25/03/09 (B491) Ouverture du procés pénal des deux délinquants en fuite … que certains continuent d’appeler « des dignitaires » alors que l’on devrait peut-être dire des indignitaires, puisqu’ils se sont soustraits à la Justice, après avoir commis un délit de subornation de témoins. (2 articles en Français)

_____________________________ 2 – L’Express avec Reuters

Deux officiels djiboutiens rejugés en marge de l’affaire Borrel

Le procès en appel du procureur général et du chef des services secrets de Djibouti, poursuivis pour subornation de témoins en marge du dossier sur le meurtre du magistrat Bernard Borrel en 1995, s’est ouvert à Versailles.

Le procès en appel du procureur général et du chef des services secrets de Djibouti, poursuivis pour subornation de témoins en marge du dossier sur le meurtre du magistrat Bernard Borrel en 1995, s’est ouvert à Versailles. (Reuters/Charles Platiau)

Les prévenus sont absents et représentés par des avocats. L’affaire Borrel empoisonne depuis une dizaine d’années les relations entre la France et son ancienne colonie de la Corne de l’Afrique, où Paris a sa principale base militaire du continent.

Le procès doit durer deux jours. L’arrêt sera mis en délibéré. En première instance en mars 2008, Djama Souleiman Ali, procureur général de Djibouti, et Hassan Saïd Khaireh, chef des services secrets, avaient été condamnés à 18 mois de prison ferme et un an de prison ferme. Les mandats d’arrêt lancés pendant l’instruction en 2006 avaient été confirmés.

Le corps de Bernard Borrel, coopérant français et conseiller technique auprès du ministère djiboutien de la Justice, a été retrouvé calciné près de la ville de Djibouti en octobre 1995. La thèse du suicide d’abord retenue a fait place à la piste d’un assassinat après des expertises médico-légales.

Les deux prévenus ne se sont jamais présentés devant la justice française. Djibouti se dit victime d’une procédure injuste et a déjà pris des sanctions diplomatiques, telles que des expulsions de coopérants.

Le procureur général a été reconnu coupable d’avoir fait pression sur Mohammed Alhoumekani, ancien militaire djiboutien. Ce témoin a mis en cause pour l’assassinat de Bernard Borrel l’actuel président de Djibouti, Ismaël Omar Guelleh. Le chef des services secrets djiboutiens a été convaincu d’avoir fait pression sur un autre témoin, Ali Iftin, lié au premier.

_____________________________1 – RFI avec AFP

Borrel: procès en appel de deux dignitaires djiboutiens

Le procès en appel de deux hauts dignitaires djiboutiens condamnés en première instance pour avoir fait pression sur deux témoins dans l’enquête sur l’assassinat du juge Borrel en 1995 à Djibouti, s’est ouvert mercredi après-midi à Versailles en leur absence.

Marie-Paule Moracchini, juge d’instruction, en charge du dossier Borrel avant d’en être dessaisie en 2000, devrait être entendue comme témoin à la demande de la défense. Djama Souleiman, procureur de Djibouti, 48 ans, et Hassad Saïd, chef des services secrets, 57 ans, avaient été condamnés en leur absence respectivement à 18 mois et un an de prison ferme pour « subornation de témoin ».

Des mandats d’arrêt européens sont délivrés à l’encontre de ces deux hauts responsables représentés par Me Francis Szpiner. Ils sont accusés d’avoir fait pression sur deux témoins-clés du dossier dans le but d’annuler ou de discréditer un témoignage mettant en cause l’actuel président de Djibouti, Ismaël Omar Guelleh, comme le possible commanditaire du meurtre du juge français. Le corps en partie calciné du magistrat avait été retrouvé en contrebas d’un ravin à 80 km de Djibouti où Bernard Borrel travaillait, dans le cadre de la coopération, auprès du ministre de la Justice.

La thèse d’un suicide a longtemps été privilégiée avant que des expertises n’orientent l’enquête vers l’assassinat. Djama Souleiman a été reconnu coupable en première instance d’avoir soudoyé un ex-membre de la garde présidentielle djiboutienne, Mohamed Saleh Alhoumekani, exilé en Belgique.

Fin 2001-début 2002, il est venu en personne pour que le garde se rétracte contre 3 millions d’euros et un poste diplomatique. Pour preuve, l’enregistrement d’une conversation téléphonique et un projet de lettre produit par M. Alhoumekani. Dans un témoignage capital, selon l’instruction, pour le déroulement de l’enquête ouverte pour assassinat, l’homme a affirmé devant la justice française avoir entendu, le jour de la mort du juge, cinq hommes rendre compte à Ismaël Omar Guelleh, alors directeur de cabinet du président, de la mort du « juge fouineur ».

Le chef des services secrets a pour sa part été reconnu coupable en première instance d’avoir soudoyé Ali Iftin, l’ex-chef de la garde présidentielle, pour qu’il rédige chez un notaire en janvier 2000 une attestation discréditant le témoignage de M. Alhoumekani. Les réquisitions sont attendues jeudi soir.