). Face à eux, il y avait des hommes qui ne savaient utiliser que la force et l’intimidation.

Par conséquent, je voudrais rappeler au Président que nous ne voulons pas une autre guerre qui nous raménerait 20 ans en arrière. Pourtant, il n’est pas trop tard. IOG a une chance de se rattraper lors des prochaines élections.

Ce sera sa dernière chance ! Corriger les erreurs commises pour sauver la famille Djiboutienne. Les prémices d’une fin de dictature analogue à celle du régime somalien de Siad Barreh sont désormais visibles sur le sol djiboutien.

Le peuple Djiboutien en a pris totalement conscience.

Il suit de près l’agravation de la situation. Comme le dit le proverbe: ‘’un homme avertit en vaut deux ». Le Président doit éviter la fin du Président de somalie, qui n’a pas su éviter à sa propre famille, l’humiliation et les déshonneurs qu’ils ont subi après sa mort et le pays ne doit pas en payer les conséquences avec l’instauration d’un état de désordre incontrollable.

Par exemple, la femme de l’ancien président de somalie est morte comme une inconnue (une leçon pour Kadra). Ceux qui profitent du système doivent savoir qu’ils devront payer un jour l’addition. Avant qu’il ne soit trop tard, le Président doit s’éloigner des mauvais conseils qui lui sont prodigués par sa femme car elle a pris le goût du pouvoir et elle est en train de l’éloigner de la réalité.

Lors de la prochaine élection, IOG doit faire un geste envers l’opposition. Ce sera la seule chance de permettre à notre pays de repartir dans le bon sens. Ce sera la seule chance de travailler avec crédibilité et d’avoir l’oreille et l’appui d’une communauté internationale, de plus en plus avide de démocratie, de montrer le respect pour la Constitution, la bonne gouvernance et les Droits de l’Homme et enfin d’oeuvrer pour l’amélioration des conditions de vie et de développement de chaque famille.

Monsieur le président, c’est au nom du retour à l’ordre constitutionnel que vous pouvez convaincre la communauté Djiboutienne de participer au développement de notre pays. Au lieu que votre femme organise une soirée pour réunir des femmes et des enfants, il faut lancer une campagne d’envergure nationale de réconciliation en associant tous les acteurs de notre pays autour de propositions concrètes. C’est le seul moyen pour convaincre et pour rallier la majorité des Djiboutiens à une élection juste et démocratique.

Par exemple, je propose au président :


de créer un Gouvernement d’union nationale dans lequel on trouve des opposants, des intellectuels de l’intérieur et de l’extérieur du pays et des grands administrateurs de notre pays. La durée de ce Gouvernent sera pour une période de quatre ans. Le premier objectif de ce Gouvernent devra être de proposer les modifications de la Constitution pour préparer un système électoral qui permetra à l’opposition, en premier lieu, d’entrer à l’assemble.

– en deuxième lieu, d’organiser des élections véritablement libres et démocratiques.

Je termine en rappelant une dernière fois, la citation du président des Eacute;tats unis d’Amérique, BARAK HOUSEIN OBAMA, car elle est pleine d’enseignement :

« Si vous bâillonner les opinions dissidentes sachez que vous êtes du mauvais côté de l’histoire. »